Dans une interview au journal l’Expression, vous avez souhaité la candidature du Président Ouattara à l’élection présidentielle d’octobre 2020. C’est chose faite depuis le 6 août. Votre vœu, on peut le dire, a été exaucé…
Gloire à Dieu au plus haut des Cieux ! L’heure est tellement sérieuse, grave et importante que chaque parole qui sort de ma bouche doit être en adéquation avec ma conscience en tant que serviteur du Dieu que j’ai choisi de servir pieds nus. Si je réponds à votre question comme vous l’avez posée, des individus pourront prendre mes propos pour en faire tout un débat et pour me mettre, une nouvelle fois, en cause.
La Côte d’ivoire appartient à Dieu et au moment où le Président Houphouët-Boigny, avec sa loi, abolissait, en 1946, les travaux forcés, nous n’avons pas compris qui il était. Le 7 août 1960, Houphouët affirmait : « En ce jour béni de Dieu, je déclare la Côte d’ivoire indépendante… ». Avant sa mort, il a indiqué qu’il donnait à la Côte d’ivoire une seconde religion qui est la paix. Nous devons savoir que la Côte d’ivoire appartient seulement à Dieu et quiconque voudra diriger ce pays doit savoir que Dieu donne le pouvoir à qui il veut sans demander conseil à qui que ce soit. Il retire son pouvoir quand il le veut. En 1995, deux candidats avaient été retenus ; Bédié et Francis Wodié. Après le premier coup d’Etat intervenu en 1999, les militaires sont arrivés au pouvoir. On a organisé, un référendum pour une nouvelle Constitution. Us organisent les élections avec deux candidats : le général Guéi Robert et Laurent Gbagbo. Tous les autres candidats ont été éliminés. Où étaient les Ivoiriens à ce moment ? Le président de la Commission nationale électorale, Honoré Guéi, a affirmé que le général Guéi avait perdu les élections. C’était la première fois, dans le monde, que des militaires se faisaient arracher le pouvoir par la société civile. C’est le Dieu des armés qui a arraché le pouvoir des mains du général Guéi pour le remettre Gbagbo. Je ne suis pas un novice sur la scène, je sais de quoi je parle. Nous n’avons pas fait deux ans, il y a eu un coup d’Etat. La Côte d’ivoire était coupée en deux. Chaque camp a géré son territoire et un matin, le pays a été réunifié. C’est l’œuvre de Dieu, c’est lui qui unit, qui multiplie et qui additionne. Le diable, lui, divise. Je me souviens, à l’époque, des gens avaient affirmé que Ouattara ne sera jamais candidat dans ce pays. A plus forte raison devenir président de la République. Tous ceux qui ont fait cette affirmation, où sont-ils aujourd’hui ? Mieux, Alassane Ouattara a été élu président de la République avec la Constitution qu’ils ont, eux-mêmes, établie. Voulant être loyal, Ouattara met tout en ordre avec une nouvelle Constitution. A l’époque, on nous a rétorqué la Constitution n’est pas la Bible. Qui a voté cette loi ? Soyons sérieux. L’article 183 n’a d’effet que quand la Constitution est bouclée. On n’est pas allé à l’école, mais nous parlons avec esprit car l’homme est esprit. La troisième République dit qu’il n’y a que deux mandats. Le seul juriste que je respecte, c’est Wodié. J’ai discuté avec lui avant les élections, il m’a convaincu. Après, il a démissionné. Voilà un garçon, le seul vrai juriste en Côte d’ivoire. Je ne me bats pour quelqu’un, je me bats pour Dieu.
Je prie tous les jours pour le pays, je suis un patriote spirituel. En 2017, Dieu m’a révélé au cours d’une prière qu’en 2020, tout le monde sortira ses griffes. Je demande pardon au peuple ivoirien. On n’a pas besoin de nous entretuer à cause d’une candidature. C’est dans le quotidien gouvernemental, Fraternité Matin, que j’ai annoncé cette vision. Pour la paix, donnons un autre mandat à Ouattara. C’est mon plus grand souhait Mais, j’ai entendu ce que je devais entendre. On m’a agressé de toute part, mais je n’abdique pas. Nous devons penser à ce pays qui nous a tant donné.
Je suis heureux que Ouattara ait accepté d’être candidat. Quand il avait désigné le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour lui succéder, il s’est trouvé des journalistes pour écrire que Ouattara m’avait désavoué. On m’a même traité de faux prophète. Apres tout ce qui s’est passé par la suite, je dis Amen ! Tout le reste n’est que folklore parce qu’ils ont peur d’affronter Ouattara. Oh ! Qu’ils sont méchants les Ivoiriens ! Dans nos us et coutumes, lorsque tu envoies l’entant de quelqu’un en guerre et qu’il trouve la mort au combat, est-ce que tu peux aller prendre l’enfant de quelqu’un d’autre pour aller en guerre ? Non ! Tu prends, toi- même, les devants. Après le décès brusque d’Amadou Gon„ Coulibaly, Alassane Ouattara s’est donné un temps de réflexion et au finish, il a pris la décision de se porter candidat. C’est une démarche de bon sens.
