Exceptionnel concours du triple saut à Doha ce dimanche 29 septembre. Sur son ultime tentative, le Burkinabè Hugues Fabrice Zango a battu le record d’Afrique et s’est emparé sur le fil de la médaille de bronze. Et sur 100m, l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou a réussi à glaner le bronze elle aussi.
TRIPLE SAUT (H): ZANGO PULVERISE LE RECORD D’AFRIQUE ET TERMINE EN BRONZE
Quel concours du triple saut ! Et que d’émotions pour Hugues Fabrice Zango. Pendant la moitié du concours, le Burkinabè a été troisième de la finale du triple saut. Et puis, les spécialistes américains Christian Taylor et Will Claye ont haussé le ton, le Portugais Pedro Pablo Pichardo a brillé, et Zango a rétrogradé en 4e position.
Avant de s’élancer pour son 6e et dernier saut, celui qui s’entraîne en France sous les conseils de Teddy Tamgho pointait loin derrière Taylor et Clave, et même Pichardo semblait impossible à rattraper. Le Portugais occupait la 3e place avec un saut à 17,60m. Une marque supérieure aux deux records d’Afrique de Zango : 17,50m en plein air et 17,58m en salle. L’actuel meilleur triple sauteur africain était en retard avec un meilleur saut à 17,56m, soit 4cm moins bien que Pichardo.
Et Hugues Fabrice Zango a sorti le grand jeu sur son ultime tentative. L’exploit a eu lieu. Avec un saut à 17,66m, le Burkinabè a explosé ses propres précédents records continentaux (16cm de mieux que son ancien record en plein air !) et délogé Pedro Pablo Pichardo du podium.
Il termine sur la 3e marche du podium derrière Christian Taylor (17,92m) et Will Claye (17,74m). Jamais un médaillé de bronze n’avait sauté aussi loin aux Mondiaux. Et Hugues Fabrice Zango devient le deuxième athlète africain médaillé aux Championnats du monde sur triple saut après la 3e place prise par le Nigérian Ajayi Agbebaku en 1983.
100M (F): TA LOU PREND LE BRONZE
Nouveau podium mondial pour Marie-Josée Ta Lou. Certes, ce n’est « que » du bronze, alors que l’Ivoirienne avait pris l’argent en 2017 à Londres. Seulement voilà : il y a deux ans, la patronne jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce n’était pas là (maternité), et la Britannique Dina Asher-Smith ne s’était pas révélée sur la distance reine.
Qualifiée en finale comme sa compatriote Murielle Ahouré, Marie-Josée Ta Lou avait les moyens d’accrocher le podium après avoir fait 10’’85 en série (soit son record personnel égalé) et 10’’87 en demi-finale. La finale a été plus difficile et Shelly-Ann Fraser-Pryce s’est très vite envolée vers un nouveau titre avec un temps canon (10’’71, meilleur performance de l’année). Dina Asher-Smith a aussi fait très fort avec un nouveau record national (10’’83).
Alors, Marie-Josée Ta Lou a couru pour le bronze en luttant avec la Jamaïcaine Elaine Thompson à côté d’elle. Et certes, l’Ivoirienne a fait moins bien que vendredi et samedi, mais elle a résisté jusqu’au bout et gardé de peu sa 3e place avec un temps de 10’’90 (10’’93 pour Thompson). C’est sa 3e médaille aux Mondiaux après celles en argent de 2017 (100m et 200m). Murielle Ahouré a terminé à la 5e place de la finale (11’’02).
200M (H): JOBODWANA, MUNYAI ET ODUDURU EN DEMIES
Trois sprinters africains ont passé le cap des séries à Doha. Le Sud-Africain Anaso Jobodwana a pris la 3e place de sa série (20’’35, son meilleur temps de la saison). Son compatriote Clarence Munyai a fait encore mieux en prenant la 2e place de sa série (20’’29). Enfin, le Nigérian Divine Oduduru n’a fini que 4e de sa série, mais il a été repêché en signant l’un des deux meilleurs temps parmi les athlètes n’ayant pas pris l’une des trois premières places (20’’40). Tous seront présents mardi 1er octobre pour la finale.
800M (H): LE KENYAN ROTICH EN FINALE
Bonne nouvelle pour Ferguson Cheruiyot Rotich, le demi-fondeur du Kenya. Il a terminé 2e de sa série (1’44’’20) et disputera donc la finale du double-tour de piste mardi 1er octobre. Il tentera de rejoindre ses prédécesseurs kényans champions du monde Billy Konchellah (1987, 1991), Paul Ruto (1993), Alfred Kirwa Yego (2007) et bien sûr David Rudisha (2011, 2015).
RFI