(Agence Ecofin) – Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 17 avril, un décaissement d’urgence d’un montant de 650,4 millions de droits de tirages spéciaux, soit l’équivalent d’environ 886,2 millions $ (ou 100% de la quote-part) en faveur de la Côte d’Ivoire afin de permettre au pays de répondre aux besoins urgents de financement de sa balance des paiements causés par la pandémie de covid-19.
Ce financement se décline à raison de 216,8 millions de droits de tirages spéciaux, soit environ 295,4 millions $ (ou 33,3 % de quote-part) acquis au titre de la Facilité rapide de crédit (FRC). Et de 433,6 millions de droits de tirages spéciaux, soit environ 590,8 millions $ (ou 66,7 % de quote-part) décaissés au titre de l’instrument de financement rapide (IFR).
Selon l’institution, les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire pour l’année 2020 vont considérablement se dégrader en raison notamment du ralentissement abrupt de l’activité économique chez les partenaires commerciaux du pays, au choc négatif sur la confiance des investisseurs, et à l’impact économique négatif des mesures nécessaires mises en œuvre par les autorités pour empêcher la propagation de la pandémie de Covid-19. Augmentant ainsi les pressions budgétaires et créant des besoins immédiats de financement de la balance des paiements.
Représentant 1,5 % du PIB pour 2020, le plan de riposte annoncé par les autorités ivoiriennes consiste principalement à soutenir le revenu des populations les plus vulnérables, par le biais de mesures d’appui aux intrants agricoles et d’une couverture plus étendue des filets sociaux. Mais également à soutenir les secteurs et entreprises les plus touchés ; et pérenniser les chaînes d’approvisionnement en appuyant les entreprises publiques du secteur logistique.
Pour le directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa, en plus d’aider les besoins urgents de financement budgétaire et de balance des paiements, cet appui « aidera également à catalyser les financements supplémentaires des autres partenaires au développement ». Toutefois, souligne-t-il, « des financements concessionnels supplémentaires sont essentiels pour combler l’écart de financement restant et préserver les acquis considérables de développement que la Côte d’Ivoire a réalisés au cours de la dernière décennie ».
Après s’être maintenue à un niveau relativement soutenu de 6,8% et 6,9% respectivement en 2018 et 2019, la croissance économique de la Côte d’Ivoire devrait être réduite de moitié pour s’afficher à 2,7% du PIB en 2020 selon les projections du FMI. La dette publique devrait, quant à elle, connaitre une hausse passant de 37,8% du PIB en 2019 à 42,1% en 2020.
Borgia Kobri