Donald Trump l’a confirmé mardi 8 mai 2018, les Etats-Unis sortent de l’accord sur le nucléaire iranien et rétablissent leurs sanctions contre la République islamique. Des sanctions économiques qui visent notamment le secteur pétrolier, et qui pourraient affecter la production nationale de la République islamique et les approvisionnements mondiaux, même si ce n’est pas l’option la plus vraisemblable, d’autant que l’Arabie saoudite compte profiter de la nouvelle donne.
Les sanctions américaines visent notamment à interdire l’achat de pétrole iranien et les investissements dans les infrastructures pétrolières iraniennes. Avant l’accord de 2015, ces sanctions avaient très durement frappé la République islamique. Sa production était passée de 2 millions et demi à 1 million de barils par jour.
Mais l’embargo européen sur le pétrole iranien était également en vigueur, tandis qu’aujourd’hui, les Etats-Unis sont seuls à rétablir leurs sanctions. Or, ce ne sont pas les Américains qui achètent le pétrole iranien, mais les Européens et des pays asiatiques. La question est donc de savoir si ces pays pourront continuer de s’approvisionner en Iran.
C’est l’hypothèse privilégiée, compte tenu de la volonté des autres pays signataires de préserver l’accord et de convaincre l’Iran de ne pas en sortir à son tour, en échange de la préservation de ses intérêts économiques. Les exportations de pétrole constituent la première source de revenus de l’Iran.
En attendant une clarification de cette situation, l’annonce américaine a fait grimper les cours du pétrole, les marchés anticipant un éventuel resserrement de la production iranienne. Et l’Arabie saoudite a très opportunément fait part de sa capacité à augmenter sa propre production de brut en cas d’éventuelles difficultés d’approvisionnement. « Le royaume (saoudien) travaillera avec les principaux producteurs de pétrole à l’intérieur et à l’extérieur de l’Opep, ainsi qu’avec les principaux consommateurs, pour limiter l’impact de toute pénurie d’approvisionnement », déclare ce mercredi dans un communiqué le ministère saoudien de l’Energie.
RFI