L’Islam se réfère au calendrier lunaire comportant, annuellement, dix jours de moins que le calendrier grégorien. Les douze mois lunaires sont : Muharram, Safar, Rabi’ I, Rabi’ II, Jumada I, Jumada II, Rajab, Cha’bane, Ramadan, Chawwal, Dhul Qi’da, Dhul Hijja.
parmi ces douze mois, quatre sont considérés dans la religion musulmane comme sacrés. a ce propos, dieu le-très-haut dit : « Oui, le nombre des mois, pour dieu, est de douze mois inscrits dans le livre de dieu, le jour où il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés. telle est la religion immuable. Ne vous faites pas tort à vous-mêmes durant ce temps. » (s 9 v 36 ). le prophète, lors de son dernier pèlerinage, trois mois avant sa mort, s’adressa à ses fidèles en leur disant : « le temps est revenu à sa configuration initiale, le jour où notre seigneur a créé les cieux et la terre, l’année est de douze mois, parmi ces mois, quatre sont sacrés, à savoir, trois mois successifs –dhul qi’dah, dhul hijjah et muharram– et un distinct, celui de rajab »(muslim).
Qu’est ce qu’un mois sacré ?
Avant l’Islam, dans leur intérêt commun, les Arabes avaient proclamé quatre mois, reçus de l’héritage d’Abraham, comme étant sacrés. Pendant ces mois, la guerre était bannie et la paix devait régner. Au point que celui qui croiserait la route du meurtrier de son père ne devait pas s’en prendre à lui. A l’avènement de l’Islam, ces quatre mois ont été confortés dans leur caractère particulier. Désormais, les musulmans (même si durant toute l’année ils se devaient déjà de se préserver de tout mal) avaient l’obligation d’observer une conduite irréprochable lors des mois sacrés, car comme l’a dit le Prophète (pbdl) : « Durant ces mois sacrés, le paradis est plus proche de vous mais l’enfer aussi ». Il dit aussi : « La récompense des bonnes actions y est multipliée et la valeur des péchés aggravée »(Abu Dawud). En ce qui concerne le mois de Rajab, dont nous vivons les premiers jours, le Prophète (pbdl) rappela ceci : « Ô Seigneur bénis pour nous le mois de Rajab et de cha’bane et fais-nous atteindre Ramadan» (Ahmed) Ce hadith illustre la valeur préférentielle de ce mois aux yeux de notre Seigneur. Il est donc de notre devoir d’exceller dans notre comportement durant ce mois, en multipliant les bonnes œuvres et en nous préservant de toutes formes de péchés. Puisque, comme nous l’avons souligné précédemment, en période de mois sacré les bonnes actions autant que les mauvaises comptent double. kLe voyage nocturne Hormis le caractère sacré du mois de Rajab, ce mois se démarque également par les faits historiques qui s’y sont produits. Des faits qui ne peuvent être ignorés par le croyant, notamment le voyage nocturne du Prophète (pbdl) vers Jérusalem, effectué en l’an neuf de la prophétie. Endeuillé par la perte de son oncle et protecteur Abu Talib, ainsi que par celle de sa noble épouse Khadija, à une époque où l’oppression mecquoise faisait rage, Allah le-très-haut le convia à ce voyage relaté dans le Coran : « Gloire et Pureté à Celui qui, de nuit, fit voyager Son serviteur [Mohammad], de la Mosquée AlHaram à la Mosquée Al-Aqsa (Jérusalem) dont Nous avons béni les alentours, afin de lui montrer certaines de Nos merveilles. C’est Lui, vraiment, qui est l’Audient, le Clairvoyant. »(S 17 V 1) Jérusalem a toujours été la terre sacrée de tous les prophètes de la lignée de Noé et d’Abraham. Aujourd’hui encore, sa mosquée est la troisième mosquée la plus sainte de l’Islam après La Mecque et Médine. A ce sujet, le Prophète (saw) nous a dit : « Une prière dans la Mosquée sacrée vaut cent mille prières, une prière dans ma Mosquée vaut mille prières, et une prière à Jérusalem vaut cinq cents prières » (At Tabarani). Ainsi Ibn Abbas que Dieu l’agrée a dit : « Les prophètes ont construit Jérusalem et y ont vécu. Il n’y a pas un seul pouce d’elle sans qu’un prophète n’y ait prié ou qu’un ange ne s’y soit tenu. » Lors de son voyage nocturne du mois de Rajab, le Prophète Mohammad en compagnie de l’ange Gabriel a prié à Jérusalem, en présence de tous les prophètes depuis Adam jusqu’à luimême, qui fut l’imam. Cet événement nous prouve que la religion est unique et que Noé, Abraham ou encore Moïse et Jésus sont les maillons d’une chaine prophétique, qui débute par Adam et dont le sceau fut Mohammad. Leur message est unique, leur voix ne fait qu’une : « Nous ne te disons, ô Mohammad, que ce qui a été dit aux messagers avant toi »(S 40 V43), « Et lorsque nous prîmes de la part des prophètes leurs engagements, de ta part, de la part de Noé, d’Abraham, de Moïse ainsi que de Jésus fils de Marie. Et nous prîmes de leur part un engagement solennel »(S 33 V7) Si l’héritage est commun, comment alors comprendre la guerre qui ravage Jérusalem entre les fidèles d’un seul, unique et même Dieu ?
L’ascension vers les cieux
C’est au cours de la vingt-septième nuit de Rajab, que le Prophète (pbdl) débuta son ascension. A ce sujet, il a dit : « « Al-Burâq » -une monture blanche, plus grande qu’un âne et plus petite qu’une mule, qui se trouvait d’un bond là où son regard s’arrêtait- me fut amenée. Je la montais et fus transporté à Jérusalem. Là-bas, je l’attachais à l’anneau destiné à l’usage des prophètes. Je pénétrais dans la mosquée où je priai deux rak’a. A ma sortie, Gabriel m’offrit deux récipients: l’un contenant du vin, l’autre du lait. Je choisis le lait; et Gabriel me déclara alors que j’avais élu la voie primordiale. Porté par lui, je m’élevai jusqu’aux régions célestes. Gabriel demanda la permission d’y accéder… » (Bukhari ) Il rencontra aussi personnellement les prophètes établis dans chaque ciel et prit connaissance des mystères jusque-là méconnus car il fut le seul autorisé à dépasser le lotus de la limite (sidrat al muntaha). Puis ce fut la rencontre avec le divin.