Née d’une famille de 7 enfants dont je suis la 3ème, la vie n’a pas été toujours facile pour nous et nos parents. Aujourd’hui je suis femme mariée, au foyer, j’ai une grosse 4+4 cylindrée, suffisamment de moyens pour mettre mes parents à l’aise, j’habite une somptueuse villa bâtie sur 1hectar de terrain avec piscine je suis mère de 9 enfants avec un époux aimant.
Certaines personnes me jalouses par rapport à tous ses biens matériels. Mais elles ne savent pas d’où je suis passée pour en arriver là.
Mon père n’avait pas d’emplois. Pour subvenir aux besoins de la famille, il s’adonnait aux petits travaux çà et là. Quant à maman, elle se promenait avec moi et mes trois sœurs auprès des dames qui tenaient des restaurants et nous faisions leurs vaisselles en échange elle nous donnait 100 Francs chacune, ce qui équivalait à 400 Francs par jours et un peu de nourriture que nous partageons avec le reste de notre famille.
Les garçons partaient avec papa sauf deux d’entre eux allaient à l’école. Le deuxième et le troisième avaient été sélectionnés par notre père pour poursuivre les études. Lorsqu’on lui demandait pourquoi ces deux-là, il nous disait parce que c’étaient les plus brillants et déterminés mais il disait aussi qu’ils étaient moins habiles que leur frère aîné pour être des artisans contrairement à leur frère aîné qui lui était en plus d’être habile et avisé, avait une patience assez solide pour supporter des clients capricieux.
Papa avait un don, il connaissait nos qualités et nos défauts. Le soir, après avoir fini le repas qu’Allah nous a permis d’avoir, il nous prenait individuellement et disait les orientations de chacun. Il n’était pas devins, mais il avait la connaissance. Il disait à ma sœur aînée toi tu ne seras pas assez patiente pour te marier et supporter les caprices d’un homme, mais tu seras bonne maman pour moi et ma femme quand nous seront vieux parce que de vous tous tu as le plus pitié de nous.
Quant à la deuxième, papa disait d’elle qu’elle était trop raffinée et l’appelait ma blanche, toi tu vas épouser un blanc tu aimes trop le raffinement et la classe. En ce qui me concerne, papa m’appelais la riche, il disait à maman lorsqu’elle me grondait, laisse ma riche tranquille c’est elle qui va nous sortir de cette pauvreté et maman lui disait ah bon, et lui de réponse soit patiente tu verras. La petite dernière était encore un bébé. Souvent lorsqu’elle s’amuse, papa l’observe et un jour alors que ma petite sœur jouait j’étais assise auprès de mon père et il me dit en ces termes : « qui va mettre celle-là à l’école ? Elle sera une grande dame un jour, très intellectuel. »
Le temps passait et tous les jours se ressemblait dans ma famille. Lorsque j’ai eu mes treize ans, un matin au réveille après avoir accompli ma prière du matin, je m’approche de maman et lui dit : « maman je vais chercher du travail. Quel travail ? me demanda-t-elle ; je lui répondis, « bonne » Lorsque j’ai prononcé le mot « bonne » et que mon regard a croisé celui de ma mère elle me donna une paire de gifle, les deux mains sur la tête elle se mit à pleurer comme si on venait de lui annoncer un décès. Je n’avais jamais vu maman dans cet état.
Effrayé, mon père accourut vers nous et demanda ce qui se passait. Maman lui donna les explications et papa m’a regardé d’un air calme j’ai eu comme l’impression que papa avait lui aussi les larmes aux yeux, là je me suis enfuis et sortis de la maison inachevée ou nous vivions sans savoir où je me dirigeais.
J’ai marché pendant longtemps, soudain j’ai aperçu une mémé d’une beauté étonnante, elle était belle comme le genre de femme qu’on voyait dans les films. J’essuyais mes larmes en la regardant elle aussi me regardait en souriant. C’est comme je l’avais toujours connu ; je me suis donc avancé vers elle et lui adressa le bonjour. Elle me regarda en touchant mon menton et me répondit gentiment, ça va ? Elle sentait bon avec sa peau douce et belle, elle était métisse dans son voile fin et raffiné qui recouvrait sa chevelure je me suis dit intérieurement, celle-là, c’est une blanche avec ses long cheveux j’étais persuadé que c’était une blanche.
