Communication au centre de formation missionnaire Afrique d’ Abidjan
Au nom d’Allah, Miséricordieux et Compatissant par Essence et par Excellence. Paix et salut sur le sceau des Messagers de Dieu Muhammad, les membres bien guidés de sa noble famille, ses vénérables compagnons et ceux qui suivent sa tradition jusqu’à la résurrection. Le recul de la culture religieuse enfonce l’humanité dans une sorte de paresse spirituelle. Cette inculture empêche de fournir des idées novatrices. La renaissance appelle à un nouveau départ, donc mieux que le précédent. Dans le domaine des religions, on parlerait alors de réincarnation, de métempsychose.
La zoologie dira métamorphose.
Quelle que soit la discipline, il s’agit du passage d’un état à un autre mieux que le précédent. A cet égard, on pourrait envisager de passer de l’Afrique des épidémies et des pandémies à l’Afrique de la renaissance qui tient compte et concourt à l’évolution des sciences de la médecine. Passer de l’Afrique des économies bananières à l’Afrique de la Renaissance qui investit dans l’industrie de transformation des matières premières en produits finis, une nouvelle Afrique certes consommatrice mais aussi productrice des Technologies de l’Information et de la Consommation (TIC). Partir de l’Afrique des guerres causées par des élections aux résultats connus d’avance, l’Afrique de la mauvaise gouvernance à l’Afrique de la Renaissance dont le système de gouvernement choisit la démocratie sans qualificatif.
Bref, notre Afrique d’avant la Renaissance n’a pas permis aux Africains que nous sommes de « voir midi à notre porte ». L’Afrique d’avant la Renaissance fait souvent la honte et l’effroi de ses enfants qui ne mourront pas où ils sont nés, sans jamais connaître d’autres continents. Il n’est donc pas surprenant que l’Europe et l’Amérique soient pour des jeunes Africains, le paradis pour lequel ils sont prêts à mourir dans le désert et dans la Méditerranée. En revanche, les enfants des autres continents qui viennent en Afrique effectuent ce voyage pour l’agrément ou l’opportunité d’affaires. Ils ont dit que les pays n’ont pas d’ami, mais des intérêts.
Ces affirmations moins d’éloigner du thème de l’exposé, visent à introduire les uns et les autres dans ce qui constitue le contexte des défis à prendre en compte pour que l’Afrique assume sa mission de paix et des religions à la paix. Il faut former des générations de religieux conscients de la fonction sociale de la religion et qui donnent le meilleur d’euxmêmes pour la communauté et attendre leur récompense du Créateur de tout ce qui a été, est et sera ; DIEU. •Une Afrique qui combat une religion ? Le contexte dans lequel nous sommes situés est celui du retour du religieux et au religieux. Dans cette entreprise, il ne serait pas honnête, intellectuellement et moralement, d’occulter que les religions elles-mêmes qui prônent la paix ont leur histoire et leur vécu chargés de violences. Est-ce pour cela qu’il faut combattre les religions en les stigmatisant ? Si oui, ce serait se tromper d’adversaire, parce que combattre la religion pourrait conduire à pousser des croyants à être des adeptes du fanatisme.
Combattre une religion pour une autre est une guerre d’un autre âge qui met les communautés aux antipodes de la recherche de la paix. Quand on s’oppose à tout projet qui vise à combattre une religion, il faut résolument exhorter les esprits libres et tolérants à repousser dans leur dernier retranchement, les esprits carrés et fanatisés, que ce soit par la religion, par une idéologie politique, républicaine ou sociétale. La frontière entre ces deux types d’esprit n’est ni métaphysique ni religieuse. Elle est politique et morale. Or l’essence même de toutes les grandes religions est l’insertion du relatif dans l’absolu. C’est la jonction entre DIEU comme Tel et l’homme comme tel.
A cet égard, la traduction ou la signification de l’Islam qui contribue maximalement au retour du religieux et au religieux pour « la mission de paix » est la suivante : « La soumission confiante, active et volontaire à la volonté divine, opposée à la résignation, au suivisme ou à la servitude. » Par ailleurs, étymologiquement, Islam s’apparente également en langue arabe Salam qui veut dire « paix ou quiétude ». •L’amour du prochain, la tolérance et la liberté d’expression L’analyse des vertus de l’amour, de la tolérance et de la liberté d’expression ne vaudra que par des arguments et non par des idées résultant d’un sondage d’opinions et de dé- monstrations scientifiques. Au total, l’acceptation pieuse, personnelle ou collective, librement consentie d’observer la loi révélée, traduit une tentative de l’individu à se trouver dans un état d’équilibre tranquille avec un monde singulier et cohérent, gouverné par décret divin.
