La banque du peuple

 

« Notre stratégie est désormais axée sur les Pme et les particuliers »

          

                   Issa Fadika

Sous la houlette de son Directeur général, « la banque du peuple » a renoué avec la profitabilité et entend accompagner davantage les Pme également à travers les produits de financement de marchés.

Le 6 novembre 2020, cela fait un an que la Banque populaire a succédé à la Cnce. Quel bilan pouvez-vous dresser de cet An 1 de la Banque Populaire ? Le bilan est positif. Nous sommes au terme de la troisième année de restructuration et de la première année de la Banque Populaire. Au cours des 3 dernières années, notre banque a connu une transformation interne remarquable. Nous avons renforcé notre gouvernance, nos systèmes d’informations, optimisé notre réseau d’agence, renforcé les capacités de nos collaborateurs, revu notre stratégie qui est désormais axée sur les Pme et les particuliers. Enfin, la Banque a connu sa transformation externe depuis un an avec son changement de dénomination et de charte graphique, présentant ainsi une image plus en phase avec notre positionnement. 2019 a marqué notre retour à la profitabilité avec un résultat net de 6,5 milliards de FCFA.

La Covid 19 a-t-elle impacté vos activités ? Dans quelles proportions ? Comment avez- vous réagi face à ce choc exogène ?

Comme l’ensemble du tissu économique ivoirien, notre activité a été impactée par la Covid-19. D’abord, les mesures internes prises pour préserver la sécurité de nos collaborateurs ont un coût. Ensuite, la Bceao a mis en place un dispositif qui permet aux entreprises de demander des reports d’échéances pour des périodes de 3 mois renouvelables une fois, sans intérêts et pénalités de retard. Notre PNB a donc été affecté. Cependant, la résilience de notre banque et de la base clientèle devrait nous permettre d’encaisser ces chocs exogènes. Votre banque est censée adresser singulièrement une clientèle à revenus modestes ou moyens.

Quels produits avez- vous ou développez-vous en direction de ce segment ?

Nous avons développé une gamme de produits adaptés à notre niche. Nous offrons des produits pour des particuliers salariés, du privé ou fonctionnaires (avance sur bourse, avance sur rappel), des produits monétiques, une application digitale et des produits d’épargne. Nous accompagnerons aussi les Pme à travers les produits de financements de marchés.

L’année dernière, lors du lancement de la Banque populaire, vous annonciez approche intégrée comprenant la formation des dirigeants de Pme. Où en êtes-vous ?

Cette initiative suit son cours. Nous nous sommes engagés à accompagner les Pme non seulement en        finançant

Leurs activités, mais aussi en renforçant Leurs capacités. Ainsi, nous venons de signer un partenariat avec l’agence Cl-Pme dans le cadre de l’initiative « ClubM » qui vise à accompagner les entrepreneurs à diverses étapes de leurs parcours.

Quelles sont les perspectives de croissance de la Banque populaire à court et moyen terme ?  Sur le court terme, nous entendons consolider nos positions sur le marché, et renforcer notre position de leader sur Le segment des particuliers grâce à notre réseau qui est l’un des plus vastes en Côte d’ivoire. Nous entendons aussi consolider notre contribution au financement des Pme avec une approche transversale qui part du renforcement de leurs capacités, à la mise en place de financements adaptés en passant par le Conseil. Sur le moyen terme, nous entendons nous positionner parmi les 5 banques les plus importantes en Côte d’ivoire.

Pour certains analystes, l’Etat devrait fusionner les banques à capitaux publics pour créer un pôle unique qui serait plus costaud et plus efficace. Qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas de cet avis. Le Président de la République et Feu le Premier ministre Gon Coulibaly m’ont fait l’honneur, en 2015, de me nommer au poste de secrétaire Exécutif du programme de développement du secteur financier (Pdsefi). Nous étions donc chargés d’élaborer les stratégies du gouvernement sur les banques publiques. A ce titre, nous avions recommandé le maintien de deux grandes banques dans Le giron de l’Etat, dont la Banque Populaire pour aider le gouvernement sur les questions de bancarisation et d’inclusion financière. Vous savez que nombre d’études économétriques font ressortir une forte corrélation entre le niveau d’inclusion financière de nos Etats et leur niveau de croissance économique. ‘Il est donc important que l’Etat ait un levier sur lequel s’appuyer à cet effet et la Banque populaire joue pleinement ce rôle aujourd’hui.

 

 

Propos recueillis par Valentin Mbougueng

Source : revue émergence économique page 21 à 22 novembre 2020