Le président soudanais Omar el-Béchir a ordonné la libération de tous les prisonniers politiques, a rapporté mardi un média d’État. Des centaines de dirigeants de l’opposition et de militants des droits de l’Homme avaient été arrêtés en janvier.
Le président soudanais Omar el-Béchir a ordonné mardi 10 avril la libération de « tous les détenus politiques » emprisonnés dans son pays, pour la plupart arrêtés après des manifestations contre la hausse des prix, a rapporté l’agence de presse officielle Suna.
En janvier, des manifestations pour protester contre la hausse des prix – notamment du pain – avaient été réprimées par la police dans plusieurs villes du Soudan. Des centaines de dirigeants de l’opposition, de militants des droits de l’Homme et de manifestants avaient été arrêtés.
« Le président Omar el-Béchir a émis un décret stipulant la libération de tous les détenus politiques dans le pays », a indiqué l’agence officielle Suna, précisant que cette mesure s’inscrivait dans le cadre de « la promotion de la paix au sein de toutes les formations politiques ».
Heurts sanglant en 2013
Certains militants ont déjà été libérés mais plusieurs opposants politiques demeurent en détention, comme le secrétaire général du parti communiste soudanais, Mokhtar al-Khatib et Khaled Omar, du parti du Congrès soudanais.
Les ambassadeurs des États-Unis et de l’Union européenne au Soudan avaient exhorté les autorités à libérer les dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations.
En 2016, le Soudan avait déjà été le théâtre d’un mouvement de protestation après la décision des autorités de réduire les subventions sur le carburant, mesure qui avait entraîné une forte hausse des prix.
Le régime avait rapidement réprimé ce mouvement afin de ne pas voir se reproduire les heurts sanglants de 2013, déjà liés à une précédente réduction des subventions sur l’essence et qui avaient fait des dizaines de morts, selon des groupes de défense des droits de l’Homme.
france24.com/Avec AFP