Les réseaux sociaux seraient-ils un monde meilleur sans le fameux bouton « like » ? C’est en tout cas ce que cherche à savoir Facebook, non sans arrière-pensées économiques. La firme californienne envisage en effet de masquer la comptabilisation du nombre de « j’aime » obtenu sur chaque publication. Depuis plusieurs mois, des tests sont déjà menés sur Instagram, et leurs résultats seraient concluants.
Ce pouce « j’aime » ou « like » est aujourd’hui omniprésent, c’est presque devenu un automatisme. Son apparition, il y a dix ans, a complètement bouleversé les usages du web social. Alors, pourquoi Facebook cherche-t-il aujourd’hui à faire marche arrière en faisant disparaître le nombre de « like » de nos publications ? Tout simplement, parce que depuis son apparition en 2009, ce petit bouton « like » est synonyme de course entre utilisateurs : à celui qui obtiendra le plus grand nombre de pouces levés sur chacune de ses publications.
Aujourd’hui, alors que son audience est en train de chuter dans les pays développés, Facebook réalise que cette compétition narcissique entre abonnés est devenue négative pour son modèle économique. Et ce, pour une raison simple, la course aux « like » est synonyme de frustration et de jalousie chez ceux qui obtiennent moins de « j’aime », et qui se comparent à d’autres qui en obtiennent plus.
Une expérimentation menée sur Instagram
Cette jalousie génère un réflexe d’auto-censure, et c’est cela, la hantise de Facebook. Car certains abonnés postent moins de publications de peur de ne pas être suffisamment likés ou suppriment même leurs post qui n’obtiennent pas assez de « like ». Cette autocensure c’est moins de trafic, et moins de trafic c’est moins de revenus publicitaires pour Facebook, dont le modèle économique repose entièrement sur la publicité ciblée. D’où l’idée de masquer le nombre de « j’aime » obtenus, sans ce chiffre moins de pression pour les utilisateurs qui peuvent poster plus librement leurs contenus.
Facebook a déjà commencé à cacher le compteur de « like » sur Instagram, une expérimentation menée depuis le mois d’avril dans sept pays différents et qui pourrait être bientôt généralisée. Facebook n’a pas communiqué pas les résultats de ces tests qui sont toujours en cours. Des tests d’abord menés dans le secret avant d’être révélés par des blogueurs spécialisés. La firme californienne a ensuite confirmé au site spécialisé Tech Crunch que ces expérimentations ont débuté au Canada en avril.
Aucune annonce officielle
Ces expérimentations ont ensuite été étendues à Irlande, à l’Italie, au Japon, au Brésil ou encore à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Le principe est simple : le nombre de « like » n’apparaît plus en public sur les publications, mais il ne disparaît pas totalement pour autant. Les « like » sont seulement cachés, seul l’auteur du post peut les voir. Ses contacts, eux, voient simplement les « like » d’amis communs sans leur nombre.
Pour le moment, il n’y a eu aucune annonce officielle de Facebook mais selon la blogueuse spécialisée, Jane Wong, une ingénieure connue pour ses nombreuses révélations dans le domaine, ces tests sont maintenant menée également sur la version Android de Facebook. Tout ceci dans l’optique à terme de faire progressivement disparaître ce fameux compteur de « like » du réseau social.
RFI