Trente-six personnes sont mortes au Niger dans des inondations depuis le début de la saison des pluies en juin. Celles-ci ont particulièrement frappé le nord désertique du pays, selon un bilan communiqué mardi 28 août par l’ONU.
« À la date du 27 août », le bilan est de « 130 468 personnes sinistrées » soit « 18 140 ménages » dans le pays, a précisé le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Niamey, dans son bulletin communiqué mardi 28 août. Les eaux ont également détruit 7 212 habitations et 8 162 hectares de cultures. Par ailleurs, 31 118 têtes de bétail ont été décimées, indique Ocha.
Le plus lourd bilan à Agadez
Agadez, ville du grand nord, affiche le plus lourd bilan avec 60 555 sinistrés, déplore l’agence onusienne. La semaine passée, les autorités locales avaient affirmé que les intempéries avaient déjà fait 16 décès, dont 7 dans la seule ville d’Agadez, classée par l’Unesco au patrimoine mondial.
Parmi les autres régions durement touchées figurent Maradi, au centre-sud du pays, avec 34 877 sinistrés. Au centre-est, Zinder paye aussi un lourd tribu avec 13 601 sinistrés , de même que Diffa, au sud-est, 10 992 sinistrés, d’après le bilan onusien.
Un bilan dressé le 9 août par le ministère nigérien de l’Action humanitaire faisait état de 22 morts et 49 845 personnes sinistrées pour tout le pays. Des dizaines de puits d’eau potable ont également été endommagés.
Dérèglement climatique
Habituée à de graves inondations, la capitale Niamey est en revanche quasiment épargnée, alors que les intempéries y avaient tué une vingtaine de personnes en 2017. Certains habitants expliquent les faibles dégâts dans la capitale par la construction de digues qui ont mis des milliers de riverains à l’abri des crues mortelles du fleuve Niger.
La saison des pluies bat actuellement son plein au Niger. En dépit de sa courte durée – au plus trois mois – et de la faiblesse des précipitations, ce pays fait face depuis quelques années à des inondations de grande ampleur, y compris dans les zones très désertiques du nord.
Un paradoxe qui illustre le dérèglement climatique que subi cet État très sec où les mauvaises récoltes sont habituellement dues à la sécheresse. En 2017, 56 personnes avaient péri dans des inondations qui avaient affecté plus de 206 000 personnes, selon l’ONU.
Par Jeune Afrique avec AFP