Tu dois faire de tous les lieux de ta vie, de ta maison et de ton lieu de travail, des endroits pour y adorer Dieu. Tu dois L’évoquer beaucoup et Le Glorifier matin et soir. Lorsque tu te diriges vers as-Safâ et al-Marwâ, tu dois avoir à l’esprit que ((As-Safâ et al-Marwâ comptent vraiment parmi les choses sacrées de Dieu)) (S 2, V 158). Dieu nous demande de L’adorer en accomplissant les tours de circumambulation à as-Safâ et à al-Marwâ sept fois consécutives dans l’intention de nous rapprocher de Lui, dans l’intention de suivre la voie de Son obéissance. Celui qui évolue entre as-Safâ et al-Marwâ ne peut jamais se déplacer pour faire du tort à un autre homme ; il ne peut jamais se déplacer pour se rendre dans les lieux de distraction, de libertinage et de débauche ; il ne peut jamais vouloir frustrer, injustement, un autre de ses droits ou de ses biens. La procession entre asSafâ et à al-Marwâ suggère à l’homme qu’il doit œuvrer pendant toute sa vie pour faire du bien à tous et pour les diriger vers le bien.
Après cela, le pèlerin doit couper un peu de ses cheveux ou de ses ongles pour dire qu’il a rompu avec quelque chose de son passé. Dès lors, le Pèlerinage recommence avec une nouvelle sacralisation et une nouvelle réponse à l’appel (talbiya). On avance ainsi vers ‘Arafât pour y vivre l’expérience de l’invocation, de la remise en cause de soi et du retour à Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire. C’est le retour à Dieu pour Lui demander pardon. La Tradition dit que « Celui qui, se trouvant à ‘Arafat, n’a pas la conviction que Dieu lui pardonnera, ne sera pas pardonné ». Il faut donc bien penser de Dieu. Il te faut te mettre face à toi-même et étudier tout ton passé pour te repentir de toutes tes fautes passées et pour décider de recommencer une nouvelle vie.
L’équilibre entre la vie de ce monde ci et l’Autre Monde
En quittant ‘Arafât pour le Repère consacré, le pèlerin doit, en y arrivant, évoquer Dieu : ((Souvenez-vous de Dieu en accomplissant vos rites comme vous vous souvenez de vos pères…)) (S 2, V 200). Là ((Certains hommes disent : « Notre Seigneur ! Accorde-nous les biens de ce monde) (S 2, V 200). Ils demandent des maisons, des enfants et des biens. Ils oublient l’Autre Monde et ne disent rien du pardon de Dieu, de Sa miséricorde et du rapprochement vis-àvis de Lui. Il y a des gens qui disent : ((Notre Seigneur ! Accorde-nous les biens de ce monde » ; mais ils n’auront aucune part dans la vie future)) (S 2, V 200). Ceux-là n’auront rien car ils s’étaient attachés à ce bas monde sans s’ouvrir à l’Autre Monde.
Mais ((Certains hommes disent : « Notre Seigneur ! Accorde-nous des biens en ce monde et des biens dans la vie future. Préservenous du châtiment du Feu) (S 2, V 201). Ainsi, le pèlerin doit, en se trouvant au Repère consacré, s’occuper à regarder d’un œil ce dont il a besoin dans ce monde et, de l’autre œil, l’Autre Monde. Il doit aussi demander refuge auprès de Dieu contre le Feu. Puis le Pèlerin se dirige vers Minâ pour lancer le caillou de la ‘Aqaba, avant d’immoler une bête et la sacrifier conformément à la directive divine en en mangeant et en en donnant à manger aux pauvres : ((Mangez-en et nourrissez-en le pauvre, le malheureux)) (S 22, V 28). Vient ensuite le raccourcissement ou le rasage des cheveux, symbolisant le fait de se débarrasser de tout le passé. Avec les cheveux qui pousseront de nouveau, le pèlerin recommence une vie nouvelle fondée sur l’obéissance. Puis, il doit accomplir de nouveaux tours de circumambulation autour de la Maison de Dieu, faire une nouvelle procession et retourner à Minâ pour se présenter devant Dieu, le Très-Haut, L’invoquant et se soumettant à Lui. En lançant les cailloux, le pèlerin invoque l’idée de lapider tous ses diables, grands et petits et termine son pèlerinage au douzième jour de dhû al-hijja. S’il l’avait fait en y exécutant tout ce que Dieu lui a demandé, alors il lui sera dit : Tu es exempt de tes fautes
Pèlerinage… Dans toutes les situations de la vie
En terminant ces rites, on termine le Pèlerinage et l’homme commence un nouveau pèlerinage : Un pèlerinage dans toute sa vie, dans toutes ses relations et dans toutes ses attitudes et positions. Un pèlerinage dont les tours se font dans ce qui plait à Dieu, dont la procession se fait dans ce qui est aimé de Dieu, le Très-Haut. Un Pèlerinage où les cailloux lancés le sont contre les démons parmi les hommes et les djinns. C’est dans un tel pèlerinage que le pèlerin trouve la finalité de sa vie et de sa morale. Les Imams affirment que : « Aucun de ceux qui se rendent à cette Maison n’est regardé de Dieu s’il ne possède trois qualités : Une piété qui l’empêche de s’attaquer aux interdits de Dieu, une magnanimité par laquelle il repousse l’ignorance des ignorants et un bon caractère avec lequel il agit convenablement avec les gens ». Nous invoquons Dieu d’agréer le pèlerinage des pèlerins. Nous demandons aux pèlerins d’avoir conscience du vrai sens du pèlerinage. Ils ne doivent pas le considérer comme un voyage dans lequel ils vivent l’aspect matériel. Ils doivent le considérer comme une révolution contre soi, contre leurs propres péchés, comme une révolte contre le Diable, comme un commencement d’une nouvelle vie. Ils doivent y invoquer l’unité islamique qui les rassemble, qui unit leurs rangs. L’unité islamique qui fortifie leurs positions et qui met toutes leurs actions au service de la cause de Dieu, à Lui la Grandeur et le Gloire, face à l’incrédulité et aux incrédules, face à l’arrogance et aux arrogants.