En 350 pages bien nourries, l’auteur, journaliste, historien et écrivain Moriba Magassouba retrace le parcours exceptionnel et le destin extraordinaire d’un homme combatif.
Couleur orange-blanc et vert. En premier plan, une image forte du père-fondateur de la nation ivoirienne (Félix Houphouët-Boigny) qui échange tout sourire une chaleureuse poignée de main avec Alassane Ouattara, alors Premier ministre de la République de Côte d’ivoire. Un titre qui en dit long : « Alassane Ouattara, la passion du devoir ». Ainsi se présente la couverture de la récente œuvre littéraire du journaliste, historien et écrivain Moriba Magassouba, En 350 pages bien nourries, l’auteur retrace le parcours de ce grand homme qui a su gravir les échelons de la vie pour se hisser avec honnêteté et probité sur fa plus haute marche de la vie politique de son pays la Côte d’ivoire. En s’appuyant sur les écrits d’historiens ivoiriens tels que Jean noël Loucou et Henriette Dagri-Diabaté, l’auteur ouvre, don œuvre sur les origines familiales de l’homme – au parcours exceptionnel et achève d’instruire une fois pour toute, le lecteur, même te plus sceptique sur la question. Cela, dès le premier chapitre intitulé « Les origines d’Alassane Ouattara ». « De tous les hommes politiques ivoiriens contemporains, Alassane Dramane Ouattara, dont les ennemis ont tenté, en vain, de mettre en doute les origines ivoiriennes, est certainement celui qui est de la plus haute extraction sociale. Son arbre généalogique qui remonte à plusieurs siècles atteste de l’ancienneté et de l’antériorité de ses origines par rapport à celle de ses adversaires qui, au plus fort de l’odieuse campagne de l’ivoirité, se targuaient d’avoir des souches multiséculaires », fait savoir l’auteur à la page 35. Aux pages suivantes (36 et 37) ; il s’adosse aux recherches historiques pour rappeler l’origine du nom Ouattara intimement lié à l’empire de Kong pour attirer l’attention sur certaines vérités de l’arbre généalogique : « Le père d’Alassane, El Hadj Dramane Ouattara, descendant direct, en neuvième lignée, de l’empereur Sékou Ouattara, était, un jeune sofa dans l’armée de Samory Touré au moment de sa capture, à Guélémou »…ll explique par la suite comment le jeune Alassane, arraché à sa terre natale, la Côte d’ivoire. « Alassane qui a gardé un souvenir impérissable de son enfance à Dimbokro et de la terrible et meurtrière répression qu’exerça l’administration coloniale française en 1950 sur les militants du Rda, s’est retrouvé à Sindou, localité située dans l’ex-Haute Vol- ta, aujourd’hui Burkina Faso ». Dans l’œuvre de Moriba Magassouba, l’histoire familiale d’Alassane Ouattara ne se limite pas qu’à sa famille paternelle. « Originaire de Gbéléban, dans le département d’Odienné, au nord du pays, la mère d’Alassane est née à Dabou, à environ 50 kilomètres d’Abidjan » précise l’auteur à la page 40. En journaliste, respectueux des règles d’éthique et de déontologie de sa profession, l’auteur, s’étend ainsi sur tes origines de l’homme à l’honneur avant de retracer son parcours exceptionnel, depuis sa tendre enfance jusqu’à son avènement à la magistrature suprême.
Quelques traits de personnalité
Dans sa recherche d’informations justes, l’auteur n’a pas manqué de bien se vêtir de son manteau professionnel pour multiplier ses rencontres sur le terrain pour recueillir des témoignages qui donnent une idée claire de la personnalité d’Alassane Ouattara, tel qu’il est présenté au fil des pages : « Tous ses collaborateurs, anciens comme nouveaux témoignent du fait qu’Ado possède une exceptionnelle capacité d’écoute et d’ouverture à tous niveaux. Une disposition qui tient, assurément à son sens de la mesure et à une absence totale d’égocentrisme.
Plusieurs autres personnalités telles que Serey-Eiffel le témoigneront en d’autres termes : « Le Dr Ouattara est un dirigeant qui sait reconnaitre la qualité des idées indépendamment de la qualité supposée de leurs auteurs. Il est doté d’un esprit de synthèse phénoménal et a toujours tait preuve d’une volonté et d’un pragmatisme à toute épreuve, ne renonçant jamais à faire le possible quand l’idéal ne l’est pas. Il a une réelle compétence personnelle dans de nombreux secteurs et une capacité à utiliser les compétences des autres dans certains secteurs et à éliminer, honnêtement et objectivement, ses domaines de compétences propres.
