L’Agence française de développement (AFD) a annoncé mardi dernier avoir lancé officiellement, le 20 février à Diffa (sud-est), en partenariat avec les autorités de la région, les premières activités du projet «Jeunesse Diffa» pour un financement de 6,5 milliards de francs CFA (environ 10 millions d’euros).
Selon un communiqué rendu public par l’ambassade de France à Niamey, ce projet vise à «lutter contre le terrorisme par le développement» et devra «contribuer à l’amélioration des conditions» et des «perspectives de vie» des jeunes de cette région aride et pauvre, proche du nord-est du Nigeria, berceau du groupe terroriste Boko Haram.
«Pour les jeunes, il s’agit d’adopter une approche inclusive pour prendre en compte les multiples dimensions qui font une insertion réussie dans la vie : la formation professionnelle pour acquérir des compétences, l’engagement citoyen, les activités créatrices de lien social», peut ont lire dans le communiqué de l’ambassade de France au Niger.
Le projet «Jeunesse Diffa» comporte trois volets, dont les deux premiers, qui touchent à la culture, à la formation professionnelle et à l’insertion des jeunes, seront mis en œuvre par un consortium d’ONG internationales en partenariat avec des ONG nigériennes. Le dernier axe du projet permettra de travailler sur la gouvernance et le pilotage du développement de la région via le Conseil régional de Diffa, en incluant tous les acteurs, y compris les jeunes concernés, précise le communiqué.
Une «solde» de 500 euros par mois
Ce projet de l’AFD est né à la suite d’alertes répétées lancées en janvier 2015 par un responsable municipal à Diffa qui avait signalé que le nombre de jeunes séduits par Boko Haram ne cessait d’augmenter. Le groupe terroriste promettrait à chaque nouvelle recrue parmi ces jeunes quelque 300 000 francs CFA par mois, soit environ 500 euros, une fortune qui laisserait difficilement indifférents les jeunes de cette région.
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