Abidjan (Côte d’Ivoire) – Les chocolatiers et les industriels du cacao, réunis à Berlin les 23 et 24 octobre 2019, sous l’égide de la Fondation mondiale pour le cacao, ont accepté de payer 400 dollars de plus la tonne à la Côte d’Ivoire et au Ghana, qui cumulent 62% du marché mondial du cacao.
Ce Différentiel du revenu décent de 400 dollars vise à améliorer le revenu des producteurs. Il intervient deux semaines après une vive réaction des organes de régulation des deux pays de prendre une « ferme décision sur la poursuite ou l’arrêt de tous les programmes de durabilité et de certification » des chocolatiers.
Un mécanisme de prix plancher basé sur le Différentiel du revenu décent, d’ailleurs discuté par les chocolatiers et les organes de régulation, avait reçu « l’adhésion de toutes les parties prenantes de la chaînes du cacao en tant que système parfait permettant de servir un revenu décent aux paysans ».
Les chocolatiers, cependant, insistaient davantage sur leurs programmes de durabilité et de certification au détriment du Différentiel du revenu décent qui, pour Accra et Abidjan, ont « un impact plus important sur l’ensemble des producteurs ».
A l’issue d’une réunion à Abidjan, le 10 octobre 2019, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont soutenu le Différentiel du revenu décent (DRD), insinuant que « les programmes de durabilité et de certification mis en œuvre par les chocolatiers ne touchent qu’une minorité de producteurs ».
En dépit de ce protocole, les chocolatiers se veulent regardant sur les questions de destruction massive de la forêt et le travail des enfants dans les plantations, des sujets pour lesquels l’Etat ivoirien a pris des mesures pour éradiquer ces phénomènes.
Sur la base de ce différentiel du revenu décent « certains acheteurs ont manifesté leur intérêt pour ce nouveau mécanisme en faisant l’acquisition de contrats sur la campagne 2020-2021 intégrant ce différentiel de 400 dollars la tonne », selon une déclaration des deux organes de régulation.
Le Conseil café-cacao et le Ghana cocoa board, avaient en juin 2019 à Accra et en juillet 2019 à Abidjan, eu des rencontres avec les chocolatiers, les industriels et les négociants du secteur pour définir les modalités de la mise en œuvre de ce mécanisme.
Dans l’optique d’assumer leur leadership sur le marché mondial du cacao, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec près de 2 millions de tonnes et le Ghana, ont décidé de peser de tout leur poids sur les cours du marché international pour un meilleur prix aux paysans.
AP/ls