Honnêteté, fiabilité, sens du concret et de l’efficacité
En grande partie consacré à la présentation des traits qui forgent la personnalité d’Alassane Ouattara et font de lui ce combattant infatigable des causes nobles, le livre capte l’attention sur la capacité d’Ado à manager les hommes, à les motiver, à les évaluer : « Il a le sens du concret et de l’efficacité, décide rapidement si le dossier est mûr, décide du processus de complément d’instruction si ce n’est pas le cas, fait attention au suivi de la mise en œuvre de la décision, y participe personnellement pour certaines décisions importantes. M. Ouattara a enfin la capacité à « parler vrai» quand les discours convenus menacent d’envahir la discussion. Selon l’auteur, « Alassane Ouattara est un homme d’exception dont l’exigence intellectuelle et morale oblige tous ses collaborateurs à donner le meilleur d’eux- même ». Des points forts que reconnaissent de nombreux collaborateurs de haut rang, parents, amis, acteurs de la vie sociale, marqués par certains principes de vie inculqués depuis la tendre enfance, tel que le fait remarquer Fanta Catherine, la fille de Alassane Ouattara qui a fait d’une maxime, un véritable bréviaire : « Mon père nous a toujours enseigné, à mon frère Dramane et à moi, qu’impossible n’est pas possible. Et que s’il y a un problème, c’est qu’il y a forcément une solution ». Cet ouvrage donne par endroit le sentiment d’ouvrir des brèches sans lesquelles le livre ne perd rien de sa douce saveur marquée par la hauteur d’esprit d’Alassane Ouattara et ses traits de caractère qui l’ont accompagné de son fauteuil d’économiste hors pair, à celui d’homme politique, Chef d’État et Président de la République de Côte d’ivoire : « Tout au long de la période qu’il a passée aux affaires et même bien au-delà, Alassane a appris à vivre, en permanence, avec ce paradoxe qui est le propre de l’homme d’État. Celui de demeurer sensible, attentif, ouvert à autrui et être en même temps inflexible, inébranlable et rigoureusement intraitable lorsque l’intérêt général est en jeu ». Selon Marcel Kodjo, l’un de ses plus proches collaborateurs à la BCEAO, la force de Alassane Ouattara découle de son tempérament d’homme mû par un idéal tendu vers un but qu’il poursuit, non pas avec acharnement mais avec opiniâtreté : « Pour une cause en laquelle il croit, il saura lutter, expliquer, dynamiser et entraîner ceux qui sont derrière lui, mais pour elle aussi, il pourrait se montrer déterminé, voir dur et incisif mais aussi compréhensif avec ses adversaires.
Les rapports avec ses adversaires politiques
Pour une telle œuvre de grande portée l’auteur ne pouvait en aucun cas passer sous silence les rapports devenus, à u n moment de I a vie, tendus entre Alassane Ouattara et ses adversaires politiques qui, faisaient parfois, de la première cité, un homme à abattre politiquement. En observateur de la scène sociopolitique en Côte d’ivoire, Moriba Magassouba revient sur quelques temps forts des scrutins présidentiels et sur ce pan de vie qui a porté sur un même plateau, des acteurs politiques que sont Alassane Ouattara, le Général Robert Guéî, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. Il donne ces récits sans oublier certains acteurs non moins négligeables sur la scène. Des acteurs tels que Bamba Mamadou, Émile Constant
Bombet, Alphonse Djédjé Mady, Maurice Guikahué, cités à la page 291. Pour sûr, ce livre tient sa force du fait qu’il revient sous une forme chronologique, sur les évènements fondateurs de la vie de l’homme d’État Alassane Ouattara. Il retrace ses origines familiales, ses études universitaires passées aux États-Unis, son passage au Fmi, ses premiers pas en politique et son action déterminante pour redresser l’économie du pays, ses combats politiques, sans oublier la profondeur des liens d’amitié et de confiance qui le liait au président Félix Houphouët-Boigny.
Notons que l’auteur bien connu du monde des médias est présenté comme l’un des responsables ayant collaboré au sein de plusieurs journaux de renom comme le bimensuel » Demain l’Afrique », le mensuel « Arica international » ou encore l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique ». Résidant depuis 1990 en Côte d’ivoire, il publie cet ouvrage qui s’offre comme le fruit de plus d’une décennie de recherches menées en Côte d’ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal, en France et aux États-Unis.
Fraternité Matin du Lundi 9 novembre page 14