« Le FMI ne sera jamais capable de faire oublier ce qui a été un »viol monétaire » de l’Europe centrale et de ses nations captives. Le FMI a été le chien qui a rabattu ces peuples sous le drapeau américain, passant d’un camp de travail à un autre »
« La Grande Crise financière actuelle est une crise de destruction des capitaux, une conséquence de la soi-disante « démonétisation » de l’or décidée voici 40 ans, le 15 août 1971, par le président Richard Nixon, et cela sur les bons conseils de l’Américain Milton Friedman, prix Nobel 1976 d’économie »
« Les économistes actuels sont des charlatans, des bonimenteurs qui, tout en se délectant de leur propre gloire, sont totalement incapables de prévoir un effondrement financier, même quand ils le regardent fixement dans les yeux, comme l’a montré leur misérable performance de 2007. Pire encore, ils sont même totalement incapables d’admettre leurs propres erreurs. Ils sont une malédiction jetée sur le corps politique et des verrues sur le corps académique. Ils conduisent le monde vers un désastre monétaire et économique sans précédent à la minute où je vous parle ».
« Si les universités sont les lions apprivoisés des banques, alors le journalisme financier est leur caniche »
« La seule question est de savoir si le bateau fait de papier-monnaie et ses voyageurs peuvent survivre au naufrage lorsque leur navire se fracassera contre le rocher »
Préface
La véritable cause de la grande crise financière est la destruction accidentelle de l’étalon-or il y a un siècle par l’introduction des billets de banque, juste avant la Première Guerre mondiale, et la décision vengeresse d’interdire le marché international des effets de commerce réels. Ce sont ces mesures qui ont donné naissance au régime de la monnaie corrosive et non transformable, aux taux de change flottants, aux taux d’intérêt en mouvement constant, et à la dette en croissance perpétuelle – un accord monétaire jamais vu auparavant à un niveau aussi global .
Je suis un vieil homme. J’étais impatient de profiter des plaisirs tranquilles de la retraite. Cependant, la crise mondiale actuelle m’a forcé à la quitter.
Je pense qu’il est de mon devoir de faire tout ce que je peux pour éviter un désastre, à savoir le rétablissement de la norme dite « 100% or » et de la laisser aller, comme un agent bouc-émissaire chargé d’une mission condamnée d’avance à l’échec, comme ce fut le cas avec le retour au standard or en 1925 de l’Angleterre.
Ce retour avait échoué parce qu’il n’y a pas eu de chambre de compensation et le système manqua totalement d’élasticité que seule l’auto-liquidation de crédit, incarnée par la libre circulation des billets à ordre réels, pouvait donner au système monétaire. Ce retour a été voué à l’échec dès le départ.
Prendre le standard dit « 100% or » reviendrait à répéter l’erreur des Britanniques de 1925.
Un autre échec de l’étalon-or renverrait alors le monde une centaine d’années en arrière.
Entre-temps, il y aurait des guerres commerciales qui très probablement conduiraient à une autre guerre mondiale.
Et notre civilisation même serait mise en danger.
Antal Fekete
Comment le retour au standard or a été saboté en 1983
« La montagne a accouché d’une souris » C’est ainsi qu’on pourrait résumer la publication du fameux rapport sur les raisons qui ont déclenché la crise, le Financial Crisis Inquiry Report du 27 janvier 2011, commandé par une précédente équipe du Congrès américain. Un autre résumé pourrait aussi être ce titre du New York Times : « Le Désastre Financier de Washington» daté du 29 janvier 2011. Le problème avec ce rapport officiel sur les raisons de la crise, est qu’il diagnostique mal la source et surtout qu’il ne donne même pas l’ombre d’une solution. La cause profonde n’est pas la déréglementation, ni les titanesques rémunérations et autres mauvaises gestion des risques, ni même les obligations adossées à des actifs ou encore les hypothèques subventionnées par le gouvernement. En réalité, la cause réelle remonte au 15 août 1971, quand la conspiration de Richard Nixon et de Milton Friedman a frappé la pierre angulaire de l’édifice du pays et du système financier mondial, à savoir le lien entre l’or et le dollar.
En effet, avant 1971, la dette américaine détenue par les gouvernements étrangers et les banques centrales était garantie par des lingots d’or. Le remède est donc : refinancement de la dette avec des obligations adossées à l’or.
