Entretien avec Moussa Cissé, directeur général de l’hôpital islamique de Daloa

 À l’instar des autres villes et communes du pays, la ville de Daloa connaît une forte croissance démographique. Si cette croissance est source de dynamisme et de progrès social, elle engendre aussi de nombreux besoins sociaux, notamment de santé. Pour répondre à ces besoins sanitaires, un nouveau centre de santé voit le jour. Il s’agit de l’hôpital islamique de Daloa en service depuis maintenant six (6) ans. D’où est partie l’idée de création de cet édifice sanitaire ? Comment fonctionne-t-il ? Quel regard portent les musulmans de la ville sur cet hôpital historique ? Islaminfo répond à ces questions à travers cet entretien réalisé avec Moussa Cissé, directeur général de l’hôpital islamique de Daloa.

Depuis quand l’hôpital existe-t-il ?

Le projet a débuté en 2010 et l’hôpital a pu ouvrir ses portes le 05 mars 2018 soit 08 ans après le début de la capitalisation.

Qui est ou qui sont ceux qui sont à l’origine de la création de cet hôpital ?

C’est un projet né de la synergie d’action entre le SEMI (Secours médical islamique) et les «3A » (Amicale des anciens de l’AEEMCI).

Combien a coûté l’hôpital ?

Aujourd’hui nous sommes à environ 271 millions frs CFA de capitalisation.

Quels sont les équipements modernes qui font votre fierté aujourd’hui ?

Nous avons un plateau technique qui nous permet de faire de la médecine générale et de la médecine de spécialités. Et un laboratoire bien équipé pour les examens en général demandés dans la ville et un bloc opératoire qui fait la fierté de l’hôpital en termes de superficie et d’équipements. Un service dentaire, une salle d’échographie, des consultations gynéco et des consultations en cardiologie et en ophtalmologie.

Quels sont les autres équipements que vous souhaitez avoir encore ?

Nous avons actuellement un projet de scanner.

Comment comptez-vous acquérir vos équipements ?

Un comité de réflexion stratégique est à pied d’œuvre pour faire ressortir les différents scénarios possibles de financement soit une augmentation du capital, soit un prêt bancaire. Les avantages et inconvénients de chaque scénario font l’objet de réflexion.

L’hôpital est organisé avec des actionnaires je crois. Comment devient-on actionnaire ?

L’on devient actionnaire en achetant des actions. Et ceci est possible lorsque le capital est ouvert. Ce n’est pas le cas actuellement.

Quel est le budget de fonctionnement de l’hôpital ?
Environ 70 millions de francs cfa.

Comment arrivez-vous à boucler votre budget ?

Par des découverts bancaires et crédits auprès de certaines d’institutions financières.

Quel rang occupez-vous parmi les structures sanitaires ?
Nous occupons le 3eme ou le 4eme rang parmi les structures sanitaires privées.

Quel est le regard des autorités sanitaires de Daloa sur votre structure ?
C’est un regard satisfaisant.

Quel est le regard des musulmans de votre ville sur l’hôpital Islamique de Daloa?

Mitigé vu le nom qui signifie coût très bas ou même gratuité dans l’esprit de certaines personnes. Mais nous nous attelons à communiquer encore pour changer cette conception erronée.

Quels sont les plans d’agrandissement de l’hôpital ?
Les axes stratégiques de développement sont en cours de validité. Juste patienter un peu.

Quand les travaux vont-ils commencer ?
Nous espérons débuter dans le mois de juin.

Avez-vous besoin d’une aide particulière ?
Oui en termes d’équipements (lits, équipements de routine, produits d’entretien…)

Comment recrutez-vous le personnel médical ?
Les recrutements se font en suivant les règles en la matière par appel d’offre ou en passant par l’agence emploi jeune.

Est-ce que l’exemple de Daloa peut être répété ailleurs ?
Oui et c’est le souhait.

Qu’attendez-vous du Chamci?
Nous attendons un soutien à tous nos projets aujourd’hui en termes de campagne (hernie, ophtalmo….)

Votre dernier mot?
Nous voudrions vous remercier de cette opportunité que vous nous avez offerte en nous permettant de nous exprimer sur votre plateforme.

Propos recueillis par Ahoua Paré