Quatre jours après la double attaques contre des installations pétrolières, l’Arabie saoudite a dévoilé ce mercredi 18 septembre les conclusions d’une enquête officielle, tandis que Washington a annoncé le renforcement des sanctions contre l’Iran.
La mise en scène a été soignée. Au milieu de débris de « drones » et de « missiles de croisière » présentés comme étant des restes de ceux ayant frappé les deux installations pétrolières d’Aramco, Turki al-Maliki a présenté à la presse les premières conclusions d’une enquête officielle menée au pas de charge. Moins de quatre jours après la double attaque, le porte-parole du ministère saoudien de la Défense a ainsi affirmé que celle-ci a été lancée « depuis le Nord » et qu’elle a été « incontestablement parrainée » par l’Iran.
Selon lui, les sites ont été frappés par 18 drones et sept missiles de croisière, tirés depuis un endroit qui n’est pas le Yémen, situé au sud de l’Arabie saoudite, où les rebelles houthis ont revendiqué les attaques. Turki al-Maliki n’a toutefois pas directement accusé la République islamique d’avoir lancé ses attaques depuis son territoire. Il s’est néanmoins dit certain que l’enquête menée par Riyad permettra de déterminer le lieu de lancement exact.
En visite dans la capitale saoudienne où il devait rencontre le prince héritier Mohammed ben Salman, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo s’est quant à lui montré plus catégorique. « C’était une attaque iranienne », a-t-il déclaré, affirmant qu’elle portait « les empreintes digitales de l’ayatollah » Ali Khamenei, le guide suprême iranien. Le chef de la diplomatie américaine a qualifié ces attaques d’« acte de guerre ».
Washington durcit encore ses sanctions contre l’Iran
Moins affirmatif que ses ministres sur la responsabilité de l’Iran, tout en confirmant qu’il s’agissait du principal suspect, le président Donald Trump a annoncé sur Twitter avoir ordonné le durcissement des sanctions contre la République islamique. Ces mesures punitives, dont la nature doit encore être détaillée, viennent s’ajouter à celle d’une ampleur sans précédent que Washington impose à Téhéran depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord sur le nucléaire iranien.
Le tweet de Donald Trump ne signifie pas que d’autres représailles, et notamment militaires, soient exclues par les Américains, remarque notre correspondante à Washington, Anne Corpet. Mais le président a clairement déclaré en début de semaine qu’il était, sur le principe, opposé à l’entrée des Etats-Unis dans un nouveau conflit. L’annonce de ces nouvelles sanctions a en tous cas suscité la colère du sénateur Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, qui a estimé sur CNN que ces mesures étaient insuffisantes.
Réagissant à cette annonce, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a accusé Washington de « viser délibérément » les civils iraniens. Donald Trump « admet que les États-Unis ciblent délibérément des civils ordinaires », a-t-il tweeté, qualifiant les mesures américaines d’« illégales » et « inhumaines ».
Dans un échange téléphonique avec Mohammed ben Salman, le président russe Vladimir Poutine « a appelé à une enquête approfondie et objective », indique le Kremlin. Le président français Emmanuel Macron s’est lui aussi entretenu avec l’homme fort du royaume et va envoyer, selon l’Élysée, des experts pour participer à l’enquête saoudienne. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a de son côté annoncé que des experts onusiens sont déjà partis pour travailler sur cette affaire.
(Avec AFP)