Suisse : les médias ne donnent pas assez la parole aux musulmans

Une étude de l’Université de Zurich, publiée le 3 septembre par la Commission fédérale contre le racisme (CFR) en Suisse, s’est intéressée à la couverture médiatique des musulmans. 

Les résultats de cette étude (effectuée après analyse de 18 publications suisses) montrent que 54 % des articles de presse parlent des musulmans en se focalisant sur la radicalisation et le terrorisme. 

Seul 2% des articles portent sur une intégration réussie et 2% sur le quotidien des musulmans suisses. 

Un autre problème de taille est également soulevé dans cette étude : la parole n’est que peu donnée aux musulmans dans les articles, qui restent des acteurs « passifs ». 

Dans 55% des articles, les journalistes parlent d’eux sans leur donner la parole et, dans 25%, ils ne leur donnent la parole qu’en marge de l’article. Les musulmans invités à s’exprimer doivent également souvent se justifier pour des actes qu’ils n’ont pas commis. 

« On les somme de se désolidariser de choses dont ils ne sont de toute façon pas solidaires, ni directement impliqués », explique à RTS Martine Brunschwig-Graf, présidente de la CFR. 

« Il y a aussi le fait qu’on ne leur donne pas directement la parole pour des aspects plus factuels ou positifs. Et ils sont très souvent objets de rapports médiatiques, et peu souvent sujets. Cela pose une série de problème sur la façon dont ils sont perçus ensuite », ajoute t-elle. 

Le document de la CFR rapporte enfin que les musulmans qui s’expriment le plus sont ceux qui ont des positions très tranchées. Des acteurs identifiés comme ‘radicaux’ rencontrent un large écho dans les médias, ainsi que des personnalités au discours dit ‘libéral’.

lemuslimpost.com