TOURE Assata Fabienne est une jeune fille au sourire permanent. Elle en a bavé, éprouvée par la maladie. Mais, de cette épreuve, elle a trouvé sa voie en tant qu’accessoiriste et un amour pour les perles. Tout commence en 2005 où elle est obligée de suivre les cours de façon hachée du fait de la maladie. Son amour pour l’école l’encourage à y aller en fonction de son état de santé au fil des années. Son père lui donne un fonds de commerce qu’elle investit dans la vente de friperie et d’autres articles. Un fonds de commerce qu’elle a su fructifier par la suite. Après un long moment de latence et de repos, elle a convaincu son père réticent de la laisser continuer ses études. Touré Fabienne demande à rejoindre sa tante à Abidjan pour continuer les études. Passionnée de la mode, elle compte bien s’y investir malgré la douleur. Mais, une fois de plus, la maladie a eu raison d’elle, la contraignant à rester cloitrée à la maison. Cette fois, elle donna raison à son père et quitta définitivement les bancs. Ayant du temps à revendre, elle occupait son temps en naviguant sur les réseaux sociaux. Elle finit par découvrir aussi bien la religion et le travail des perles ‘‘ je ne savais pas qu’on confectionnait des colliers avec la main’’. Après sa découverte, elle est tombée amoureuse des confections de colliers avec les perles et surtout des modèles du Kenya.
Elle se fait alors accompagner par une cousine au marché d’Adjamé et s’achète des perles et du fil, avec l’envie de reproduire les modèles qu’elle a vus. ‘‘ Ma cousine me demande si je pouvais le faire, je lui ai répondu que non mais que j’avais juste l’envie de le faire’’ raconte Fabienne. Elle s’y met sans plus attendre et dès lors, Touré Assata Fabienne confectionne des accessoires avec des perles en y ajoutant sa petite touche. Elle a eu le soutien de sa tante et de ses parents qui, dit-elle, se mettent au métier lorsque la demande est forte. Elle a fini par mettre ses articles en vente via sa page Facebook HILAL ACCESSOIRE. La brave femme avoue qu’elle s’en sort bien et ses articles ont dépassé les frontières, vendus aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en dehors. Mais, comme toutes les entreprises, notre accessoiriste dit avoir rencontré des difficultés surtout au niveau de la contrefaction de ses modèles qui sont vendus à de vils prix. ‘‘ Il y’a certaines personnes qui vont sur ma page, copient mes modèles et reproduisent en utilisant du matériel bon marché. Du coup elles revendent moins chers sur le marché, ainsi, les clients trouvent mes articles trop chers’’, raconte-t-elle en secouant la tête.
Elle a même été accusée sur les réseaux de ne pas être l’auteur des œuvres qu’elle propose. De plus, sa maladie reste un frein à sa participation à des foires hors du pays pour promouvoir ses œuvres. L’une des difficultés également est le coût jugé élevé lorsqu’il s’agit d’exporter du fait des frais. Au-delà de sa maladie et de la mauvaise propagande sur sa personne, elle garde toujours le sourire et dire croire en Dieu. ‘‘ Les ventes ont baissé mais grâce à Dieu, j’arrive à honorer mes engagements vis à vis des jeunes filles qui travaillent avec moi, parce que quand tu travailles avec sincérité et amour, tu ne vas jamais tomber’’ ajoute-t-elle avec conviction. Le rêve de Touré Fabienne est grand, ‘‘ je veux que HILAL ACCESSOIRE ne s’arrête pas uniquement en Afrique et surtout je voudrais avoir un atelier pour former des jeunes filles au métier’’. ‘‘Il faut que la jeunesse sache que l’école n’est pas la seule voie de réussite et même étant à l’école on peut mener des activités lucratives’’ conseille-t-elle. Et d’ajouter que ‘‘ moi je veux devenir styliste et malgré ma maladie je veux continuer mes études inchallah’’.