Avant d’aller plus loin, je tiens à vous donner mes lettres de créances. En 1983, j’ai été recruté par William E. Dannemeyer, représentant de la Californie, et j’ai commencé à travailler avec lui à Washington en janvier 1984 sur le problème de la réforme monétaire et fiscale des États-Unis. Dannemeyer était un visionnaire. Il avait compris que la route (que son pays a été obligé de prendre après le défaut américain sur ses obligations en or de 1971) finirait par conduire à la catastrophe financière. Dans son bureau, nous avons donc mis au point une proposition qui serait « acceptable ». Il était clair pour nous qu’une proposition basée sur le retour immédiat au standard-or serait tuée dans l’œuf. Nous avons donc choisi une porte dérobée en proposant une opération en deux temps : d’abord la réforme fiscale, puis la réforme monétaire.
À cette époque, le monde était plus que prêt à embrasser l’obligation adossée à de l’or, surtout après l’expérience de 1971 qui a bouleversé la structure des taux d’intérêt, les marchés des matières premières et les relations entre une devise et une autre. Le prix du brut est passé de 2 $ le baril à 42 $, les taux d’intérêt ont bondi de 4% à 16%, et le peso mexicain comme le rouble soviétique ont disparu entre temps de la scène. Ensuite, les obligations-or avaient largement fait leurs preuves. Elles avaient financé la construction de chemins de fer transcontinentaux, les expéditions transocéaniques ainsi que la métamorphose des États-Unis qui sont passés d’un pays agricole assez pauvre à la plus grande puissance industrielle mondiale et cela juste au cours du dernier quart du XIXe siècle. L’or a été une grande ressource financière. Il aurait pu financer une métamorphose comparable pour le reste du monde au cours du dernier quart du XXe. Mais cela ne devait pas se passer ainsi. Au lieu de cela, l’or a été retiré par la force du système monétaire international et condamné à l’oisiveté. Et le monde a alors commencé sa lente descente aux enfers.
Bill Dannemeyer avait prévu le tsunami de dettes-papier qui allait inonder le pays quand les gens découvriraient que le plus grand créancier au monde était devenu en réalité le plus grand débiteur du monde avec des déficits jumeaux. Le déficit du budget et le déficit commercial sapaient la vitalité même du pays et le menaient au démantèlement de ses légendaires grandes industries.
Notre plan pour refinancer la dette des États-Unis avec des obligations or long terme a été finalisé au moment où l’administration Ronald Reagan quittait la Maison Blanche pour la laisser à l’équipe de George Bush père. En octobre 1989 Dannemeyer a donc conduit une délégation de 10 députés républicains dans le bureau ovale pour le présenter au président Bush. L’événement a été rapporté à la une du New York Times, illustré d’une photo. Dana Rohrabacher, représentant de la Californie (et qui sert actuellement son 12e mandat au Congrès) peut confirmer l’exactitude de ces propos.
Le seul point abordé lors de cette réunion historique a été le refinancement de la dette américaine avec des obligations-or. Le président Bush a écouté attentivement l’exposé de Dannemeyer puis se tourna vers son secrétaire au Trésor et lui demanda que son équipe et celle de M. Dannemeyer se réunissent afin de finaliser les points restés en suspens, et de revenir dans son bureau avec la feuille de route commune. Les choses avaient bien commencé. Une réunion avec le personnel du Trésor a même été fixée. Mais juste avant qu’elle ne se déroule, les gens du Trésor l’annulèrent à la dernière seconde, prétextant d’autres affaires plus urgentes. Une nouvelle date fut prise, mais annulée elle aussi à la dernière minute. Et ainsi de suite. Il était clair que les fonctionnaires du Trésor sabotaient la demande du président Bush…
J’ai fait ce que j’ai pu, étant à l’origine d’un début de plan pour remettre le pays, et le monde, d’aplomb sur une rectitude monétaire et budgétaire. Ce plan, étudié et approuvé par dix membres du Congrès, a été présenté à la Maison Blanche. Je ne pouvais rien faire de plus.
J’ai finalement démissionné de mon poste et quitté Washington en mai 1989. J’ai toujours une grande admiration pour M. Dannemeyer, et d’ailleurs ce respect est mutuel car nous savions tous deux que la question de l’or sera remise sur le tapis par la contrainte de l’Histoire dans l’accomplissement des temps.
