Les rites du hadj : les conditions de validité et les actes recommandés (partie 1)

Chapeau : le Hadj est le 5e pilier de l’islam c’est-à-dire l’un des cinq devoirs obligatoires du musulman. Le Hajj a lieu du 8 au 13 du mois Dhul-Hijjah, le dernier mois du calendrier islamique. Il est une obligation pour quiconque a les moyens. En tant que piler de l’islam, pour sa réussite, il faut une parfaite maitrise de ses rites et de ses étapes. Ces étapes sont des conditions sine qua non pour valider son Hajj. On distingue les piliers des obligations et les actes recommandés.

1. Les trois (3) types de hadj

Le pèlerin peut effectuer 3 types de Hajj :
• Le Hajj « tamatou’ » : le pèlerin choisit de faire sa Omra avant son Hajj.
• Le Hajj « ifrade » : le pèlerin décide de ne faire que le Hajj et de ne pas effectuer la Omra.
• Le Hajj « quirane » : le pèlerin effectue le Hajj et la Omra ensemble.

2. Les Conditions qui rendent le pèlerinage obligatoire :
• Être musulman(e)
• Être sain d’esprit
• Avoir atteint l’âge de puberté
• Posséder les moyens matériels et physiques

Les moyens sont définis par les jurisconsultes, ‘’fouqaha’’, comme étant la capacité physique de supporter les rituels du pèlerinage, ainsi que les frais nécessaires pour le voyage, de même que pouvoir laisser suffisamment de moyens pour sa famille durant son absence. Cependant, certains jurisconsultes ajoutent une condition propre à la femme, le fait d’être accompagnée par un ‘’mahram’’, c’est à dire une personne avec qui règne une intimité qui fait que le mariage entre eux devienne illicite. Le ‘’mahram’’ a pour rôle de veiller à la sécurité de celle-ci, si nécessaire. Cependant, il lui est permis de voyager seule, selon certains jurisconsultes, tel le Cheikh Dr Al Qardawi, principalement aujourd’hui vu les facilités et la sécurité.

3. Les Conditions de validité du pèlerinage

– Être accompli par un musulman, (le non musulman n’est pas tenu à respecter les piliers de l’Islam)
– Être accompli par un être responsable, (pubère et sain d’esprit)
– Qu’il soit accompli durant la sacralité temporelle des mois de Chawal, Dhou al Qi’da et Dhou al Hidja. Ce sont les trois derniers mois du calendrier hégirien.
En effet le pèlerinage ne peut s’accomplir qu’en un temps bien défini et en un lieu précis. C’est pourquoi la sacralité spatiale et temporelle est des conditions sine qua non pour la validité du pèlerinage.

4. Les piliers du pèlerinage :

1. Al ihram (la sacralisation)
Le pèlerinage exige le respect de plusieurs rites. La toute première étape consiste à préparer le pèlerin avant d’entamer le pèlerinage. Elle est effectuée à des endroits précis avant d’entrer à La Mecque. Le deuxième calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, Hazrat Mirza Bashir-Ud-Din Mahmud Ahmad (ra), explique : « L’Ihram rappelle le jour de la résurrection. À l’instant d’un cadavre portant son linceul, le pèlerin n’est recouvert que de deux draps non cousus, l’un pour la partie supérieure du corps et l’autre pour la partie inférieure ; il doit également demeurer tête nue. Cette condition doit lui rappeler qu’il s’est, en quelque sorte, ressuscité d’entre les morts. »
L’entrée dans l’état d’Ihram (sacralisation) comporte deux aspects.

Le Coran affirme :« Les mois du Pèlerinage sont bien connus ; aussi, quiconque décide d’accomplir le Pèlerinage pendant ces mois doit se souvenir qu’il ne doit y avoir aucune parole impure, aucune transgression et aucune dispute pendant le Pèlerinage. Et quelque bien que vous fassiez, Allah le sait. Et munissez-vous des provisions nécessaires pour le voyage, et assurément la meilleure provision pour le voyage est la vertu. Et craignez-Moi Seul, ô hommes doués d’intelligence. »

L’autre aspect de l’entrée dans l’état d’Ihram est d’ordre spirituel. Une fois que les pèlerins ont franchi les étapes physiques mentionnées ci-dessus, ils offrent deux unités (raka’at) de prière et font ensuite l’intention d’accomplir le pèlerinage. À ce stade, les pèlerins commencent à réciter constamment la prière suivante, enseignée par le Saint Prophète (s.a.) et connue sous le nom de la Talbiyah : « Je suis présent, ô, Allah, je suis présent. Je suis présent ; Tu n’as pas d’associé. Je suis présent. À Toi appartiennent toutes les louanges, les faveurs et les bénédictions. Toute la Souveraineté T’appartient. Tu n’as pas d’associés. »

REGLES A OBSERVER DURANT LE IHRAM :

Avant même l’état de sacralité le pèlerin devra :
– Se purifier : prendre un bain rituel tel celui des grandes ablutions, se couper les ongles, se nettoyer les aisselles et le pubis, ainsi que de se parfumer.
– Retirer ses vêtements et porter deux étoffes (obligatoire pour l’homme) sur les parties inférieures et supérieures du corps, quant à la femme elle garde sa tenue vestimentaire habituelle sans impliquer une mode particulière.
– Accomplir deux unités de prière, (rak’at).
– Durant son état de ihram, le pèlerin devra faire la talbiya, appel d’imploration de Dieu.

 Les interdits durant le port de son ihram

– Porter des vêtements cousus, c’est à dire qui prennent la forme des membres corporels
– Se parfumer, se couper ses ongles et ses cheveux
– Avoir des rapports sexuels ou une intimité sexuelle avec son épouse,
– De se couvrir la tête,
– Pour les hommes, de témoigner en faveur d’un mariage ou même de contracter un pacte de mariage, de cueillir des végétaux ou de déraciner des arbres ou encore de chasser ou d’égorger du gibier.
– Il faut préciser que la femme, quant à elle, ne pourra se couvrir ni le visage ni les mains.
– En cas de transgression d’une de ces règles, le pèlerin devra : Soit sacrifier (immoler) un ovin ou un caprin, soit jeûner trois jours, soit accomplir une expiation qui consiste en le fait de nourrir six pauvres.

A suivre,

Lu pour vous par Ahoua Paré

Sources : halibvoyages.com/Iqrasense.com