Lancés en grande pompe en 2013, les travaux de construction de la gare interurbaine et internat ion ale d’Abidjan, située sur le site de l’ancienne « Casse » d’Adjamé, ont pris du plomb dans l’aile. L’ouvrage prévu pour être livré avant la présidentielle de 2015, sur un site de 22 hectares, n’a pu sortir de terre jusque-là. Récemment, le ministre ivoirien des Transports qui était face aux sénateurs dans -le cadre de l’examen de la loi de finances portant budget de l’Etat pour l’année 2021, a levé un coin du voile sur révolution des travaux de réalisation de cette infrastructure.
Une infrastructure chère au chef de l’Etat Alassane Ouattara qui l’avait qualifiée, lors de la cérémonie, de pose de la première pierre, de projet prioritaire dans ses actions de construction et de développement infrastructurels. selon le ministre Amadou Kone, le retard que connait la mise en œuvre de cet important projet est consécutif à la mauvaise qualité des études d’avant-projets réalisées. Un retard qu’il déplore d’ailleurs, « j’ai trouvé que les études qui ont abouti au lancement des travaux n’ont pas été bien menés. Nous nous sommes rendu compte qu’il y a avait des in- insuffisances dans l’étude par la découverte de réseaux sous-terrain qui n’avaient pas été pris en compte dès le départ. il a fallu donc premièrement revoir les études et deuxièmement procéder au déplacement d’un certain nombre de réseaux d’électricité, de téléphone et d’eau qui approvisionnent l’ensemble de la partie nord d’Abidjan, qui n’avaient pas été suffisamment pris en compte. Nous nous sommes rendus avec le ministre des Infrastructures d’alors pour aider au déplacement des réseaux pour un coût de près de 2 milliards FCFA à la charge de l’Etat », a révélé le ministre des Transports. Pire, à en croire le ministre Amadou Koné, une autre situation est venue donner du grain à moudre à l’opérateur, qui a eu du mal par la suite à mobiliser les ressources malgré les garanties données à l’Etat. « Les banquiers qui accompagnent l’opérateur privé ont eu par la suite d’autres exigences en termes de volume de trafic qui était à leurs yeux insuffisant, par rapport à ce qu’étude avait révélé. L’étude avait révélé environ 50000 passagers/jour alors qu’il s’agissait d’après tes analyses qui avaient été laites de 80 000 passagers/jour. Il fallait à nouveau les reprendre… Nous avons demandé au Bureau national d’études techniques et de développement (Bneld) de travailler avec l’opérateur pour nous assurer que nous aurons des études finalisées APD/APS (Avant- projet sommaire/ Avant-projet définitif). Ces études ont été finalisées et validées par le Bnetd l’année dernière. Mais, le contexte de pandémie dans lequel nous étions ne nous a pas permis de commencer les travaux », a ajouté le ministre. Toutefois, selon Amadou Koné, toutes les options sont sur la table pour que le projet redémarré très vite. Les études d’avant -projet désormais révisées, le ministre évoque même une éventuelle résiliation du contrat avec l’opérateur actuel pour que d’autres opérateurs puissent conduire à bon port ce projet d’un cout estimé à 47 milliards FCFA. faut-il le rappeler, cette nouvelle gare devrait être réalisée par la société BTP
et d’énergie Groupe Dennis, à travers sa filiale Société générale d’Afrique-Côte d’ivoire. Dans le cadre d’une convention de type BOT (Built opérate transfert), l’entreprise se chargeait de financer à 100 % la construction de la gare en échange d’une licence d’opérateur du site d’une durée de 25 ans. Ce projet, piloté par le ministère des Transports, a pour but de contribuer à la modernisation du système de transport routier en Côte d’ivoire et s’inscrit dans le cadre du programme de relance de l’activité économique du pays. Celui-ci répond à la forte croissance démographique enregistrée par l’agglomération d’Abidjan au cours des dernières années, et à la dégradation constante de la situation de la gaie routière actuelle.
Isaac K
L’expression, 29 décembre 2020
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