A chaque rentrée scolaire, nous avons droit au même rituel. Les menus de substitution font partie, avec le voile, des sujets récurrents dont nos élus raffolent.
En décembre 2017, le maire d’une commune de Normandie, Ouistreham fait supprimer les menus de substitution sans porc dans les cantines scolaires.
Les élèves de confession musulmane sont une nouvelle fois contraints de manger à la maison ou de se passer de déjeuner.
Pour sa défense, le maire Les Républicains, Romain Bail avait invoqué une loi datant de 1905 affirmant « que la République assure la liberté de conscience et qu’elle garantit le libre exercice des cultes ».
Une mesure qui avait choqué la fédération des parents d’élèves, la FCPE, qui a décidé de porter l’affaire devant le tribunal administratif de Caen.
Le rapporteur public a assuré, début décembre, que « la Laïcité créé à l’Etat des obligations à l’égard des citoyens, la reconnaissance notamment de la diversité », et a reproché au maire de priver la vingtaine d’enfants de manger à la cantine.
« Ce principe (de laïcité), que nous défendons évidemment, ne doit pas conduire à exclure des élèves », a dit la Fédération des parents d’élèves.
A la suite de l’audience du 30 novembre 2018, la justice a décidé de rejeter la décision du maire et de suivre les conclusions du rapporteur public. « La décision informelle de supprimer les repas de substitution » est donc annulée.
Le tribunal a estimé que la suppression des menus imposé par le maire était « entachée d’incompétence », puisqu’elle n’a pas fait l’objet d’une demande auprès du conseil municipal.
« Je suis le maire de tous les Ouistrehamais, pas d’une partie d’entre eux. L’école de la République, c’es t notre Bien Commun, pas le théâtre de revendications selon des intérêts particuliers », a indiqué le maire de la ville.