Monsieur le Président de la République, Houphouët-Boigny est mort, la Côte d’Ivoire est veuve, les ivoiriens sont orphelins. Au petit matin du 7 décembre dernier, le destin de notre pays s’est arrêté un court instant. Il s’en est allé, celui qui ; un demi-siècle durant, a incarné, pour sa patrie, les vertus de sagesse, de pragmatisme, de générosité et de foi. Il s’en est allé, celui qui est entré vivant dans la légende. Il s’en est allé « rassasié de jours » ; il s’en est allé parce que Allah en a décidé ainsi ; parce qu’il n’est donné à aucun fils d’Adama à aucune fille d’Adama d’accéder à l’immortalité ici bas : Dieu le rappelle opportunément au Prophète dans le Coran : tu mourras, ô Mohammed, et eux aussi, ils mourront. La mort est sans doute un événement douloureux qui nous sépare d’êtres chers, mais les croyants la supportent parce que cette mort ouvre sur l’espérance d’une vie future. Faut-il rappeler : « Vouloir ce que Dieu veut, est la seule science qui nous met en repos.
Monsieur le Président, vous le savez l’illustre défunt avait une place particulière dans le cœur des musulmans de ce pays ; une longue histoire les lie ; une histoire faite essentiellement de tolérance et de respect mutuels. Tolérance et respects fondés sur la foi. Aujourd’hui, nous sommes profondément attristés par la disparition du Président Houphouët-Boigny, mais nous restons sereins et dignes comme il convient aux hommes de foi. Nous joignons nos prières à celles de tous les Ivoiriens et demandons au Tout Miséricordieux de considérer notre douleur et de récompenser son
esclave selon la valeur des œuvres qu’il a accomplies ici bas. Dans cette épreuve qui nous est commune, mais parce que vous avez désormais les responsabilités de l’Etat, nous sommes venus vous
dire notre compassion et vous exprimer au nom de la communauté musulmane, nos condoléances les plus sincères.
Acceptez les pour vous même, pour la famille du défunt, pour votre Gouvernement et pour la Nation Ivoirienne. La Côte d’Ivoire a vécu cette épreuve dans la dignité et la responsabilité ; c’est sans doute le signe d’une certaine maturité. A suivre…