Ce vendredi 28 juin à Vienne, l’Iran, les Européens, la Chine et la Russie examinent leurs marges de manœuvre pour tenter d’enrayer le délitement de l’accord sur le nucléaire iranien rongé par l’escalade des tensions entre Téhéran et Washington.
Placée sous la houlette de l’Union européenne, une réunion des représentants des États encore parties prenantes à l’accord de 2015 (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) a débuté ce 28 juin 2019 peu après 12h00 locales, ont constaté des journalistes de l’AFP. L’Iran est représenté à ce rendez-vous par son vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi.
Stratégie de la tension maximale
Depuis leur retrait fracassant, en mai 2018, de ce traité destiné à garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien, les États-Unis de Donald Trump misent sur une stratégie de la tension maximale avec Téhéran pour faire plier le régime iranien. Sur fond d’incidents militaires dans la région du Golfe faisant craindre un embrasement, le président américain avait évoqué mercredi la possibilité d’une guerre courte contre Téhéran. A son arrivée, le 28 juin au G20 d’Osaka, M. Trump a joué l’apaisement, et assurant que rien ne pressait pour résoudre les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran.
Dans ce contexte, les autres signataires de l’accord nucléaire ne semblent pas en mesure de sauver le texte en proposant des solutions permettant de sortir les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de l’isolement provoqué par le rétablissement des sanctions économiques américaines. Alors que ces sanctions asphyxient l’économie iranienne et privent le pays des bénéfices qu’il attendait de l’accord international, Téhéran a présenté une feuille de route en vue de s’affranchir de certains engagements pris dans le cadre du pacte.
L’Iran avait annoncé mi-juin qu’il dépasserait à partir du 27 juin le plafond de 300 kg d’uranium enrichi à 3,67% prévu par l’accord de Vienne. Cette limite n’a finalement pas été dépassée jeudi, selon des sources diplomatiques, un responsable iranien invoquant une « raison technique » et précisant que cette mesure était toujours à l’ordre du jour. Il a ajouté que l’Iran se trouvait actuellement à 2,8 kg sous le plafond autorisé. Téhéran a également menacé d’enrichir à partir du 7 juillet de l’uranium au-delà du taux autorisé de 3,67%.
Machine arrière en cas de progrès
De telles violations contribueraient à affaiblir encore un peu plus l’accord conclu avec les grandes puissances et toujours sous contrôle de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA). Le même responsable iranien a cependant souligné jeudi que l’Iran pouvait faire machine arrière et revenir dans les limites autorisées « en l’espace d’une demi-heure » en cas de progrès dans les négociations avec les autres signataires sur le sujet crucial des exportations de pétrole.
(avec AFP)
rfi.fr