COVID-19 : « Les deux semaines à venir » seront décisives pour l’Afrique [OMS]

Estimant qu’il est encore possible de contenir le COVID-19 au cours des deux prochaines semaines, le bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé appelle les gouvernements à intensifier leurs actions afin de barrer la route à la pandémie.

L’OMS Afrique appelle les gouvernements africains à « mettre en œuvre des actions critiques dans les deux semaines à venir », estimant que sur cette période, « il est encore temps d’empêcher l’épidémie dans la région de submerger les services de santé ».

« Chaque composante de chaque gouvernement doit travailler ensemble pour empêcher ce virus de faire des ravages en Afrique. Les pays doivent profiter de cette fenêtre d’opportunité de deux semaines pour intensifier leurs actions avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Dr Mashidiso Moeti, directrice générale du Bureau régional de l’OMS lors de la conférence de presse en ligne organisée hier, jeudi, par l’OMS Afrique en partenariat avec le Forum économique mondial, avec la participation de l’Africa CDC. Clairement, l’heure est à « travailler très dur pour contenir la propagation du COVID-19 », a-t-elle insisté.

Le tour de la situation en Afrique montre qu’alors que le Continent est resté longtemps épargné, le COVID-19 avance désormais à grands pas. Ce vendredi matin, 2 234 cas de contamination sont confirmés dans 41 pays et 39 morts, selon l’OMS.

Ces derniers jours, les interrogations fusent autour de la transparence des rapports diffusés par les gouvernements sur l’évolution de la situation. Mais Dr John Nkengasong, directeur du centre de prévention et de contrôle des maladies (AFRICA CDC), n’entend pas les choses de cette oreille. « Je pense que les pays font des rapports corrects. Il est possible que nous manquions des cas, pour diverses raisons, mais je crois que ce que nous avons [des gouvernements] est la réalité de la situation », a-t-il déclaré.

« L’OMS, pas encore à mesure de recommander la chloroquine »

Au total 73 guérisons ont été répertoriées en Afrique à ce jour et Dr Moeti estime « important que les gens sachent qu’on peut guérir du coronavirus ». En matière de traitement en revanche, la patronne de l’OMS Afrique ne confirme rien au sujet de la Chloroquine, ce médicament qui, après avoir été l’objet d’un débat houleux, est désormais adopté à travers le monde, y compris en Europe. « Plusieurs essais sont en cours. Une équipe au siège travaille sur l’efficacité de la chloroquine. Il y a une suggestion qu’elle peut être efficace. Mais en ce moment, l’OMS n’est pas à mesure de recommander l’utilisation de la chloroquine. Nous espérons avoir bientôt des recommandations », a-t-elle déclaré.

En attendant les recommandations officielles de l’OMS, plusieurs pays africains -dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Sénégal, – ont déjà adopté des traitements à base de chloroquine.

Actuellement, les petits pays du Continent sont les plus vulnérables face à cette crise sanitaire, car disposant de peu de moyens pour combattre le coronavirus. L’OMS appelle à une mobilisation autour de ces pays. Et la pression pourrait très forte d’autant que le COVID-19 affaiblis également les économies.

Afriquelatribune