La patience fait partie du tempérament du musulman et elle est l’un des instruments qui lui permet d’arriver à ses fins dans cette vie.Dieu dit dans le Coran : « Et aidez–vous au moyen de la patience et de la prière. » (S 2 V 45) La patience est également l’indice que le croyant est sincère dans sa foi. Nul ne se plie à la volonté divine quand elle est contraire à ses désirs, sinon le croyant convaincu que derrière ce qu’il voit en apparence, il y a une sagesse divine, et cherchant par son attitude à être récompensé en cette vie et dans l’au-delà. Dieu dit dans le Coran : « Celui qui fait patience et pardonne, (sachez que) c’est en cela, en vérité, que résident les bonnes résolutions. » (S 42, V 43)
Le musulman sait que la patience est une vertu qu’il est nécessaire d’acquérir au cours de son existence. Ce monde est un vaste champ qu’ont occupé tour à tour les générations, et que se sont disputés les nations, et tous ont eu à affronter les épreuves inhérentes à la vie ; et de cette réalité-là, rien n’a changé. La parole de Dieu dans le Coran nous renvoie à cette vérité : « Et très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim, de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et annonce la bonne nouvelle aux patients. » (S 2, V 155) La patience conduit ainsi le musulman à trouver les meilleures solutions dans toutes les situations, et à affronter la vie avec des sentiments nobles et fermes, et avec un cœur apaisé. Telle est l’exigence de la foi et telle est le fruit de la certitude. Dieu dit dans le Coran : « Certes vous serez éprouvés dans vos biens et vos personnes; et certes vous entendrez de la part de ceux à qui le Livre a été donné avant vous, et de la part des associateurs (des polythéistes), beaucoup de propos désagréables.
Mais si vous êtes patients et pieux, (sachez que) c’est en cela que résident les bonnes résolutions. » (S 3, V 186) Et si tout individu aimerait que les choses s’accomplissent selon ses désirs, il reste que le destin, suit avec sagesse son cours selon un plan qui est dessiné. L’homme ne peut dès lors que se résigner devant les événements sur lesquels il n’a aucune prise, et accepter son destin. Cette attitude est un bien pour lui en cette vie, comme elle sera un bien pour lui dans l’au-delà. Quant au comportement qui consiste à s’emporter et à manifester sa colère, il lui fait perdre la sérénité en cette vie et la récompense dans l’audelà. Le musulman sait, mes frères et sœurs, que la force de Dieu ne saurait être dominée, et que rien ne l’emporte sur Sa volonté. Que rien ne peut repousser ce qu’Il a décidé, et que derrière tout cela, Sa miséricorde est réservée à ceux qui sont patients, et qu’Il oriente ainsi ceux qui vivent dans la certitude : « Et annonce la bonne nouvelle aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint:
« Certes nous sommes à Dieu, et c’est à Lui que nous retournerons. » Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés. » (S2, V 155- 157) Le fait d’accepter et de supporter les épreuves est un immense bienfait que Dieu donne à ceux qui sont persévérants, ceux qui expriment leur agrément devant la décision divine, se soumettent à Sa volonté. Ainsi, ils acquièrent la quiétude de l’âme et la confiance du cœur. Cela représente le meilleur des dons et le meilleur des bienfaits, comme nous l’a dit notre Prophète : « Celui qui s’efforce d’être patient, Dieu le rend patient. Aucun don n’a été donné à quiconque qui soit meilleur et plus vaste que la patience. » (Al-Bukhârî) Le musulman sait que l’épreuve, quelle que soit sa dureté, représente un bien pour lui en cette vie et dans l’autre. Elle constitue même la preuve que son cœur est pleinement habité par la foi et que le destin l’a désigné ainsi, afin qu’il occupe les plus hauts degrés du Paradis. C’est pour cette raison que l’épreuve est la règle qui ne change pas dans la vie de ceux que Dieu a choisis, et qui sont les meilleurs d’entre nous. Leurs cœurs sont emplis de certitude, renforcés par une énergie de foi qui les aide à supporter et à persévérer en toute circonstance. Le Prophète (saw) a été interrogé : « Quels sont les gens qui sont le plus durement éprouvés ? » Il répondit :
« Les prophètes, puis les meilleurs d’entre les hommes proportionnellement. L’homme est éprouvé en proportion de sa foi. Celui dont la foi est forte, l’épreuve qu’il subit est forte ; et celui dont la foi est faible, l’épreuve qu’il subit est faible. L’homme certes ne cesse d’être atteint par les épreuves, jusqu’à ce qu’il marche sur terre sans porter sur lui un seul péché. » (Ibn Hibbân) C’est pour cette raison, mes frères et sœurs en Islam, que le musulman ne faiblit pas devant l’épreuve, et ne se déclare pas vaincu dans l’adversité, parce qu’il sait que la foi aura des conséquences heureuses, et que les désagréments subis font partie de la nature de la vie, par laquelle Dieu distingue les bons des mauvais, et soumet à un examen précis ceux qui sont sincères, pour les séparer de ceux qui n’ont que des prétentions. Dieu dit dans le Coran : « Comptiez-vous entrer au Paradis sans que Dieu ne distingue parmi vous ceux qui luttent et ceux qui sont patients ? » (S 3, V 142) Quand ce monde arrivera à sa fin, et quand sa page sera tournée, reviendront à ceux qui auront été patients une rétribution si vaste et une récompense si généreuse, qu’ils en oublieront les peines et les difficultés qu’ils ont connues en cette vie. Dieu dit dans le Coran : « Les endurants auront leur pleine récompense sans compter. » (S 39, V 10) Cette rétribution à profusion dans la Demeure éternelle ne peut être comparée aux bienfaits terrestres qui restent éphémères, quelle que soient leurs durées, dont la douceur cessera et dont les plaisirs seront bien vite oubliés… Et c’est pourquoi, le Prophète a dit :
« Lorsque les gens éprouvés recevront leur récompense, les gens épargnés regretteront, au Jour de la résurrection, que leur peau n’ait pas été découpées avec des ciseaux. » (At-Tirmidhî) Mes frères et sœurs en Islam, C’est ainsi que le musulman doit se servir de la patience comme d’une arme indestructible dans sa lutte pour défendre la vérité. Il n’a au contraire aucune patience quand on l’humilie, il n’accepte pas l’injustice, et il ne se soumet pas à la tyrannie. Dieu dit dans le Coran : « Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les anges enlèveront leurs âmes en disant : « Où en étiez-vous ? » (À propos de votre religion) – « Nous étions réduits à l’impuissance sur terre », diront-ils. Alors les anges diront : « La terre de Dieu n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ? » Voilà bien ceux dont le refuge est la Géhenne. Et quelle mauvaise destination ! » (S 4, V 97) Quant à la patience du musulman, elle constitue une force motivante qui le rend plus ferme dans l’adversité, de sorte qu’il ne connaisse face à ses ennemis ni l’angoisse, ni la peur. Dieu dit dans le Coran : « Ô vous qui avez cru! Soyez endurants. Incitez-vous à l’endurance. Luttez constamment (contre l’ennemi) et craignez Dieu, peutêtre réussiriez-vous ! » (S 2, V 200) Nous demandons à Dieu qu’Il guide nos cœurs face aux épreuves de la vie, ainsi que les cœurs de nos frères et de nos sœurs durement éprouvés en Syrie, en Egypte, en Palestine, en Birmanie et ailleurs. Allâhumma âmîn !