INTERNATIONAL / INONDATION EN LIBYE : TEMOIGNAGE

À Derna, la ville la plus touchée, les victimes continuent de faire surface après les inondations causées par la tempête Daniel . C’est le cas de cet homme qui raconte la frayeur de sa famille rescapée 
Des inondations aux conséquences effroyables. Après la tempête Daniel qui a touché la côte orientale de la Libye, les autorités locales dénombrent 5 000 disparus et au moins 2 000 morts. La France a promis l’envoi dans les prochaines heures d’un hôpital de campagne pouvant traiter jusqu’à 500 personnes par jour. En attendant, les victimes continuent de faire surface à Derna, la ville la plus touchée.

Tempête Daniel : comment expliquer la violence des inondations en Libye ?

La famille de Ghaith Shennib a survécu après un calvaire débuté lundi à 1 heure du matin. Si lui n’était pas à Derna durant l’inondation, c’est tout comme. Quand il raconte l’horreur vécue par son cousin, son oncle et sa tante, il a l’impression de fuir avec eux l’avancée inexorable de l’eau. “L’eau a commencé à monter, marche après marche, dans les escaliers. Ma famille a grimpé au cinquième étage, et enfin sur le toit. Mon cousin a regardé en bas dans la rue, elle était entièrement recouverte d’eau boueuse”, détaille-t-il.

 

Des habitants observent les dégâts causés par les inondations à Derna, dans l’est de la Libye,

Des cadavres partout, et les cris des noyés qui résonnent…;

Les proches de Ghaith Shennib ont eu la vie sauve, car ils vivaient dans un immeuble de cinq étages, le plus haut de la rue. Après une nuit à entendre les cris des noyés, ils ont quitté la ville à pied. Durant leur marche, ils ont croisé des cadavres disséminés un peu partout par les torrents d’eau déversés par la destruction de deux barrages. Ils ont finalement trouvé refuge sur les hauteurs d’une colline avoisinante.
“Sur le chemin, ils ont vu une de nos voisines, une vieille dame. Son corps était en haut d’un pylône électrique.”
Ghaith Shennib à franceinfo
L’oncle et le cousin de Ghaith Shennib ont tenu à retourner à Derna pour aider à retrouver d’éventuels survivants. Sa tante, elle, est restée hospitalisée, sous le choc.
Compte-tenu de l’accès difficile à cette ville de 100 000 habitants, les incertitudes demeurent sur le nombre de victimes de la catastrophe qui pourrait avoir fait plusieurs milliers de morts et de disparus, selon les autorités. Des routes coupées, des glissements de terrain et des inondations ont empêché les secours d’atteindre la population qui a dû se débrouiller par des moyens rudimentaires pour récupérer des corps enterrés par dizaines dans des fosses communes, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

 

Source :  franceinfo