Dans un Canada qui s’est paré de ses plus belles couleurs automnales, le mois d’octobre flamboyant, comme chaque année à la même période, est placé sous le signe de l’hommage rendu à la communauté musulmane pour ses précieuses contributions, sa pierre apportée à la consolidation du vivre-ensemble, sous la bannière lumineuse du « Mois de l’histoire et de l’héritage islamiques ».
Alors que le pays de l’érable rougeoie de toutes parts, les centres islamiques, les mosquées, mais aussi les centres culturels non musulmans pavoisent aux chaudes couleurs de la coexistence harmonieuse et de l’évocation élogieuse des « apports inestimables des musulmans à la culture européenne et américaine ».
Considérée comme la plus grande organisation d’enseignement, l’association Dibis, basée à Toronto, a joint sa voix à celle de Reza Khan, le porte-parole du Conseil des musulmans d’Hamilton, une localité nichée au coeur de l’Ontario, pour appeler à démontrer de manière éclatante, en cet été indien féerique, que les musulmans sont des Canadiens comme les autres.
En sa qualité d’historien, il est revenu à Hessam Monir, lors du discours inaugural, l’insigne honneur de retracer la genèse de l’islam sur le sol canadien il y a 150 ans de cela, soit dès la fondation du pays en 1867. Chiffres à l’appui, ce dernier a mis en lumière l’augmentation notable de la communauté musulmane depuis 1931, passant de 645 personnes à 33 000 en 1971, jusqu’à représenter de nos jours 3,2% de la population globale, comptant en son sein plus d’un million d’individus.
Il a également insisté sur les bonnes relations que les immigrés de confession musulmane ont toujours entretenues avec les autochtones, tout en se félicitant qu’une mosquée ait récemment ouvert ses portes à Whiteworse, la capitale du territoire de Yukon, et que des phares de l’islam aient pu émerger dans toutes les provinces du pays, certains rayonnant même à plusieurs kilomètres à la ronde.
Conscient de l’importance des travaux historiques réalisés par Hessam Monir, Matthew Green, directeur du centre d’Hamilton pour l’insertion sociale et civique, a formulé le souhait que le fruit de ses recherches sur la présence musulmane au Canada fasse l’objet d’exposés dans les écoles. De son côté, Pablo Rodriguez, le ministre de l’Héritage culturel, a tenu à exprimer à la communauté musulmane, au nom de la nation, ses remerciements et sa gratitude pour l’ensemble des services qu’elle a rendus au Canada.
« Les musulmans ont enrichi notre société et nous ont aidés dans de nombreux domaines. J’invite tous les Canadiens à participer aux programmes de ce mois, pour être informés sur ces services. La civilisation islamique n’appartient pas exclusivement aux musulmans mais à tous les Canadiens ! », a-t-il clamé avec un lyrisme qui a profondément touché les musulmans et sied à ce mois d’octobre qui leur est dédié, enchanteur à plus d’un titre.