Covid-19 : l’Arabie saoudite prépare les musulmans à la possible annulation du Hajj

Alors que le Coronavirus entraîne, dans son sillage funeste, les annulations en cascade de grands événements internationaux – culturels, religieux ou sportifs – l’Arabie saoudite se voit contrainte de renforcer ses mesures exceptionnellement drastiques pour juguler sa propagation.

Face à une pandémie que, pour l’heure, rien n’arrête, les autorités saoudiennes, inquiètes devant un bilan qui s’est subitement alourdi (plus de 1560 cas confirmés de contamination et 10 décès), n’ont d’autre choix que de donner un nouveau tour de vis à leur dispositif de protection.

Ainsi, à la fermeture des deux hauts lieux saints de l’Islam – les majestueuses Mosquées Masjid al-Harâm, à La Mecque, et Al-Masjid Al-Nabawi, à Médine – à la suspension de la Omra (le petit pèlerinage), au confinement national et au couvre-feu qui s’est ensuivi, pourrait s’ajouter le report du Hajj, ce grand pèlerinage qui, chaque année, voit confluer vers la Terre sainte d’impressionnantes processions de fidèles en provenance des quatre coins du globe.

      Muhammad Saleh bin Taher Benten

C’est à Muhammad Saleh bin Taher Benten, le ministre en charge du Hajj et de la Omra, qu’est revenue la délicate mission d’annoncer la mauvaise nouvelle ou, à tout le moins, de préparer psychologiquement les musulmans à la possible annulation du voyage de toute une vie, placé sous le signe de l’infinie dévotion.

Sous un ciel saoudien où l’arc-en-ciel d’origines qui y brille pourrait temporairement disparaître sous l’effet toxique du Covid-19, Muhammad Saleh bin Taher Benten s’est fait le héraut du nécessaire sacrifice auquel le royaume wahhabite et la diaspora musulmane devront probablement consentir.

« L’Arabie saoudite est pleinement disposée à servir au mieux les intérêts de tous les pèlerins en toutes circonstances », a déclaré en préambule le ministre devant les caméras de la télévision d’État.

« Mais dans les circonstances actuelles, face à la pandémie mondiale à laquelle nous sommes confrontés et contre laquelle nous avons demandé à Dieu de nous protéger, le royaume tient à privilégier la sécurité et la santé des musulmans et de ses citoyens avant tout », a-t-il souligné avec solennité, avant de conclure en ces termes : « Nous avons par conséquent demandé à nos frères musulmans de tous les pays d’attendre avant de conclure des contrats [avec des voyagistes] jusqu’à ce que la situation devienne plus claire ».

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