LA PATIENCE EST UN CHEMIN D’OR(Suite et fin)

…Je me plaisais bien chez mémé, elle me considérait comme sa petite fille, elle ne faisait rien sans les cours, les sorties, elle m’emmenait partout avec elle. J’avais changé en un rien de temps mémé m’avait acheté de nouveaux vêtements et chaussures j’étais complètement transformée. Les conditions de vie de ma famille aussi c’étaient nettement améliorées avec l’aide que mémé leur apportait régulièrement. Mémé était pour nous une bénédiction.

En fait, mémé était l’épouse d’un richissime homme d’affaires avec qui elle eut deux enfants qui vivaient aux Etats Unies. Son défunt mari, Ivoirien ressortissant du nord de la Côte d’Ivoire et musulman, lui avait laissé beaucoup d’argent et de biens. Elle-même fille d’un riche commerçant américain blanc et d’une ivoirienne malinké musulmane, du nord-ouest de la côte d’ivoire. Mémé me fascinait par sa beauté, elle pouvait passer des heures à me parler de ses deux fils. Elle m’a même montré leurs photos, ils étaient tout aussi beaux que leur mère.

Au fur et à mesure que le temps passait je m’embellissais davantage cela faisait maintenant 4ans que j’étais chez mémé et j’avais 18 ans. Mémé était fière de moi, elle m’avait éduquée, elle m’apprit à être une femme raffinée élégante, maintenant je savais lire et écrire et m’exprimer correctement en français. Mémé était un peu fatiguée et elle me responsabilisa de plusieurs tâches dont la  gestion du salaire des domestiques, elle m’avait mise en contact avec ses fils qui m’appelaient régulièrement pour s’enquérir des nouvelles de leur maman et s’assurer que son régime alimentaire était bien suivie. Mémé souhaitait que son deuxième fils vienne s’installer au pays après l’obtention de son doctorat afin de reprendre les entreprises de son père. Celui-ci, ne semblait pas se presser, l’aîné dont mémé était si fière était déjà marié à une italienne qu’elle ne semblait pas apprécier alors pour le deuxième, mémé souhaitait qu’il épouse une africaine, une ivoirienne.

Ses fils, sans me connaître physiquement, étaient très proche de moi nous pouvons passer des heures à discuter surtout le deuxième qui m’appelait affectueusement petit policier parce que je surveillais mémé et je l’aidais à prendre ses médicaments et surveiller son régime. Mémé était très consciencieuse et respectait toutes les consignes des médecins que je notais soigneusement. Mémé passait tout son temps au téléphone avec Mohamed son deuxième fils à parler de moi et de tout ce que je faisais pour elle. Elle ne tarissait pas d’éloge à mon égard. Je trouvais qu’elle en disait un peu trop car c’est elle qui avait tout fait pour moi et ma famille, j’aimais le dire elle m’avait fait entrer au paradis.

Je rentrais maintenant dans ma dix-huitième année lorsque Mohamed le deuxième fils de mémé décide de rentrer à la maison. Ce matin-là après la prière mémé m’appelle et me dit Mohamed arrive cette semaine je veux que la maison change je veux qu’il soit agréablement surpris de voir à quel point la maison a été embellie pour l’accueillir.

Je me mis automatiquement au travail. Au bout de quatre jours la maison était impeccable et mémé était satisfaite du travail fait.

Mohamed est arrivé comme prévu le samedi vers midi, mémé a souhaité que nous allions le chercher à l’aéroport mais j’ai insisté pour rester afin de régler les derniers détails pour le repas mais elle s’était rendu compte de mon angoisse à l’idée de rencontrer Mohamed.

Elle est donc allée le chercher sans trop insister et en partant, elle m’a juste dit : change toi avant mon retour ce que je fis, ne sachant pas quoi me mettre pour accueillir Mohamed, je me suis mise une robe simple que mémé m’avait acheté lors d’un de ses voyages au Maroc. C’était une robe de couleur rose claire je mis donc un foulard blanc assortit à la broderie de la robe. Malgré que la robe fût ample mes formes généreuses se voyaient, j’avais une forte poitrine beaucoup de rondeurs  que je cachais en vain.

Lorsque je vis le portail du garage s’ouvrir, j’ai été prise de panique ne sachant ou me mettre je ne comprenais pas ce qui m’arrivait pourtant au téléphone on causait comme si on se connaissait mais maintenant que nous allions nous voir j’étais morte de peur.

