Sa notoriété récente acquise sur la scène de Miss Maine, en tant que première concurrente voilée à briguer le diadème brillant de mille feux, lui a ouvert les portes d’une gloire naissante, mais pas celles d’un restaurant de la chaîne Dunkin Donuts, à Portland…
Tel est l’amer constat qu’a fait l’Américaine d’origine somalienne, Hamdia Ahmed, l’une des étoiles montantes de la mode dite « modeste » Outre-Atlantique doublé
e d’une activiste communautaire très estimée, après avoir subi une humiliation qu’elle pensait inconcevable jusqu’à ce lundi 15 octobre.
Alors qu’elle s’apprêtait à passer commande dans sa voiture, à bord de laquelle se trouvaient des membres de sa famille, une employée du restaurant est brusquement sortie de ses gonds à son micro, refusant sèchement de la servir et lui ordonnant de partir.
Abasourdie, Hamdia Ahmed ne pouvait pas en croire ses oreilles. Plus elle exigeait des explications, ô combien légitimes, en faisant part de son incompréhension, plus la serveuse du Dunkin Donuts redoublait de méchanceté et de mauvaise foi à son égard, lui reprochant de « crier ». Comble de l’odieux, elle menaça d’appeler la police si elle ne quittait pas les lieux sur-le-champ.
« Tout à coup, nous avons entendu : Arrêtez de crier ! Mais nous étions en train de dire : que se passe-t-il ? A quel moment avons-nous crié ? Nous étions juste en train de parler et de nous demander ce qu’il se passait », a relaté Hamdia Ahmed devant la presse locale quelques heures après l’incident, encore sous le coup de l’émotion.
Un incident dont le caractère raciste ne fait aucun doute à ses yeux. Elle est en effet convaincue, même si la serveuse du Dunkin Donuts s’en défend, que la vraie raison de cette discrimination intolérable, tombant de surcroît sous le coup de la loi, est d’avoir été entendue en train de converser avec les siens dans sa langue maternelle.
« On nous a dit de partir pour avoir parlé dans notre langue maternelle », s’est indignée Hamdia Ahmed sur sa page Facebook, sur laquelle elle a diffusé une partie de l’enregistrement de ses échanges avec l’employée du restaurant. On peut notamment l’entendre lui rétorquer : « Vous me manquez de respect parce que je parle une autre langue que vous ? ».
« C’est l’Amérique et tout le monde devrait avoir le droit de parler dans sa langue maternelle. Incroyable ! », a-t-elle vivement déploré. Incroyable mais vrai, au pays de l’immigration par excellence !
Depuis ce 15 octobre mortifiant, jour d’une cruelle désillusion, l’une des mannequins voilées qui montent aux Etats-Unis s’est dit « fière d’avoir parlé », réconfortée par les nombreuses marques de soutien qu’elle a reçues. Son honneur a été réhabilité par les plates excuses que le propriétaire du restaurant lui a présentées ainsi qu’à sa famille, ce dernier assurant qu’il allait revoir la formation de son personnel. Reste à savoir si cela ira jusqu’à se séparer des brebis galeuses…