Mais sa candidature soulève une vague de manifestations violentes orchestrées par l’opposition. Comment jugez-vous cette attitude de l’opposition ivoirienne?
Mais c’est ce qu’Ediémou a vu en songe depuis 2017. Là maintenant, c’est une affaire de “dioula” et d’ivoirité qui refait surface. On assiste à la bagarre, au retour des marches et son corollaire de morts. En Côte d’ivoire, quand tu dis ta vérité, tu es mauvais. Heureusement, Dieu est en Côte d’ivoire. Nous devons avoir un comportement de Dieu. Alassane Ouattara a reconnu cela lorsqu’il dit : « J’ai proposé, mais Dieu a disposé autrement». Le diable ne passera pas. Tous ceux qui s’opposent à la candidature d’Alassane Ouattara travaillent pour la cause du diable. L’heure est enfin arrivée où on doit tout dire pour que ce pays retourne à Dieu pour que nos enfants soient heureux demain.
Avec ces violentes manifestations, n’est-ce pas ce qu’annonçait votre vision ?
Donnons-nous la possibilité d’aller à la paix, laissons Alassane Ouattara être candidat.
Mgr Kutwa a clairement demande à Ouattara de se retirer. Que pensez-vous de cette prise de position de cet éminent guide de l’église catholique ?
Mgr Kutwa a parlé en homme de Dieu. Le Cardinal n’a rien dit de mal, il demande à Ouattara de se retirer pour qu’il y ait la paix. Tous, nous recherchons la paix et chacun la recherche à sa manière. Aurons-nous la paix s’il se retirait ? Je n’en suis pas sûr car les militants de son parti, le Rhdp, se sentiront frustrés. Donc on n’aura pas la paix tant désirée.
Des cadres du Rhdp, fervents catholiques, ont fait une sortie à la cathédrale Saint-Paul du Plateau pour interpeller le Cardinal. Votre avis sur cet épisode
L’on dit : « Malheur par qui le scandale arrive ». C’est pour cela que j’invite les uns et les autres à la vigilance. Nous sommes dans le même scénario que celui de 2010. La Commission électorale indépendante (CEI) a rendu public la liste des candidats à la candidature. Il appartient désormais au Conseil constitutionnel, le gendarme des élections, de dire qui est candidat et qui ne l’est pas et pourquoi.
Quelques poids lourds ont été retirés de la liste électorale. Il s’agit de l’ancien président Laurent Gbagbo et de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro…
En 2000, quand le général Robert Guéi allait aux élections avec Gbagbo, Ouattara et Bédié avaient été recalés. Est-ce qu’il y a eu palabre ? Il faut se plier aux décisions de nos institutions. Il faut rechercher la paix pour avancer. C’est Dieu qui a le dernier mot Moi, je communique avec le monde invisible, les politiciens sont dans le monde visible. A ce que je sache, Gbagbo n’a pas donné de consigne pour faire quoi que ce soit en son nom.
Et pourtant, certains de ses partisans ont agi en son nom
Non, ce sont des provocateurs. Gbagbo n’a jamais dit quoi que ce soit. C’est moi qui ai dit à Gbagbo qu’il ne viendra pas avant les élections. Je lui conseillais de bien se reposer. Si Dieu avait voulu sa mort, il serait déjà mort. Dieu l’a épargné. On ira le chercher après les élections d’octobre 2020. Gbagbo n’a pas dit qu’il veut être candidat, laissez-les faire leur palabre. En 2000, nous avons connu la guerre entre le « ou » et le « et ». On connaît la suite.
Bédié est candidat à 86 ans…
Prions Dieu et remettons tout entre ses mains. Personne ne peut bloquer quelqu’un. Cette Constitution est la meilleure, elle permet à tout le monde de se présenter aux élections. S’ils pensent qu’ils peuvent battre Alassane Ouattara, allons aux élections. Nous sommes tous témoins de notre temps. Les couteaux, les machettes et autres, laissons tomber tout ça. Allons aux élections le cœur en paix car Dieu est au centre de tout. Je demande pardon à tout le monde. La Côte d’Ivoire appartient à Dieu. Que chacun mette balle à terre, parue qu’il y a la place pour tout le monde (…) Etre président de la République n’est pas le seul métier au monde. Personne ne pourra changer ce qui est prévu par Dieu. Faisons la paix car le mois de septembre, chez nous, c’est le mois de Saint Michel. Savez-vous qui est Saint Michel ? C’est le gardien du ciel. Satan veut retourner au ciel, Saint Michel s’y oppose. Septembre est un mois de combat. Pensons à nous unir. Je souhaite pour ce mois que la radio de l’Eglise du christianisme céleste baptisée « La voix de l’Eveil » puisse émettre à Yamoussoukro. C’est dans la capitale politique que Me Bourgoin nous a donné la fréquence 100.9 FM. Nous sommes au travail sans faire trop de bruit. Je dois l’avouer, l’Etat de Côte d’ivoire ne nous a jamais aidés. Je souhaite que l’Etat aide le Christianisme céleste comme il le fait pour toutes les autres confessions religieuses. C’est mon souhait.
L’expression N°3117 du mardi 15 Septembre 2020