Du jamais vu ! Près de 500.000 enfants ont dû fuir leur domicile depuis le 1er décembre 2019 dans la région d’Idlib (nord-ouest de la Syrie). C’est l’équivalent de l’ensemble de la population de la province de Namur. Avec eux, 300.000 adultes, dont une majorité de femmes.
Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (BCAH), c’est l’une des plus graves crises humanitaires qu’a connues la Syrie depuis le début de la guerre, en 2011.
« Il s’agit du plus grand déplacement de la pire guerre de notre génération », déplorait mercredi Jan Egeland, secrétaire général du Norwegian Refugee Council et ancien conseiller de l’ONU pour la Syrie.
Le point de rupture est proche
Depuis le mois de décembre, les forces du régime de Bachar al-Assad sont reparties à l’assaut de cette région, dernier fief djihadiste et rebelle qui échappe à leur contrôle. Des attaques qui font fuir les civils des villes et les banlieues d’Idlib et d’Alep.
Des bombardements aux allures de coups de boutoir
Des bombardements qui n’épargnent rien ni personne : Plus de 200 personnes ont déjà été tuées sous les bombes depuis le début de l’année, et 72 centres de santé ont dû fermer.
« On quitte notre maison à cause de l’armée », raconte un enfant âgé d’environ 5 ans.
L’armée exécute ceux qui restent
Des bombardements depuis l’automne 2018, qui se sont intensifiés depuis le mois de décembre dernier.
Le paysage d’Idlib est lunaire
C’est plus de 800.000 civils terrorisé qui ont abandonné leur ville ou leur village pour trouver refuge, plus au nord, dans des zones relativement épargnées, et souvent près de la frontière turque.
La Turquie, qui a elle, fermé sa frontière depuis plusieurs années pour éviter un afflux de réfugiés syriens sur son territoire, en compte déjà près de 3,7 millions.
Les images tournées par les rares ONG qui sont sur place et opèrent encore dans la région montrent des files de véhicules, roulant au pas, à perte de vue, le toit couvert de matelas, de couvertures et de tapis.
Il n’est même plus possible de distribuer de l’aide sur le terrain, car les référents locaux ont disparu.
Le froid, l’autre ennemi
Des ONG totalement débordées par l’urgence de la situation, et par une saison hivernale particulièrement rude, alors que les températures plongent parfois sous la barre des -10 degrés la nuit. Et c’est justement la nuit que les civils préfèrent se déplacer, pour tenter d’éviter les bombardements.
Dans un camp de fortune aux abords de la ville d’Azaz, non loin de la frontière turque, les enfants, bonnets sur la tête, subissent le froid , les pieds dans la neige et souvent sans même un manteau.
Ces familles sont malheureusement réduites à brûler ce qu’elle ont emporté pour se réchauffer.
La rougeole comme d’autres maladies contagieuses sont à craindre
On craint et on redoute une épidémie de rougeole, car la campagne de vaccination n’a pas pu être mise en place avant l’hiver.
C’est une réelle catastrophe humanitaire, un massacre d’envergure, personne n’ose lever le petit doigt, personne ne condamne.
Une population qui reste à ce jour tristement dépourvue et abandonnée …