Le comité du patrimoine de l’Unesco siégeant hier à Fuzhou (Chine), lors de sa 44e session, a admis l’entrée de ces mosquées au patrimoine mondial
Scènes de liesse hier (27 juillet) dans la salle de conférences du bureau de l’Unesco à Abidjan sis à Cocody. Le comité du patrimoine de l’Unesco siégeant à Fuzhou (Chine) vient d’autoriser l’inscription sur la liste du patrimoine mondial des mosquées de style soudanais du Nord de la Cote d’ivoire. Les membres de l’équipe de l’Office ivoirien du patrimoine culturel (Oipc), en charge du plaidoyer de l’Etat Ivoirien, se congratulent. Parmi eux, Félix Aka Konin, directeur général de l’Office ivoirien du patrimoine culturel (Oipc). La toute première proposition d’inscription de ces mosquées historiques au patrimoine mondial est un succès. Après l’entrée de la ville historique de Grand-Bassam sur cette liste en 2012, l’Unesco vient d’inscrire, dans le cadre de sa 44e session, un autre bien Ivoirien. Pour le staff Ivoirien à la tâche depuis 2015, c’est un véritable soulagement et un résultat positif. « Aujourd’hui est un grand jour pour le monde culturel ivoirien. Cette Inscription au patrimoine mondial est le résultat d’un long travail qui a démarré en 2015 sous l’ancien ministre en charge de la culture Maurice Bandama. Et qui s’est poursuivi sous la houlette de ses différents successeurs », explique Fernand Sekongo, conseiller technique chargé du patrimoine culturel. Ses premiers mots sont ceux de remerciements à l’endroit du ministre de la Culture et des Industries des arts et du spectacle, Harlette Badou N’Guessan Kouamé, pour le soutien et la confiance placée en l’équipe en charge du pilotage du plaidoyer. Pour ce conseiller chargé des questions du patrimoine, ce résultat est bien la preuve de l’existence d’une expertise nationale de qualité. S’il se félicite des futures retombées de cette Inscription sur l’industrie touristique nationale, il ne perd pas pour autant de vue les défis qu’une telle décision implique. « L’inscription n’est qu’une première étape franchie. Car elle appelle un travail de valorisation et d’animation. De sorte que ces mosquées puissent effectivement apporter leur plus-value à l’industrie touristique », rappelle-t-il.
Il faut souligner que le Cosim, par la présence de certains de ses membres dans le comité, a accompagné ce plaidoyer en vue de l’inscription de ces mosquées de style soudanais au patrimoine mondial de l’Unesco. L’imam Sy Savané Amadou, membre an conseil exécutif du Cosim, qui a pris part aux travaux, s’est félicité de ce résultat. Il a traduit les félicitations du Cheick Ousmane Diakité à l’équipe qui a conduit le processus et à l’Etat de Côte d’Ivoire. Les mosquées de style soudanais témoignent de la parfaite maîtrise de la technologie de la terre crue maçonnée au « banco » et associée à des matériaux naturels tels que le bois, l’argile, la terre des termitières, le beurre de Karité, la bouse de vache, la paille…
Un processus engagé depuis 2015
En décembre 2006. La Côte d’ivoire a adopté et transmis au Centre du patrimoine mondial de l’Unesco sa première liste indicative nationale sur laquelle sont inscrits les biens culturels et biens mixtes s à soumettre pour leur inscription sur la liste du patrimoine nationale. Cette liste comprenait quart bien à savoir la Ville historique de Grand Bassam, les mosquées de style soudanais du Nord Ivoirien, le Parc archéologique d’archéologie dans le département de Tabou, et le Parc national des (Îles Ehotilé dans le département d’Adiaké. Après l’inscription de la Ville historique de Grand-Bassam sur la liste du Patrimoine mondial en 2012 lors de la 36e session du Comité du Patrimoine mondial à Saint-Pétersbourg (en Fédération de Russie), la Côte d’Ivoire, à travers l’Office Ivoirien du Patrimoine Culturel, a donc entamé en mars 2015 le processus d’inscription des mosquées de style soudanais du Nord ivoirien. Les recherches documentaires initiées dès lors ont montré que leur nombre qui était estimé à plus de trois cents (300) dans les années 1900 s’est réduit à une vingtaine aujourd’hui. Cette réduction drastique de ce nombre étant due aux facteurs naturels et anthropiques. Les mosquées de style soudanais sont situées dans la moitié Nord de la Côte d’ivoire en zone de savane, principalement dans les régions administratives du Bafing, de la Bagoué, du Béré, du Bounkani, du Folon, du Gontougo, du Kabadougou, du Poro, du Tchologo et du Worodougou.
Le bilan du patrimoine ivoirien inscrit à l’Unesco
La Côte d’ivoire a inscrit à ce jour deux sites culturels sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il s’agit de la ville historique de Grand-Bassam, et, depuis le 27 juillet, les mosquées de style soudanais. Concernant le patrimoine naturel, trois sites ivoiriens figurent sur la liste de l’Unesco. Notamment le parc national de la Comoé (inscrit en 1983), le parc national de Taï (inscrit en 1982) et la réserve nationale intégrale du Mont Nimba (inscrite en 1981). Le pays a aussi inscrit quelques éléments de son patrimoine immatériel sur la liste de l’Unesco. Il s’agit du Gboflè d’Afounkaha (musique des trompes traversières de la communauté Tagbana) proclamé chef d’œuvre de l’humanité en 2001 et inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2008, le Djéguélé (balafon inscrit en 2012) et enfin le Zaouli (musique et danse populaires des communautés Gouro) inscrit en 2017.
Fait par Dramous Yéti
Fraternité Matin n°16976 du mercredi 28 Juillet 2021, Page 12