Retraitement des chaussées et recyclage des enrobés : enjeux et perspectives pour la Côte d’Ivoire », telle est le thème du tout premier séminaire international que la Côte d’Ivoire accueille depuis hier au siège du Patronat, au Plateau.
Près de 200 participants en provenance de plusieurs pays, entre autres, du Mali, du Burkina Faso, de la France et de l’Italie prennent part à cette rencontre de trois jours. Amedé Koffi Kouakou, ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, par ailleurs parrain de l’évènement, a procédé au démarrage des travaux en présence de plusieurs spécialistes du secteur.
Je suis d’autant plus heureux que nous avons commencé à expérimenter en Côte d’Ivoire, pays qui abrite ce séminaire, les méthodes de retraitement des chaussées et de recyclage des enrobés », s’est félicité le ministre. Directeur général des infrastructures routières, par ailleurs premier délégué de la Côte d’Ivoire pour l’Association internationale permanente du congrès de la route (Aicpr), Kouakou Yao Germain s’est félicité de la tenue de ce rendez-vous en Côte d’Ivoire.
Le retraitement des chaussés et recyclages enrobés sont des techniques visant à remettre à niveau des routes bitumées dégradées. La technique permet de faire des économies, de protéger l’environnement.
Ce procédé permet également de construire des routes à moindre coût. Selon des rapports disponibles sur la question, explique le ministre, il est aujourd’hui connu qu’avec la technique de fraisage- recyclage, la réutilisation des enrobés bitumineux permet en général de réduire le coût global d’un projet routier de 30 % à 40%.
Et d’un point de vue environnemental, le recyclage des enrobés, comme nous l’avons déjà indiqué, permet de limiter l’utilisation des ressources naturelles non renouvelables dans la construction des infrastructures, en plus de réduire la quantité de rebuts dans les lieux d’entreposage.
Vu les avantages que cette technique présente, plusieurs pays en Europe, tout comme les États-Unis, l’ont intégrée dans la gestion de leurs routes. « La Côte d’Ivoire a déjà saisi l’intérêt des méthodes de retraitement des chaussées en place et de recyclage des enrobés pour leurs avantages », soutient-il.
C’est dans cette dynamique que le ministère, en 2012, a opté pour l’expérimentation des techniques de retraitement des chaussées et de recyclage des enrobés sur certaines voiries urbaines à fort trafic, notamment le Boulevard lagunaire Est à Abidjan.
Plusieurs axes routiers dans le pays bénéficient aujourd’hui de cette technique. Yamoussoukro-Attiégouakro, N’douci-Hermankono-Divo-Gagnoa, Bouaké-Ferkessédougou en sont également des exemples. « Les premiers résultats de cette expérience s’avèrent satisfaisants, mais nécessitent d’être confirmés par un suivi à moyen et long terme du tronçon de voies traitées », s’est réjoui Amedé Koffi Kouako.
Le séminaire d’Abidjan arrive à un moment où le réseau routier ivoirien est constitué aujourd’hui de plus de 7000 km de routes bitumées, 75 600 km de routes en terre et environ 200 000 km de pistes agricoles. Après plus d’une décennie de crise, le déficit d’entretien du réseau ivoirien s’est accru avec la réduction des budgets d’entretien. L’entretien du réseau de routes revêtues de Côte d’Ivoire s’est donc limité à des travaux de points à temps, malgré le vieillissement du réseau dont le bitumage des premières routes date des années 50.
C’est pour rattraper le déficit d’entretien que le Chef de l’État Alassane Ouattara a fait de la réhabilitation du réseau bitumé une priorité. Depuis 2011, une série de projets de remise en état des infrastructures dégradées, de construction de nouvelles routes bitumées et d’ouvrages d’art ont été réalisés. Concernant la remise en état des infrastructures dégradées, le gouvernement a programmé la réhabilitation d’au moins 4500 km de routes revêtues.
fratmatinfo