Une constance s’observe dans le noble Qour’ane. Le paradis, l’agrément ultime que nous promet Allah et auquel aspire tout musulman et toute musulmane, n’est octroyé qu’à ceux qui font deux choses essentiellement : ils croient et agissent de façon bienfaisante. Parmi une multitude de versets, nous nous contenterons des deux suivants. En effet, Allah affirme au verset 9 de la sourate 10 Younouss : « Ceux qui croient et font de bonnes œuvres, leur Seigneur les guidera à cause de leur foi. A leurs pieds les ruisseaux couleront dans les jardins des délices. » Puis, au verset 133 de la sourate 3 (Al Imrane): « Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui, car Allah aime les bienfaisants. » Ainsi, croire et agir de façon bienfaisante ne sont que les faces d’une même pièce. En effet, comment prétendre être croyant quand les autres redoutent ma langue, mon regard et mes actes ? Comment peut-on s’inscrire dans le cercle des croyants quand, bien que nanti matériellement, les personnes dans le besoin ne peuvent rien espérer de ma sollicitude ? Comment peut-on croire qu’on est croyant quand, bien que pourvu de savoir, les ignorants ne reçoivent rien de ma connaissance ? Bref, le comportement et les actions sont les reflets, voire la traduction dans les faits, de l’état de notre foi.
En cela, tous les piliers de l’islam qui constituent le socle des actes d’adoration visent chacun à transformer la pensée et les perceptions de l’être humain en vue d’atteindre un objectif bien fixé. Ainsi, la prière vise-t-elle à débarrasser le musulman de ses mauvais penchants et à le rendre bienfaisant. Le jeûne du ramadan vise-t-il à faire du musulman un être pénétré de piété. La zakat ambitionne-telle de faire de la richesse, non plus un moyen de pouvoir. Mais plutôt, un moyen de solidarité en vue de construire une société faite de cohésion. Le pèlerinage à la Mecque, loin d’être un tourisme, vise-t-il à purifier le musulman de toutes souillures pour en faire un élu du paradis. On voit là que tout commence par nos actes d’adoration. Par la suite, ces actes d’adoration vont déclencher au bout du compte, une dynamique transformatrice interne de nos pensées et intentions, puis, extérieurement, de notre comportement. C’est ainsi que nous deviendrons au fil du temps des êtres bienfaisants. Au total, il faut comprendre que la foi n’est réelle que si le croyant devient un individu dont les pensées et les actions contribuent à rendre meilleurs sa famille, son voisinage, sa communauté, son pays et le monde. Ainsi, si chaque musulman et chaque musulmane deviennent bienfaisants à tout instant et en tout lieu, ils finiront par former la communauté dont parle Allah au verset 110 de la sourate 3 Al Imrane : « Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. » Comment donc savoir si on a la foi ? Il suffit de passer à la loupe ses actes. S’ils sont bienfaisants on peut estimer avoir la foi. S’ils ne le sont pas, il faut redoubler d’efforts et se corriger pour l’être. Qu’Allah nous aide à être bienfaisants. Amine ! NURUDINE OYEWOLE [email protected] Expert-consultant en communication