« La première femme de couleur à représenter notre État au Congrès. La première femme à porter un hijab. La première réfugiée à être élue au Congrès. Et une des premières musulmanes à être élues au Congrès ».
Ces paroles prononcées par la nouvelle élue du Minnesota à la chambre des représentants, Ilhan Omar, sonnent comme une victoire contre la haine.
Lorsqu’elle est montée mardi sur scène, ses premiers mots furent « Salam aleykoum » suivis de « Al hamdulilah ». Une véritable revanche dans un contexte qualifié « d’élections les plus islamophobes de l’histoire ».
Après avoir écrasé à plate couture son adversaire lors de la course pour le siège de Keith Ellison, Ilhan Omar ne s’est pas gênée pour dire tout le bien qu’elle pense du sort réservé aux migrants. Elle a notamment déclaré que les immigrants venaient en Amérique dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure, mais que malheureusement ils « rencontrent trop souvent l’intolérance et la haine », et d’ajouter que les Amérindiens « vivent dans des tentes comme des réfugiés sur leurs propres terres ».
Des paroles qui ont transporté de joie un public acquis à sa cause. La jeune américaine d’origine somalienne n’a pas caché ses sentiments, confiant qu’elle « ne pouvai[t] pas rester sur le banc de touche à regarder ces promesses ne pas être tenues ».
Ilhan Omar et Rashida Tlaib (représentante du Michigan) sont les deux premières femmes musulmanes à accéder au Congrès américain.
Un miracle au regard du climat de haine instauré par un Trump qui ne souhaite plus de musulmans dans le pays.
Pour le journaliste Aymann Ismail du site Slate, ce « Salaam aleikum » est un symbole fort.
« Je ne m’attendais pas du tout à un discours de victoire comme ça. Dans un contexte où l’on a parlé des ‘élections les plus islamophobes de l’histoire’, le simple fait d’entendre les salutations musulmanes de base sur une scène a un goût concret de réussite », a-il écrit dans un article.
« Dans Ilhan Omar, je vois une députée (…) dont la seule présence va rappeler au Congrès que moi aussi, je suis américain, comme tous les autres citoyens musulmans de ce pays », ajoute t-il.
Revenant sur la victoire des deux musulmanes, il souligne que « Leur victoire est un rejet brutal de l’islamophobie qui domine notre politique depuis le début de ma vie adulte ».
AJIB.FR