L’islam véhicule un système d’éducation spirituelle qui couvre toute la sphère sociale de la communauté musulmane. Il est entièrement dirigé vers la dimension communautaire et sociale. Cet aspect de la religion de Dieu se vérifie sur tous les plans de la dévotion, qu’il s’agisse des pratiques cultuelles (al ‘ibâdât) que des relations humaines de la vie quotidienne (al-mu’âmalât). Dans tous les cas, chaque croyant s’investit volontairement dans l’intérêt de la communauté. L’adoration du croyant ne peut être réelle et complète que si elle est fortifiée par la relation saine et sincère, constamment réanimée, avec ses semblables, en particulier ses frères et ses sœurs en religion. C’est, en fait, une lourde responsabilité sociale et religieuse qui pèse sur chaque croyant fermement engagé dans le processus du développement. Le croyant agit au sein du groupe et les membres prennent des décisions qui déterminent leur destin. C’est pourquoi à chaque individu, l’islâm offre les possibilités optimales qui lui permettent de répondre favorablement à ses aspirations spirituelles et morales. La dimension sociale et religieuse de la communauté islamique est vitale. Les références religieuses, sociales et culturelles reposent essentiellement sur elle. En organisant l’espace du relèvement du niveau social, la religion de Dieu donne à l’individu tous les moyens de vivre pleinement et sereinement sa foi et son identité. C’est autour de cet espace que s’articule toute réflexion qui envisage la formulation d‘un projet de société dont l’objectif consiste à vouloir relever les défis des problèmes de la vie. C’est parce que les dirigeants de la planète ont marginalisé le « fait social et spirituel» que l’Occident, et non seulement les sociétés musulmanes, sont secoués par des crises dans tous les domaines. L’avenir s’annonce bien sombre si aucune politique sociale et spirituelle ne vient résoudre les dérives actuelles produites, entre autres, par la seule conception matérielle de la vie. En se référant à l’islam dans cette perspective de renverser l’ordre des valeurs, c’est avoir à l’esprit un horizon de culture et de civilisation fondé sur la foi. Mais attention ! Ce slogan « l’islam est la solution » est vide de sens parce qu’il ne comporte aucune stratégie et aucune planification. Il ne suffit pas de se référer aux sources fondamentales de l’islam pour résoudre les problèmes. L’histoire nous enseigne que toute politique sociale et religieuse aboutit à un échec si les textes coraniques et prophétiques sont tronqués et si ces textes sont appliqués hors de leur contexte, hors de leurs finalités et hors des réalités objectives de chaque société. C’est trahir l’islam si les enseignements coraniques et traditionnels sont appliqués à la lettre, selon la façon de les lire littéralement et sans un effort de recherche conséquente avec l’évolution du temps et la nature des espaces géographiques.
Imam Méité Al Imam