Il n’est pas question de théocratie, mais d’Africains vivant dans une Afrique du vivre ensemble harmonieux où c’est plus par le bon exemple du vécu quotidien qu’on coexiste, que par des paroles, des mots et des citations livresques ou slogans flatteurs. Dans une telle Afrique, on vit en se conformant aux valeurs de l’amour du prochain, de la tolérance et de la liberté d’expression . 1.L’amour L’amour ne se commande pas, son analyse dans la formation des religions à la paix peut être impertinente. L’amour ne se rattache pas forcement à la religion. Une référence non religieuse ; Kant estime que l’amour est une affaire de sentiment et non de volonté. Pour lui, on n’aime pas parce qu’on le veut, encore moins parce qu’on le doit.
Il conclut que le devoir d’aimer est un non-sens. Nous ne soutenons pas une telle pensée. Nous rappelons en ces lignes, son point de vue pour démontrer qu’aimer quelqu’un du même sexe que soi et en vouloir un mariage est une abomination. Il s’agit là d’attitude contre nature et contre la loi du Créateur. 1.La tolérance L’acceptation du pire n’est pas une disposition estimable. Celui qui tolèrerait le viol, la torture, l’assassinat, l’homosexualité, n’est pas vertueux. Il est même condamnable. Quand la vérité énoncée fait l’unanimité, la tolérance est sans objet. Exemple : le mathé- maticien n’a pas besoin qu’on lui tolère que 2+2=5. Il est conventionnellement admis que c’est 4. Le problème de la tolérance ne se pose donc que dans les questions d’opinion, de point de vue, de même qu’en cette communication.
La tolérance ne vaut donc que contre soi-même, et pour autrui. On surmonte sa propre souffrance, sa propre impatience, on renonce à une part de ce qu’on croit être son pouvoir, sa force, sa colère… Il faut préciser qu’il s’agit dans ce cas de l’individu et non du respect de la loi de DIEU. A cet égard, dans Ses enseignements à la paix, le prophète Muhammad (salut et paix sur lui) a indiqué que le meilleur Islam consiste à « nourrir ceux qui ont faim, à répandre la paix parmi les musulmans et les non-musulmans du monde entier ». 1.La liberté Pour l’Occident de la Renaissance, la liberté est à géométrie variable : – Il impose la liberté sans limite, comme valeur universelle au reste du monde… au nom de ce libertinage, être humain est considéré comme un droit, voire une évidence, de pouvoir choisir librement son mode de vie, sa sexualité, son métier, son régime politique… La société doit accepter, quand cela est scientifiquement possible, qu’on se fasse changer les seins, le sexe, etc. Qu’on s’exhibe nu pour la publicité marchande, qu’on aime quelqu’un du même sexe que soi et qu’on revendique le droit de se marier avec lui. – L’Occident libertaire de la Renaissance, cependant, quelques fois, restreint les libertés.
Selon lui, la justice protège l’être humain, même au prix de sa liberté. C’est l’argument que la loi Fillon a utilisé contre les musulmanes porteuses de burqa. Même si ces femmes sont volontaires, peu importe ! C’est la société française qui établit les frontières de la liberté… Les Etats-Unis eux-aussi délimitent leur liberté au nom d’American way of life ou mode de vie américain. La formation des religions à la paix dans l’Afrique de la Renaissance pourrait partir de cette base. Malgré les difficultés qui s’identifient dans les rapports entre les populations.
Il s’agit d’une part des rapports entre les croyants de la même foi entre eux et avec les autres. Dans une large mesure, ses rapports sont déterminés par les réalités objectives des époques et des lieux et l’ambition politique des uns et des autres. On aime ou on déteste désormais les religieux, plus pour leur militantisme politique que pour leur piété observable ou leur culture. On assiste alors à la naissance d’une classe de religieux véritables « braconniers du sacré ». Pour conclure par une ouverture du sujet sur des perspectives, il faut que la classe religieuse cesse de s’identifier pour quelque raison, au régime politique. Elle ne doit pas laisser le politique redéfinir seul les rapports entre l’autel et le trône.
Les Etats africains de la Renaissance doivent tenir compte de leur configuration démographique religieuse. Désormais, « tous les chemins ne mènent pas à Rome ». De même, aucun Etat africain ne peut adopter le Walayat-l-faqih, ce système institutionnel théocratique dont le chef suprême de l’Islam a droit de veto sur tout. Selon l’Assemblée plénière des évêques Catholiques de Côte d’Ivoire en 2000 (Juin 2000), la vie sociale doit faire converger l’activité de chacun vers un objectif commun. La politique aux politiques et la religion à ceux qui ont choisi de donner sens et vie aux messages de DIEU parmi les hommes