Le moment de vérité arriva en effet 20 ans plus tard, en 2008. Le problème est toujours le même, seule la situation financière des États-Unis a changée : elle est bien pire. Le remède est également le même : le pays peut sauver sa suprématie monétaire dans le monde s’il accroche sa dette à l’or. Puis en permettant à l’US Mint de frapper librement, et de manière illimitée, des pièces d’or et d’argent, tel que cela est prévu par la Constitution américaine.
Il n’est pas nécessaire de fixer de taux de change entre les monnaies-or, argent et papier. La seule chose qui doit être faite consiste à déclarer que le dollar, ou l’euro, n’est plus la seule monnaie à cours légal pour payer une dette. Aux citoyens de choisir librement le type de monnaie qu’ils souhaitent utiliser et comment ils veulent être payés pour leur travail. Laissez Ben Bernanke et ses billets verts de la Fed rivaliser avec les pièces d’or Gold Eagle et les pièces-dollar standard en argent. En 1989, Dannemeyer avait écrit un pamphlet intitulé Gold Bonds for Peace and Prosperity. Il devrait être réédité et publiquement discuté. Il n’a été que trop dit du mal, et pendant trop longtemps, de l’or. Il est grand temps d’avoir un grand débat sur les vraies questions. Il est insensé de maintenir l’or en quarantaine, la seule solution pour régler le problème de la dette. Sans la réintroduction de l’or comme extincteur ultime de la dette, la Tour de la Dette va continuer sa croissance explosive. Et quand elle sera renversée, elle enterrera l’économie mondiale sous ses décombres.
Le plus sinistre des anniversaires : les 100 ans de la monnaie papierL’année 2009 s’est terminée sans aucune commémoration de l’un des événements les plus marquants de l’Histoire : le centenaire de la naissance de la monnaie papier qui apparaît désormais comme la principale cause de la Grande Crise financière de ce siècle. Cette crise provient de la loi de 1909 sur le soi-disant Cours légal. Les billets de la Banque de France comme ceux de la Reichsbank impériale ont été rendus légaux d’abord en France puis, très peu de temps après, en Allemagne. Et le reste du monde a emboîté le pas. De cette manière, dès 1909, tous les barrages ont été retirés pour financer la guerre mondiale à venir par le biais de crédits et de monétisation de la dette, ce qui s’est traduit par l’émission de billets de banque papier.
Mais il y a eu un effet inattendu : tous les efforts diplomatiques pour éviter la guerre et son gigantesque bain de sang avec la destruction totale des biens ont été court-circuités. Les partis pro-guerre dans les deux pays ont remporté une victoire éclatante. Quant à la paix, elle a subi une défaite capitale. Notez que j’ai écrit « la soi-disant loi » dite du Cours légal, car Cours légal dans ce contexte a été une déformation vicieuse de sa propre signification.
En fait, avant 1909 il n’existait pas de lois monétaires coercitives. Les billets de banque circulaient aussi, mais leur acceptation était purement volontaire. Les gens avaient le droit inaliénable de les échanger contre des espèces sonnantes et trébuchantes, c’est-à-dire des pièces d’or. Si la banque ne respectait pas sa promesse d’échanger le papier contre de l’or, alors elle se retrouvait en défaut technique et devait en subir les conséquences.
Le sens originel de « monnaie légale » se réfère simplement à une tolérance de poids standard applicable à l’usage des pièces d’or. Les pièces qui répondaient à cette norme voulaient aussi dire que leur poids a été clairement vérifié et surtout que leur valeur a été comptabilisée (offrant une grande facilité pour compter). De plus, elles circulaient d’elles-mêmes. Les autres pièces en circulation n’avaient été validées que sur leur poids : chaque pièce devant être pesée était un grand inconvénient. Mais il n’y avait absolument aucune contrainte dans cette discrimination. Le cabinet des Monnaies du pays échangeait absolument toutes les pièces d’or pas trop conformes avec des pièces d’or fraîchement frappées, aux normes tolérées, et cela sans aucun frais pour le porteur. Le gouvernement prenait à sa charge les pertes et les couvrait avec le fonds du revenu général, exactement comme il le fait pour maintenir en bon état le réseau routier de la nation.
Donc non seulement il n’y avait pas de coercition avec les lois touchant les pièces, mais en plus un service public était mis à disposition par le gouvernement sans en faire payer les frais d’utilisation aux usagers. Telle était la vraie signification de l’expression Cours légal avant 1909.
