Chers frères et chères sœurs participants,
C’est avec un réel plaisir que je prends la parole ce matin pour vous souhaiter la bienvenue au nom du Conseil National Islamique. L’occasion qui nous réunit ce matin, à savoir le séminaire de réflexion sur l’Islam et la politique, est la bienvenue non seulement pour les musulmans mais aussi pour nos frères et amis d’autres confessions. Car si par définition la politique est considérée comme l’art de gouverner les affaires de la cité, il va sans dire que ses rapports avec la religion, dans un contexte laïc, sont d’une nature assez particulière. en effet, la vision du monde des religions, notamment celles dites monothéistes, qui privilégie les actes et paroles qui « font gagner le paradis », ne s’accommodent pas toujours des exigences d’une politique d’essence laïque.
Il faut cependant convenir que Politique et Religion ont la même ambition de répondre aux préoccupations des hommes et des femmes vivant dans le même environnement. Face à la complexité d’un tel rapport, et de la nécessité de gérer ces rapports au mieux des intérêts de la communauté, le Conseil National Islamique, à travers le Centre d’Etude, d’Information et de Documentation, veut tenter, durant ces deux jours, de réfléchir et de mieux comprendre les rapports entre l’islam et la politique.
Le deuxième objectif assigné à ce Séminaire est de réfléchir sur le rôle des musulmans en tant que citoyens devant jouir de leur droits dans un état démocratique et laïc.
Comment le musulman, en tant que croyant, militant de partis ou non, doit contribuer à bâtir, sans complexe, une nation laïque, tolérante et démocratique ?
troisième objectif est de permettre une discussion franche, sincère avec tous les partis politiques sur le rôle de la Religion dans le développement de la Côte d’Ivoire, et dans la consolidation d’un Etat de droit. Nous attendons en particulier de nos frères, de tous les partis politiques, des questions directes et franches afin qu’au sortir de ce Séminaire, se taisent les malentendus et les procès d’intention entre nous. Sur ce point enfin, je voudrais rassurer les uns et les autres, que le CNI n’est et ne sera jamais l’appendice d’un parti politique. Car là n’est pas sa vocation. Les musulmans militent, chacun le sait, dans tous les partis politiques, et même dans les plus hautes instances de ces partis. Ensuite, notre conviction est que seule une association musulmane forte, autonome et crédible, peut assurer la promotion des valeurs de l’Islam. C’est pourquoi, je voudrais lancer un appel pressant aux cadres musulmans, quels que soient leur partis politiques, afin qu’ils
s’organisent pour nous aider, mais aussi pour amorcer un vrai dialogue Islamo-chrétien, loin des « bruits et de la fureur ».
Avant de répondre à ces préoccupations légitimes, il s’agira de faire un bilan du traitement de la question musulmane aussi bien pendant qu’après la colonisation. Car pour mieux gérer le présent et l’avenir, il faut d’abord comprendre le passé.
Ensuite, avec les acteurs de la vie politique nationale, nous aurons une table ronde pour discuter de la place de la religion dans leurs projets de société et de leur vision de la question musulmane en Cote d’Ivoire. A suivre…