La marque Haysh’art est l’œuvre de Mme Bedji née Kouassi. Elle s’est spécialisée dans la confection des articles pour bébés, la maroquinerie et du linge de maison. Médecin radiologue de formation, sa passion pour la couture lui a permis d’allier art, santé et bien-être pour faire plaisir à sa clientèle. Elle s’est confiée à Afriquefemme.com.
‘’Haysh’art’’ pourquoi le choix de ce nom?
A l’origine, je n’avais aucune idée de ce que je devais retenir. Au début, il ne s’agissait pas de choix immédiat, mais de faire plusieurs propositions pour me faciliter la tâche. Certains se sont alors inspirés de mon prénom Aicha. Et pour ce prénom, il y a une orthographe que j’aime particulièrement. C’est Haysha. Une des propositions a donné ‘’Haysh’art’’, c’est-à-dire la contraction de “ Haysha” et du mot “art”. Et je l’ai trouvée plus ingénieuse et l’ai préférée aux autres. Voilà comment est née la dénomination de la marque ‘’Haysh’art’’.
Vous êtes médecin. Alors, la question est de savoir comment vous est venue la passion pour la couture ?
Je suis effectivement médecin radiologue, mais j’ai commencé la couture avant même d’être médecin. Depuis toute petite, j’ai appris à contempler ma maman en train de coudre malgré son statut d’enseignante. Pour ce qui concerne le dessin, le crochet et la couture, je me suis adonné à tout cela. A un moment donné, j’ai marqué une pause pour les études jusqu’au mariage. Et quand je me suis mariée, j’ai renoué avec l’art.
Je dis qu’à un moment j’ai arrêté l’art parce que les études demandent du temps et on n’en a plus à un moment donné. Alors dire qu’on va faire du crochet ou du dessin, il n’en était plus question parce que je n’avais plus le temps. Donc après mes études et mon mariage, je me suis remise à l’art. Mais l’histoire de Haysh’art a débuté il y a 4 ou 5 ans.
Alors avez-vous appris à coudre avec votre maman?
Oui j’ai appris à coudre avec elle mais à la main, pas avec la machine à coudre. C’est elle également qui m’a appris à faire du crochet.
Entre deux emplois du temps chargés, comment faites vous pour concilier les deux activités?
Et si je vous disais qu’il y a même une troisième passion qui est la randonnée, mais qui me prend moins de temps. J’y consacre donc les samedis. Mon emploi du temps est très chargé, je commence à 4 heures du matin, avec la couture, autour de 7 heures, ou 7 heures et demi. Je m’apprête pour aller au bureau et si je finis en matinée, les après-midis je vais au marché et quand je rentre le soir, je me couche deux ou trois heures et je me lève pour reprendre la couture jusqu’à 22 heures ou 23 heures.
Vous qui êtes médecin, avec cette perturbation du sommeil, est ce que votre santé n’en prendrait pas un coup?
Oui je sais. Là, je vous assure que c’est mon programme allégé que je vous ai donné. Sinon, je sais que cette perturbation peut entacher ma santé. C’est pour cette raison d’ailleurs que je me suis mise au sport, à la randonnée. Ce qui m’aide beaucoup. Le samedi c’est la Brando et le week-end, je ne fais rien du tout.
Des deux activités, ne pensez-vous pas que l’une d’entre les deux finira par prendre le dessus sur l’autre?
Oui forcément, mais pour l’instant, on a besoin des deux.
Mais qu’est-ce qui vous motive tant à vouloir conserver les deux surtout que la couture vous prend énormément de temps?
Déjà, il faut dire que la médecine fait partie de l’une de mes passions depuis ma classe de troisième. Je savais que je ferai médecine. Je me souviens quand j’ai eu le BAC, d’abord la première orientation, c’était au CBCG, j’ai dit a ma maman, j’irai en médecine ou je n’irai plus en médecine. Dieu merci on a fait une réclamation et la deuxième orientation a été bonne. Et franchement, c’est un métier que j’ai toujours aimé. Et je ne pense pas laisser aussi tôt. C’est déjà plus l’amour. Maintenant deuxièmement, c’est vrai que ça ne rapporte pas autant qu’on n’aurait aimé, mais c’est une source de revenu fixe. Donc on ne peut pas se permettre de laisser ça, tant qu’on n’a pas des acquis.
Avec la pandémie de covid-19, comment se comportent vos activités?
J’ai volontairement réduit mes activités au niveau de Haysh’art parce que ce sont des articles et énormément de commandes pour enfants, essentiellement pour les bébés. Je ne voulais pas risquer d’être une porte ouverte pour le virus. Parce qu’on ne savait pas combien de temps le virus pouvait rester sur les articles, surtout qu’il y a des articles à acheter au marché. Or dans les marchés, personnes ne respectent les consignes, surtout les mesures barrières. Effectivement de mars à juin, j’ai baissé mes activités. Là, on a repris avec des précautions bien sur.
On va dire que vos concurrents font pareil. Alors qu’est ce qui fait la particularité de vos articles?
Je pense que je mets une touche de moi dans ce que je fais. La plupart du temps, je fais du sur mesure, je fais des articles personnalisés. Je ne fais pas d’articles en série comme on dirait, donc c’est beaucoup plus personnalisé et chaque fois j’essaie de trouver de nouvelles choses.
Est-ce que vos articles sont accessibles a tout le monde en matière de coût?
Je m’efforce pour ne pas avoir des coûts exorbitants, exagérés. Disons qu’on peut avoir des kits avec moi à partir de 10 000f, en ce qui concerne les articles, on peut les avoir à partir de 2000f.
Pour la fabrication de vos sacs Haysh’art, quelle est la matière que vous utilisez?
Essentiellement, je me suis plus penché sur le pagne de qualité. Tout simplement, parce que je préfère aller vers quelque chose de meilleure qualité et le cuir. Pour les sacs de maroquinerie, je prends plus le cuir, pas de skaï ou d’autres matières.
Vu toutes ces activités que vous faites, à quel moment la famille peut-elle profiter de la mère de famille?
Rire… Les soirs, parce que c’est vrai, comme je l’ai dit, quand je rentre à la maison, je vais me coucher… Mais je leur accorde des sorties, je prends du temps pour qu’on puisse sortir ensemble.
Et si votre époux vous demandait un jour de faire le choix entre les deux activités?
Et il va assurer le manque à gagner? Rire… En tout, s’il assure le manque à gagner, je choisirai la couture, il y a moins de risque sur le plan sanitaire.
Quels conseils pour les femmes qui désirent entreprendre et qui hésitent encore?
Ce que je veux leur dire, dans un premier temps, il ne faut pas faire une activité pour copier. C’est-à-dire que je vois ma voisine faire telle chose qui marche bien alors je fais la même chose. Non, parce que c’est peut-être de l’extérieur qu’on voit que ça marche. Mais le conseil c’est de faire ce qu’on aime, ce dans quoi on se sentirait à l’aise, même si apparemment, ça ne semble pas rentable, au moins c’est quelque chose pour lequel on va se donner à fond. Chercher à trouver des solutions pour que ça marche. Parce que sans amour pour ce qu’on fait, à la première difficulté, on va laisser tomber.