Mohamed est descendu de la voiture en tenant la main de sa mère. Il était beau grand de taille et Costaud. J’étais tétanisé par sa beauté. Son sourire était d’une clarté à couper le souffle. Il était si doux, si poli.

Arrivée au salon tout le personnel de la maison est venu souhaiter la bienvenue au fils de la patronne, quant à moi, je me suis cachée dernière la porte d’entrée du salon. Chacun passait et mémé faisait la présentation de ceux que Mohamed ne connaissait pas. Après avoir salué tout le monde, il demanda à sa mère mais et « le petit policier » ? Mémé intriguée repris mais où est passé SAFI ? Mohamed fit le tour du périmètre du salon avec son regard, où tout le monde se trouvait et dit soudain je sais où elle se cache il s’est levé et est venu me chercher il m’attrapa par mon bras et me tira vers lui.

Mon cœur battait si fort que j’ai cru que tout le monde entendait le battement. Tous se mirent à rire. Et il me dit : « petit policier tu ne veux pas me souhaiter la bienvenue ? Je couvris mon visage avec mes deux mains et je répondis par l’affirmatif.

Ce jour-là, lorsque nous nous sommes touché quelque chose d’étrange s’est produit entre nous et pendant environ deux semaines nous avons passé le temps à nous éviter dans la maison et moi j’avais tellement honte parce que visiblement,  j’étais tombée amoureuse et vice versa.

Sans le dire mémé était heureuse de savoir que nous éprouvions des sentiments l’un pour l’autre. Mémé et Mohamed passaient beaucoup de temps à échanger dans la chambre de mémé personne ne pouvait savoir l’objet de leurs échanges.

J’avais constaté que mémé me responsabilisait de tout ce qui concernait Mohamed. Son petit déjeuner son déjeuner et son dîner ; je prenais soin de lui en quelques sorte. Mohamed était un homme calme joviale et très responsable il souriait beaucoup et il observait plus qu’il ne parlait moi je savais lire dans son regard lorsque j’accomplissais des tâches, il pouvait s’assoir au bord de la piscine et me regarder des heures durant. J’appréciais beaucoup ces moments.

Cela faisait maintenant trois mois que Mohamed était de retour et s’était installé et avait pris le contrôle des affaires de son défunt père pour le grand bonheur de mémé.

Un soir alors qu’il était au bureau, Mohamed m’appela  au téléphone et a souhaité que je m’apprête, qu’il passerait me chercher pour que nous ayons une discussion. J’informai mémé. Comme si elle savait de quoi il était question, malgré sa fatigue elle s’est bien occupée de moi de la robe jusqu’aux accessoires j’étais resplendissante.

Nous sommes allés dans un beau restaurant chic. Après s’être installés, je sentis que Mohamed étais un peu stressé. Après avoir passé les commandes il dit d’une voix calme SAFI je veux que tu sois ma femme je ne peux plus garder mes sentiments et te voir tous les jours sans pouvoir être avec toi.

A ces mots, mes larmes ont commencé à couler et il m’a dit : même si tu ne peux pas me répondre fais-moi un signe de la tête et je répondis par l’affirmatif d’un signe de la tête.

C’est ainsi que les démarches de mon mariage avec Mohamed ont débuté. Mémé nous a offert un beau mariage mes parents étaient là. Après mon mariage avec Mohamed trois mois après Mémé a été rappelée à ALLAH, sans me dire qu’elle avait acheté une maison pour mon père et l’avait aidé à ouvrir un atelier où il pratiquait le métier qu’il avait appris dans l’enfance ; la soudure.

Aujourd’hui je vis avec mon mari Mohamed nous nous aimons de façon incroyable, comme au premier jour nous avons 9 enfants 5 filles et 4 garçons. Et nous sommes heureux.

Quant à ma sœur ainée elle a effectué 2 mariages et 2 divorces. La deuxième que mon père appelait la blanche est mariée à un franco tunisien et vit en suisse avec sa famille. Mes deux frère ont terminé leurs études le plus grand est médecin chirurgien et le plus jeune est juriste et travaille avec Mohamed qui l’a embauché comme le juriste de toutes ses entreprises.

L’aîné des garçons qui travaillait avec papa est le gérant de l’atelier de soudure de papa. Quant à la petite dernière, elle vit avec moi et prépare un BAC C. Elle est très brillante à l’école.

Suite et fin

IMANE