Dans une récente étude menée par Erik Frank, un spécialiste du comportement et écologiste à l’université Julius Maximilian de Würzburg en Allemagne, des scientifiques ont observé des fourmis soignant leurs camarades blessées. Elles n’hésitent pas à sauver celles qui peuvent l’être et à abandonner les plus atteintes.
Les fourmis sont les êtres vivants les plus agressifs et les plus guerriers du règne animal. Leur but est avant tout de se nourrir et pour cela elles sont prêtes à conquérir de nouveaux territoires. Et ceci passe par l’extermination des espèces ennemies en leur faisant la guerre.
Et qui dit guerre, dit nombreux blessés.
De nombreux reportages leur ont été dédiés et notamment ceux où on les voit soigner leurs congénères blessés lors des assauts.
Mais au-delà de cette compassion pour leur soldats blessés, les fourmis se portent bien, même âgées, elles pètent la forme. Comment cela est-il possible ?
L’équipe de scientifiques emmenée par Ysabel Milton Giraldo, du département de biologie de l’université de Boston, fait partie de ceux qui ont étudié le comportement des fourmis et plus particulièrement, l’espèce appellée Pheidole dentata.
Les scientifiques ont découvert que ces fourmis ne connaissent pas la dégénérence physique due à l’âge comme chez les autres êtres vivants.
Telle une fatalité, les années nous font perdre ce que nous avons de meilleur et plus les années défilent et plus la vieillesse nous guette, comme une sentence irrévocable.
Mais chez ces fourmis, si elles finissent par mourir comme tout le monde, leur fin est bien moins pénible. Elles vivent une moyenne de 140 jours et meurent subitement sans avoir au préalable subi les avanies de la vieillesse.
Selon le professeur de biologie, Joel Parker, cela serait lié à leur mode de vie.
Insecte social, la fourmi vit dans le seul but de protéger et nourrir sa reine.
Bien que vivant en colonies organisées qui forment des sociétés, les fourmis connaissent peu d’épidémies.
« On ne connaît pratiquement pas de maladies capables de décimer des nids ou des populations de fourmis entiers », confirme Dane Line Vej Ugelvig, de l’institut des sciences et technologies d’Autriche.
« C’est incroyable, si l’on considère que les fourmis vivent si près les unes des autres, partagent le même bagage génétique et sont en contact si fréquent les unes avec les autres . »
Obsédées par l’hygiène, elles parviennent à éviter le pire. En faisant leur toilette, elles enlèvent les agents infectieux.
« Les fourmis se nettoient elles-mêmes et nettoient les autres », explique Dane Line Vej Ugelvig.
« On peut voir que lorsqu’un individu tombe malade, les autres vont en faire davantage pour le garder propre. Les fourmis malades réduisent également leurs contacts avec les autres . »
Les fourmis malades se nettoient elles-mêmes afin d’éviter la contamination, et si cela ne marche pas, elles sont jetées hors de la colonie.
Elles soignent leurs camarades en pulvérisant des poisons antimicrobiens, ou encore en utilisant leur appareil buccal pour enlever les parties infectées de la carapace de leurs congénères.
Il ne s’agit que de quelques méthodes, mais les fourmis ont bien d’autres façons de se soigner. Notamment en ingérant des substances qui leur sont d’ordinaire nocives ou en produisant leurs propres antibiotiques.
« Ces découvertes suggèrent que les fourmis pourraient être dans l’avenir une source de nouveaux antibiotiques pour aider à combattre les maladies humaines ». Explique l’un des scientifiques.
Malgré toutes ces recherches sur les fourmis, celles-ci sont loin de nous avoir dévoilé tout le mystère qui les entoure.
Secouristes, médecins et imperméables au temps qui passe, les fourmis seraient-elle l’avenir de l’homme ?