En prélude à la 1ère édition des journées nationales de la microfinance (Jnm 2018) qui aura lieu les 22 et 23 mars, au Crrae-Umoa, plateau, le président de la structure organisatrice regroupant 51 institutions présente les objectifs.
Monsieur le président, quelle est aujourd’hui, la situation du secteur de la microfinance en Côte d’ivoire, notamment en termes de management mais aussi de mobilisation d’épargne et de crédits ?
En termes de management, la situation du secteur des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) en Côte d’ivoire se traduit par une plus grande professionnalisation des acteurs du secteur et une meilleure gouvernance des institutions de notre marché qui accueille depuis 2011 de nombreux investisseurs privés spécialisés dans le métier de la microfinance au niveau international Toutes choses qui tirent vers le haut notre secteur. En termes d’épargne et de dépôts, comme vous le dites, on note une progression continue de ces deux indicateurs significatifs, notamment l’encours des crédits accordés et le niveau des dépôts des épargnants. A titre d’illustration, les encours de crédit au 30 septembre 2017 s’élevaient à 250,3 milliards de F Cfa et les encours de dépôts des membres/clients atteignaient 250,2 milliards de F Cfa à la même date. Autre indicateur important à souligner au titre de l’année 2017 et à la date indiquée plus haut, le volume des crédits en place au cours du 3e trimestre 2017qui s’élevait à 101,2 milliards de F Cfa contre 77,8 milliards à la même période en 2016, Le nombre de membres ou clients des Sfd est passé de 1.266.538 au 30 juin 2017 à 1.447.258 au 30 septembre 2017, soit une hausse de 180.720 membres {14,27%}
Comment entendez-vous contribuer davantage à l’amélioration du taux de bancarisation qui reste encore un défi majeur pour la Côte d’Ivoire (avec un taux de moins de 20%) à cause de la trop grande méfiance des populations à l’égard des banques et leur dop grande \propension à thésauriser ?
L’absence d’éducation financière est une des nombreuses raisons évoquées pour expliquer le faible taux de pénétration de la microfinance en Côte d’Ivoire. Nous pensons donc que la question de l’éducation financière des populations est un défi à relever pour tous gouvernants et institutions financières compris.
En attendant, des évènements comme les Journées nationales de la micro finance (Jnm) sont des occasions pour informer et valoriser le secteur de la microfinance afin de le distinguer des maisons de placement ou de l’agrobusiness, etc. et que sais-je encore. La micro finance est une activité réglementée et soumise à agrément et qui est aux antipodes de ces pêcheurs en eau trouble qui ont parfois terni l’image du secteur. En, jouant le rôle de « vitrine », des rencontres de type salon delà micro finance permettront de communiquer sur ces questions et de rassurer davantage les populations qui feront de plus en plus confiance aux Sfd et viendront ainsi en toute confiance rouvrir des comptes dans les Sfd.
Quels sont les objectifs visés par la 1ère édition des journées nationales de la microfinance (Jnm 2018) prévues les 22 et 23 mars ? qui en seront les participants ?
Ces Jnm sont organisées pour faire connaître et promouvoir le secteur de la microfinance en Côte d’Ivoire. Ces journées seront l’occasion de présenter au public la composition
de l’écosystème de la microfinance à travers les différents exposants qui sont des acteurs, directe du marché sur lequel exercent les Sfd. Nous allons également faire découvrir au public l’implication concrète des Sfd dans l’inclusion financière des populations ivoiriennes. En outre, en termes d’offre, ces journées visent à valoriser et faire connaitre les produits et services financiers de la microfinance dont la finalité est d’être en adéquation avec les besoins des populations aux journées du Banquier récemment organisées, la question de l’éducation financière reviendra inéluctablement dans les débats.
Nous attendons que les participants viennent de tous les secteurs d’activités au plan national car notre objectif est de toucher ensemble des populations ivoiriennes dans leur diversité. Que le forum qui sera organisé soit une occasion d’aborder, avec panélistes de haut niveau, les défis et les perspectives pour notre secteur qui doit affronter la transformation d’un monde en perpétuelle en évolution.
L’un des temps forts de ces journées c’est l’attribution des Awards. Pourquoi une telle initiative et quelles sont les principales récompenses qui seront attribuées ?
Les résultats enregistrés par le secteur de la microfinance au cours de ces cinq dernières années sont encourageants au regard de l’évolution positive, de ses indicateurs d’activités. Mieux, le secteur est sorti, depuis fin 2016, du déficit structurel qu’il a connu au cours de ces dix dernières années. La tutelle se réjouit de noter que les fonds propres du secteur qui ont atteint plus de 7,7 milliards de francs Cfa au terme de l’année « 2016, sont en augmentation constante et les résultats provisoires de l’année 2017 tendent à confirmer la consolidation de la solvabilité du secteur avec environ 34 milliards de francs Cfa. Toutes ces performances confirment que le secteur de la microfinance est en voie de réussir le pari de sa restructuration et de sa professionnalisation. Les progrès réalisés font du secteur de la microfinance un- acteur significatif du secteur financier ivoirien. Pour toutes ces raisons, le 04 janvier 2018 le ministre de l’Économie et des Finances, notre tutelle et parrain des Jnm, a reçu à son cabinet l’ensemble des dirigeants du secteur pour les féliciter au nom du Gouvernement.
Les Awards qui seront distribués en marge des Jnm sont des récompenses décernées à des-acteurs du secteur delà microfinance qui auront les meilleurs indicateurs. Ainsi, les prix suivants seront décernés le Prix de l’inclusion financière ; le prix de la Finance responsable et le prix de la finance rurale. L’attribution de ces Awards qui sont donc destinés à saluer l’excellence dans l’exercice du métier de la micro finance en cote d’ivoire est organisée, gérée et dirigée par l’association des professionnelles des Sfd.
Votre association célèbre, à l’occasion des Jnm 2018, ses 20 années d’existence. Y a-t-il une raison à cette célébration ?
Comme dirait l’autre Vingt ans, ça se fête ! le bilan de parcours de l’Apsfd-CI que nous pouvons, en tant que président, dresser à travers les actions menées depuis sa création est globalement positif. En effet, pour traverser 20 années’ d’existence, dans un environnement national qui a fortement été perturbé par des crises successives, cela nécessite du courage, de la persévérance et des bases solides. Cela prouve, forfanterie, que les Sfd ont continué durant ces années difficiles, à faire confiance à leurs associations et ils continuent encore, aujourd’hui nous faire l’honneur de mériter leur confiance
Fraternité Matin