Notez le changement sournois du sens légal des lois de 1909. Une commodité publique a été remplacée par une contrainte publique. Les gouvernements des deux plus grandes puissances guerrières de la planète ont introduit la contrainte : ils ont forcé leurs administrés à accepter et à utiliser la dette comme monnaie. Ce fut une « première » dans l’histoire. Plus précisément, les gouvernements ont forcé l’armée et tous les fonctionnaires à accepter les promesses en papier comme moyen de paiement final pour leurs services rendus.
Bien sûr, utiliser Cours légal dans ce cadre est un oxymoron. Une promesse de payer qui est en même temps un paiement final n’est pas une promesse. C’est un oukase. Ce fut la première étape dictatoriale conçue pour faciliter une augmentation sans limites de la masse monétaire et cela indépendamment des réserves d’or.
Cela a surtout permis le financement de la guerre à venir avec des crédits faits au gouvernement, en grande partie sans intérêts et sans date de maturité. Le fardeau a été mis sur les épaules du peuple sans son assentiment. La mesure a été présentée comme un vague changement mineur et il n’y eut aucun débat public sur sa validité. Personne à l’époque n’aurait pu voir les conséquences dramatiques à venir. Personne non plus n’a pensé que le gouvernement était de mauvaise foi. Comme preuve de sa bonne foi, ce dernier a même autorisé les pièces d’or à circuler pendant cinq autres années.
Les banques les ont traitées comme avant, sans poser de questions. Il n’y a pas eu d’augmentation notable de la thésaurisation des pièces d’or par les peuples, signe indéniable qu’ils faisaient implicitement confiance à leur gouvernement respectif.
Lorsque la guerre éclata finalement en 1914, les Canons d’août montrèrent l’effet à retardement de la législation sur la monnaie à Cours légal. D’un seul coup, toutes les pièces d’or disparurent. Les banques ont refusé les demandes de conversions en or. Les politiques, y compris les députés socialistes, ont voté tous les crédits pour la guerre que le gouvernement avait demandé, sans aucun scrupule. Le premier auteur à démasquer le lien caché entre la loi du Cours légal de 1909 et le déclenchement de la guerre, 5 ans plus tard, en 1914, a été l’économiste allemand Heinrich Rittershausen. Il a également prédit la Grande Dépression, et associé la vague suivante de chômage sans précédent au Cours légal, comme je vais vous le montrer un peu plus loin.
On doit maintenant essayer de deviner les dessous de l’histoire. Est-ce que la boucherie humaine et les destructions se seraient terminées plus tôt si cette loi n’avait pas été votée ? Sans elle, la guerre aurait pris fin dès que les gouvernements se seraient retrouvés avec leurs coffres vides. En effet, on ne peut financer une guerre sans or. La plupart des observateurs contemporains l’avaient prédit. Il n’y avait aucun moyen de financer un conflit de cette ampleur sans impôts.
Les peuples n’avaient pas compris que le Cours légal était une forme d’impôt invisible à payer pour la plus grande guerre jamais vue de l’Histoire. Ils n’ont pas compris que la puissance du crédit permettrait aux gouvernements d’accroître le nombre de morts, comme de l’argent, à l’infini. Les gens n’ont pas vu Moloch, le dieu qui se prépare à dévorer ses propres enfants, derrière la façade du Cours légal.
Mais il y eut aussi une autre conséquence, encore plus sinistre, à ce Cours légal, et qui n’a pas été vue à l’époque. En effet, avant 1909 le commerce mondial était financé par les Real Bills, les effets de commerce tirés sur des établissements financiers londoniens, connus aussi comme Effets Réels. C’était une lettre de crédit payable à échéance en pièces d’or. Elle représentait l’auto-liquidation de crédit pour financer les nouvelles marchandises destinés aux consommateurs. Comme son montant était limité par la quantité de marchandises neuves en cours de fabrication, elle n’était pas inflationniste. Le crédit était liquidé par la pièce d’or payée par le client final recevant sa marchandise. Vous pouvez voir dans cette lettre de crédit un processus de « maturation en pièces d’or ».
En tant que média d’échange, une lettre de crédit est la meilleure chose qui existe après la pièce d’or. Sa possession est pratiquement sans risques, sachant que la marchandise à laquelle elle est attachée n’attend qu’une chose, être livrée.
