Il s’agit de concevoir du charbon écologique à base de noyaux d’olives. Aucun impact négatif sur l’environnement. Le projet, qui a été retenu lors de la compétition nationale, sera défendu prochainement lors de la compétition régionale face à d’autres projets venus du Maroc, de Tunisie et du Sénégal.
Une équipe pluridisciplinaire
« Le projet est porté par mon équipe, constituée de 3 étudiants, moi-même, Hind Itchir, étudiante en 5e année à l’ESSAIA, option : Contrôle de la qualité et analyse alimentaire, et Ramy Allane, étudiant en commerce international. »
Meriem Moulti nous explique les tenants et les aboutissants de son initiative
« Prenez 100 kg d’olives qui rentre dans une huilerie, il en ressort 75 kg de grignons d’olive et en cas de déversement dans la nature sans aucun traitement préalable, ces sous-produits auront des impacts catastrophiques sur l’environnement. En ce qui concerne la collecte, nous procédons directement à partir des huileries une fois l’extraction d’huile d’olive réalisée.
Exit le charbon de bois
Contrairement au charbon de bois qui cause la déforestation, nous fabriquons notre charbon en valorisant un sous-produit (grignon d’olive) rejeté de façon inappropriée dans la nature et nous allons le transformer en produit à valeur rajoutée (charbon) qui d’ailleurs émet moins de CO2.
Nous sommes dans un état extrêmement critique et l’homme ne se rend même pas compte de l’impact négatif de ses activités sur l’environnement. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de fabriquer un produit écologique qui pourra contribuer, même à petite échelle, à la protection de notre environnement et à la diminution de la pollution. »
On peut concevoir du charbon à base de grignons d’olives pour réduire le phénomène de déforestation
Nous commençons par collecter les grignons d’olives à partir des huileries. Nous séparons la pulpe et les noyaux, nous carbonisons les noyaux d’olives, puis on les broie, on leur rajoute un liant, et enfin on les compacte à l’aide d’un moule. »
Une étudiante au fort potentiel
Etudiante en 5ème année à l’Ecole supérieure des sciences de l’aliment et des industries agro-alimentaires en option «Science et technologie des aliments fonctionnels». Meriem est une passionnée de cuisine, des techniques du développement personnel et de l’entrepreneuriat social.
Des récompenses et une reconnaissance
En 2018, elle participe à la compétition de «Injaz el djazaïr». Son équipe a eu le prix du meilleur impact sociétal pour la «Conception d’un savon écologique à partir des matériaux recyclés, en l’occurrence les huiles de friture usagées».
En 2019, Meriem Moulti se distingue lors d’un autre challenge intitulé ‘Impact@work’, une compétition d’entrepreneuriat social développée par ACSE «The Algerian Center for Social Entrepreneurship».
Un soutien de l’Etat qui serait le bienvenu
« Comme tout projet débutant, même si nous sommes convaincus de sa réussite, nous souhaiterions bénéficier des facilitations pour l’obtention du Certificat d’exploitation par les services de la direction de l’Energie et des Mines.
Mon autre souhait serait de réduire le taux des impôts sur les bénéfices d’entreprises et de faciliter l’ancrage des projets environnementaux sur le terrain pour permettre la création des entreprises sociales à impact environnemental, comme la nôtre en devenir.
Une première cible
Nous ciblons en premier lieu les restaurateurs de grillades qui utilisent le charbon à des fins professionnelles. Puis, nous ciblerons les ménages pour un usage domestique.
Il faudrait également à mon avis que l’Etat renforce ses initiatives pour sensibiliser les citoyens sur les méfaits de la pollution de l’environnement et la dégradation de l’écosystème. »
Un appel aux services publics et … privés.
Une belle initiative qui mérite d’être soutenue non seulement par l’Etat, mais aussi par les grandes institutions soucieuses des dégradations provoquées par les diverses exploitations des terres et de la nature.
Une Terre qui, si on ne la ménage pas, risque de rendre son dernier souffle avant même les prévisions les plus optimistes …
Ajib