« Nous souhaitons que les autorités universitaires incarnent et prônent la paix, l’équité ; et sensibilisent les étudiants à la promotion de ces valeurs, gage de stabilité dans les universités. », Akanji Abdoul Aziz, président du Conseil d’administration de l’Aeemci.
La Fédération estudiantine de Côte-d’Ivoire (Fesci) a encore fait parler d’elle par sa violence. Cette fois-ci, ce sont les militants de l’Aeemci qui ont été les victimes à la suite d’un affrontement entre les deux structures. Résultats, 14 blessés du côté de la structure islamique à l’université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé. Revenant sur les faits, Akanji Abdoul Aziz, enseignant, formateur et consultant en communication des organisations et publicités…, accepte de nous livrer des détails ; mieux, de nous présenter la version des faits de L’Aeemci, dont il est le PCA. C’était ce samedi sur le groupe whatsapp Islaminfo forum.
Quel est le rôle d’un PCA de l’Aeemci ?
Le rôle du PCA est de veiller à l’application des décisions du congrès ordinaire de l’Aeemci entre autres et d’être le garant de l’esprit de l’AEEMCI.
Pourriez-vous nous dire aujourd’hui ce que représente l’AEEMCI dans le milieu universitaire ?
L’Aeemci est la première association musulmane réunissant des élèves et des étudiants en Côte d’Ivoire. À ce titre, elle prône les valeurs de notre belle religion dans les écoles, collèges, lycées et les universités. Et depuis plus 50 ans, elle demeure la référence en terme de formation religieuse en milieu universitaire
Que fait le PCA de l’AEEMCI quand le bureau exécutif n’applique pas les décisions ou tarde à le faire ?
Le conseil d’administration est composé de 7 membres. Si tel cas devait survenir, les textes nous recommandent de nous réunir et d’aviser sur la décision à prendre.
Comment L’AEEMCI participe-t-elle concrètement à la culture de la non violence sur les campus ?
En ayant pour principe fondamental, le comportement du Messager d’ALLAH (SAW) que nous inculquons à nos militants et sympathisants.
Quel rapport le PCA de l’AEEMCI a avec les autres structures islamiques ?
Des rapports fraternels comme nous recommande notre religion, tous les musulmans ne sont que des frères.
Quel est en particulier le rapport entre l’Aeemci et la Fesci ?
Des rapports cordiaux et de respect mutuel.
Il y a plus d’une semaine, nous avons reçu des échos selon lesquels des membres de L’Aeemci ont été victimes de violence de la part de la Fesci, quelle a été la pomme de discorde entre les deux structures ?
Des incompréhensions relatives à des examens blancs organisés depuis les années 2000 en vue de booster le niveau des étudiants inscrits en sciences naturelles par le sous-comité universitaire Nangui Abrogoua. La Fesci a souhaité avoir un droit de regard sur ces examens, ce que nos militants ont refusé.
Que s’est-il passé exactement entre l’Aeemci et la Fesci sur le campus d’Abobo-Adjamé ?
Revenant d’une rencontre avec l’un des responsables de l’université, le président du sous comité universitaire accompagné de son délégué à la mobilisation et un autre membre ont été accostés par des membres de la Fesci. S’en est suivi une altercation. L’un des membres de la délégation à réussi à échapper aux éléments des agresseurs et a alerté les autres militants qui se sont rendus sur les lieux pour en découdre. Ces faits se sont déroulés entre 10h et 11h le jeudi 9.
Quelles dispositions le PCA a entrepris pour calmer l’ardeur des aeemcistes après la violence subie par ces derniers ?
Informé, je me suis rendu à l’hôpital pour soutenir les blessés ; puis j’ai rejoins la cité en vue de calmer les jeunes frères pour éviter que cela ne dégénère.
Comment cela s’est-il terminé ?
Al hamdulilah, ALLAH SWT nous a inspirés les mots justes en vue d’apaiser nos jeunes frères, de même que le vendredi. Et le ministre de l’Enseignement supérieur a rencontré les 2 parties. Depuis lors, le secrétaire général de la Fesci s’est rendu au siège de l’AEEMCI pour présenter ses excuses et celles de ces militants.
Comment les autorités universitaires ont-elles réagi ?
Séance tenante, elles ont demandé la prise en charge immédiate des blessés à l’Hôpital militaire d’Abidjan (HMA) puis a apaisé les membres des deux structures.
Quelle a été la contribution de l’Amicale des anciens de l’Aeemci (3A) dans la résolution de cette agression de la Fesci ?
Nous tenons à remercier le président des 3A, le PCA des 3A et tous les membres des 3A, qui ont apporté un soutien moral et financier de plus d’un million aux blessés à travers le Comité exécutif.
Y aura-t-il une suite judiciaire à cet incident ?
Nous sommes dans la réflexion et la stratégie pour la suite IN SHA’ALLAH.
Combien y a-t-il eu de victimes de part et d’autre ?
14 blessés dans nos rangs ; les autres, j’en ai pas rencontré.
Y a-t-il eu des incidents similaires sur les autres campus ?
À la même période, pas en ma connaissance.
Quelles sont les solutions pour qu’un tel incident ne se répète plus ?
Une cellule de veille est en place afin d’anticiper et d’éviter pareille situation.
Selon d’autres sources, l’argent serait le nerf de la tension… Quel commentaire vous en faites ?
Les examens blancs organisés par le Sous-comité universitaires sont gratuits et libres.
Sur quelle base la Fesci a souhaité avoir un droit de regard sur ces examens blancs ? Est-ce un fait habituel entre les deux organisations ou entre la Fesci et les autres organisations estudiantines présentes dans les campus ?
La base, je l’ignore ; probablement ils pensaient que les examens blancs étaient payants. Il n’y a pas ce genre de rapport entre la Fesci et nous Aeemcistes. Les autres associations, j’ai pas connaissance.
Quelles sont les conséquences de ces violences endémiques sur les campus universitaires ?
C’est déplorable et regrettable. Mais aux autorités compétentes d’en tirer les conséquences. Nous Aeemci prônons, la paix et le consensus dans chaque situation.
Que faire pour pacifier la vie dans les universités ?
Que les autorités universitaires incarnent et prônent la paix, l’équité et sensibilisent les étudiants à la promotion de ces valeurs, gage de stabilité sur les campus universitaires.
Votre mot de fin…
L’Aeemci demeure un édifice à bâtir sur laquelle chaque génération pose sa pierre au dessus de la précédente… De ce fait, toutes les générations ont privilégié le dialogue, ce qui fait de cette association qui a plus de 50 ans, la mère des associations en Côte d’Ivoire. Notre génération ne dérobera pas à la règle IN SHA’ALLAH. Je tiens à vous remercier pour cette lucarne. Nous comptons sur vos “douahas” et faisons douaha pour que notre Créateur nous accorde les fruits de nos efforts ici bas IN SHA’ALLAH. Merci à tous et à toutes
Qu’ALLAH SWT vous récompense. As salam alaykoum wa rhamatoullahi wa barakatouh
Propos recueillis par Sultane Cissé, Mariam Doukouré et Awa Traoré