La Corée du Sud s’inquiète : le Japon envisage très sérieusement de rejeter dans l’océan plus d’un milliard de litres d’eau radioactive qui provient de la centrale nucléaire dévastée de Fukushima.
Avec notre correspondant à Séoul,Frédéric Ojardias
Cette eau hautement contaminée provient des nappes phréatiques situées sous la centrale et elle est pour le moment conservée dans des centaines de réservoirs. Selon les experts nucléaires, la seule « option réaliste » pour s’en débarrasser est « un rejet contrôlé » dans l’océan Pacifique. Une « option » qui horrifie le voisin sud-coréen…
1 400 tonnes d’eau radioactive sont récupérées chaque semaine sous la centrale de Fukushima. Les technologies pour décontaminer cette eau ne sont pas au point et le gouvernement japonais pourrait donc autoriser son rejet dans l’océan Pacifique dès l’année prochaine, redoute Chang Mari, représentante de l’ONG Greenpeace en Corée.
« Déverser cette eau dans l’océan est l’option la moins chère et la plus rapide, et nous sommes convaincus que c’est ce que fera [le Japon]. Une fois que cette eau contaminée et ce tritium seront dans l’océan, ils suivront les courants marins et se retrouveront partout, y compris dans la mer à l’est de la Corée. »
Greenpeace lance un appel international face à la perspective d’une telle pollution radioactive : « On estime qu’il faudra attendre dix-sept ans pour que cette contamination radioactive soit assez diluée pour atteindre un niveau sûr. Les Coréens sont très inquiets. Nous avons besoin du soutien de la communauté internationale pour stopper le gouvernement japonais. C’est un problème qui concerne le monde entier ».
Greenpeace accuse le gouvernement japonais de refuser de parler des risques provoqués par la radioactivité de Fukushima. Quant au gouvernement sud-coréen, il critique Tokyo pour son manque de transparence concernant ce milliard de litres d’eau radioactive qui menace ses côtes.
rfi.fr