Une plaie difficile à cicatriser

Une des pièces maitresses de la politique d’union à Bandakagni Sokoura, son village natal ; situé à près de 100 kilomètres de la ville de Bondoukou, El Hadj Kamagaté Kassoum était au centre de toutes les actions visant à réunir tous les fils et filles de ce hameau autours des valeurs de paix et de cohésion en vue de booster son développement.

Ouvert, franc et disponible, c’est lui qui servait de courroie de transmission entre les vieux et les jeunes pour toutes sortes de sujet en relation avec le village. Conseiller pour les jeunes, tout le village voyait en El Hadj Kam, l’espoir de toute une géné- ration qui est en perte de vitesse. Premier Jeune de Banadakagni Sokoura de moins de 40 ans à avoir fait le Hadj, Kassoum Kamagaté inspirait chez tous les jeunes la confiance et la spiritualité. Le développement et l’Islam à Bandakagni-Sokoura, était son principal challenge.

Grâce à son dévouement pour la cause de l’Islam, ‘‘El hadj Kam’’ a réussi à mobiliser jeunes, vieux, femmes et hommes autour du grand projet de construction de l’école confessionnel Islamique du village qui peinait à avoir un local digne de ce nom.

Aujourd’hui couché dans sa tombe, cet infatigable soldat de Dieu aimerait sans doute voir ce vaste projet atteindre sa phase de réalisation pour le bonheur des pauvres élèves qui souffrent le martyr dans leur soif de connaissance.

En plus, il nourrissait l’idée de la mise en place d’une bibliothèque islamique au village. Laquelle bibliothèque qui aurait en son sein, les ouvrages islamiques en manuscrits laissés par ses arrières grands pères, érudits d’alors que sont notamment Feu Kamagaté Aliagui Ali, Kamagaté Tidjane ainsi que tout autre document de valeur qui pourrait servir la nouvelle génération. Trésorier Gé- néral et responsable de l’organisation des activités de la mutuelle du développement de .Kotokôrô (son quartier dans son Bandakagni sokoura natal). El Hadj Kassoum, aura été la caisse de résonance du développement de Kotokôrô, et partant, l’émergence de tout Bandakagni Sokoura.

Sa rigueur dans la recherche de financement et dans la gestion des fonds, ont permis à la nouvelle génération de mener une série d’actions à l’effet de rattraper le retard de Bandakagni au niveau du développement. Ce sont le ré-lotissement du village, le paiement des frais d’installation de l’hydraulique villageoise du village et bien d’autres actions en faveur du village. Aussi était-il l’encadreur principal de la coopérative des femmes du village. Au niveau de sa famille, ce départ brusque et brutal de l’illustre disparu vient bouleverser un système. Benjamin de la famille, les bonnes qualités de l’Homme, lui ont valu la place de décideur dans les affaires de la famille.

Perspicace, compétent, serviable, cet humble serviteur de Dieu, aura passé sa vie à servir les autres par son dévouement dans les affaires collectives et la promotion de l’Islam au niveau de la jeunesse. Suite à une lutte menée par l’équipe d’Islam Info dont il faisait partie, il a été en 2009, le premier reporter de l’hebdomadaire Islamique à la Mecque dans le cadre de la couverture médiatique du pèlerinage. A ce jour, ce sont au moins une quinzaine de jeunes agents d’Islam Info qui ont effectué le Hadj ‘‘ La façon dont les gens parlent de notre frère El hadj Kamagaté Kassoum, j’ai l’assurance qu’il fait partie des habitants du paradis’’, a lancé l’imam Aboubakar Coulibaly, de la Mosquée des deux plateaux Aghien, à l’occasion de la cérémonie de 7ème jour. Notons qu’El Hadj Kamagaté part se reposer dans le paradis pour lequel il a tant œuvré. Toutefois, les nombreux projets qu’il a amorcé restent encore d’actualité et attendent une main providentielle pour leur réalisation Adieu El Hadj ! Adieu serviteur de Dieu. !

Abou Soufyane