De toute évidence, ces lettres de crédit (ou effet réel) étaient incompatibles avec le Cours légal. Cela n’a pas de sens de voir des lettres de crédit se transformer en « billets de banque » papier. De plus, le billet de banque est inférieur en tous points à une lettre de crédit. Celle-ci est un actif qui rapporte. Cela est dû à l’escompte appliqué à la valeur nominale de la lettre, sachant qu’elle est achetée et vendue avant son échéance. Les lettres réelles sont très liquides : seul l’or est encore plus liquide. Elles sont les meilleurs actifs qu’une banque commerciale peut avoir.
Mais ce qui rend la lettre de crédit indispensable dans l’économie est le fait qu’elle constitue le fonds de roulement des salaires de la société. À elles seules, elles permettent immédiatement de produire et de distribuer des biens que le consommateur paiera plus tard, jusqu’à trois mois plus tard pour être précis. Entre temps, les salaires des ouvriers doivent être versés chaque semaine. Et le paiement des salaires n’est certainement pas financé par l’épargne des capitalistes. Elle est financée par compensation, à travers l’octroi de privilèges pécuniaires spontanés puisque la lettre peut circuler avant son échéance.
Une autre conséquence inattendue du Cours légal a été la destruction de ce fonds de roulement qui servait aux salaires. Le Cours légal est directement responsable du massif taux de chômage de la Grande Dépression de 1929, comme l’a souligné Rittershausen. Aussi longtemps que le fonds de roulement était intact, il ne pouvait y avoir de chômage. Toute personne qui voulait travailler pouvait être embauchée.
Mais en 1909, on ne vit pas ses conséquences tout de suite. La formation militaire et la production de matériel de guerre a absorbé la main-d’oeuvre disponible. Pendant la guerre, on ne trouvait plus de travailleurs à cause de la vaste expansion de la production de munitions. Le chômage n’a frappé les pays qu’après la fin des hostilités.
Si les puissances victorieuses avaient abrogé le Cours légal en 1918, cela aurait réhabilité le marché des Lettres réelles et reconstitué le fonds des salaires Le résultat a été le taux de chômage le plus élevé de l’histoire. Les gouvernements ont été obligés de payer pour les chômeurs. Ce système d’indemnisation, un affront aux gens qui veulent travailler, est toujours là aujourd’hui avec nous, mais sa cause profonde, l’absence de circulation de lettres réelles, est à ce jour totalement méconnue.
Les lois qui ont donné naissance au Cours légal sont une alliance impie (pour ne pas dire une conspiration) entre les gouvernements et les banques, et elles n’ont jamais été abrogées à ce jour. Les politiques ont appris à aimer les pouvoirs supplémentaires qu’ils ont acquis grâce à de faux prétextes. Les banques ont été heureuses de prendre le pot-de-vin. Elles ont alors transféré la loyauté due à leurs clients individuels aux seuls gouvernements. En échange du privilège de pouvoir créer des dépôts sans l’obligation d’avoir une réserve d’or équivalente (comme c’était le cas avant 1909), les banques étaient alors prêtes à acheter tous les Bons du Trésor du gouvernement qui n’avaient pas trouvé d’acheteurs sur le marché obligataire. C’est le classique « vous me grattez le dos, je gratte le vôtre ». Cette conspiration se poursuit toujours aujourd’hui avec un « contrat social » nouveau dans lequel pots-de-vin et chantage ont remplacé la coopération volontaire.
La connivence des universitaires et des médias, en particulier la loyauté des économistes de profession et des journalistes financiers, a été achetée par les banques centrales, trop contentes de « parrainer » leurs recherches. Ne dit-on pas : « celui qui paie les musiciens choisit la musique » ? Les auteurs qui ont chanté les louanges de la monnaie-papier ont été largement récompensés. Les auteurs critiques en revanche ont compris qu’ils ne pouvaient même plus proposer leur c.v. La plupart des économistes et journalistes financiers actuels ne sont rien de plus que des « plumes à louer », vendant leur stylo au gouvernement et à la banque centrale. Leur propagande est même devenue un sujet de recherche scientifique universitaire.
Les mathématiques ont été prostituées comme jamais auparavant dans l’histoire de la reine des Sciences. Les recherches sur l’économie et la théorie monétaire sont parsemées d’équations différentielles prospectives redoutables mais surtout vides de sens, et sont présentées comme le Saint Graal.