Bref, elle me demanda ou vas-tu ? Spontanément je lui répondis je cherche du travail. Elle se mit à rire et répète tu cherches du travail ? Je lui réponds oui avec détermination. Avec un air sérieux elle me dit où sont tes parents ? À la maison répondis-je. Accompagne-moi chez tes parents. J’acquiesçai elle fit signe à un monsieur bien habillé dans un costume avec cravate et celui-ci courra et grimpa dans une grosse et belle voiture et vint se garer devant nous, la mémé monte et me fit un signe de la main m’indiquant de monter. Je lui indiquai notre maison.
Arrivé à la maison, ma mère courut vers moi et me serra dans ses bras, mais à la vue de la belle dame qui m’accompagnait elle et mon père se sont regardés d’un aire interrogateur. La belle dame compris leur inquiétude et comme pour les rassurer elle leur sourit et leur lança un bonjour en malinké, notre langue, accompagné d’un sourire conviviale comme si elle les avait toujours connus. Ceux-ci répondirent mais avec méfiance. Mes parents lui donna assoir et demandèrent les nouvelles comme cela se fait en pays malinké.
C’est ainsi qu’elle leur relata notre rencontre et le souhait que je lui avais émis d’où l’objet de sa visite. Elle alla droit au but, s’adressant à mes parents, elle avoue être tout de suite tombée amoureuse de moi lorsqu’elle a posé son regard sur moi, ainsi, souhaitait que mes parents acceptent que je vienne travailler chez elle. Mon père lui demanda : quel travail pourrait-elle faire ? Elle est si petite et si fragile, elle n’a même pas de chair sur la peau.
La belle dame sourit et dit : dans ce cas elle restera chez moi, jusqu’à ce qu’elle ait de la chair sur la peau et ensuite nous verrons. Bizarrement, maman qui est si septique d’habitude et si méfiante se sentait en confiance et échangeait avec la dame comme si elle la connaissait. Papa lui a donné rendez-vous pour le lendemain à la même heure, le temps de se concerter et prendre une décision face à sa demande. Elle prit congé de nous, en promettant de revenir le lendemain. Nous la raccompagnons à sa voiture et à la vue de sa voiture et de son chauffeur maman est restée bouche bée, surement, elle venait de réaliser qu’elle échangeait avec une dame certainement importante de la haute société.
Mon père et ma mère ne savaient pas comment s’y prendre après plusieurs heures de réflexion. Papa décide que je parte mais ma mère s’y opposa. Pour ma mère la belle dame qu’elle avait vue hier soir était trop riche pour que je puisse vivre avec elle. Mais papa réussi à la convaincre.
Le soir comme convenu la belle dame est venue me chercher les bras remplis de cadeau sac de riz, carton de sucre et de lait plein d’autres douceurs et elle a demandé à ma mère de ne plus aller au marcher pour faire la vaisselle afin d’assurer la pitance quotidienne. Arrivé chez mémé, c’est comme ça que je l’appelais, je me croyais au paradis. Oui, sa maison était grande avec une grande piscine de belles fleurs recouvraient sa maison avec toute sorte de couleurs je n’avais jamais vu de maison aussi belle, donc je me croyais au paradis vu la description que mon père nous faisait du paradis.
Je me plaisais bien chez mémé, elle me considérait comme sa petite fille, elle ne faisait rien sans les cours, les sorties, elle m’emmenait partout avec elle. J’avais changé en un rien de temps mémé m’avait acheté de nouveaux vêtements et chaussures j’étais complètement transformée. Les conditions de vie de ma famille aussi c’étaient nettement améliorées avec l’aide que mémé leur apportait régulièrement. Mémé était pour nous une bénédiction.
A SUIVRE
- IMANE