Nadia, vendeuse chez Camaïeu, s’est faite licencier en 2015. Bonne nouvelle elle vient de gagner en Cour d’Appel.
Pour l’ex-employée de l’enseigne de prêt-à-porter, cette décision est « une petite victoire, mais avant tout un grand combat pour tenter de changer les mentalités ».
Une employée qui ne demande qu’à travailler
C’est malheureusement un nouvel épisode du fameux combat du « pot de terre contre le pot de fer » Une énième bataille entre une grande entreprise et une employée qui ne demande qu’à travailler.
Une société qui montre l’étendue de sa méconnaissance des Droits de l’Homme et des lois françaises à travers le traitement infligé à l’une de ses salariées.
Nadia vient de gagner en Cour d’Appel de Toulouse, après avoir perdu aux prud’hommes.
Le résumé des faits
Après un congé maternité, en 2015, Nadia reprend le travail avec un foulard. Aussitôt, ses responsables lui demandent de travailler en réserve à l’abri des regards.
Le port du voile considéré comme une faute professionnelle
« C’est comme si j’avais la peste, il ne fallait surtout pas que je sois en contact avec la clientèle » explique Nadia, qui s’était sentie mise à l’écart et rabaissé.
Aux prud’hommes, l’avocat de Camaïeu n’a pas hésité à faire un rapprochement entre le foulard porté par l’employée et les circonstances autour des attentats terroristes en France, tout en décrivant que Nadia ne représente pas la féminité avec son choix vestimentaire !
En France et dans certains pays d’Europe l’islamophobie a pris le pas sur l’objectivité et le professionnalisme.
Au-delà des atteintes aux droits de l’Homme et au droit du travail dont se rend coupable l’enseigne par cet acte, il est clair que cette dernière favorise la banalisation et à l’expansion de l’islamophobie.
Aujourd’hui, Nadia n’est pas seule, elle est accompagnée par le CCIF, et sa victoire est confirmée. Elle vient de gagner en Cour d’Appel.
La société Camaïeu est désormais tenue de l’indemniser et de reconnaître que le licenciement était abusif, ce qui répare en partie l’honneur de l’ex-employée.
J’ai lutté pour mes filles
« Le plus important pour moi, ce n’était pas de retrouver ma place, mais de dire haut et fort qu’on n’a pas le droit de faire ce qu’ils ont fait. Je pense que c’est une avancée, pour toutes les femmes, quelles qu’elles soient. J’ai aussi lutté pour mes filles. Il faut qu’on arrête de nous dire qui a le droit de porter quoi. »
Nadia a obtenu des indemnités certes, mais qui ne seront jamais à la hauteur du préjudice qu’elle a subi et que peuvent subir toutes les personnes licenciées de manière abusive en raison de leur appartenance religieuse.
Message du CCIF
Le CCIF salue ces décisions, car elles ont certainement pu constituer jurisprudence et nous espérons que les entreprises prendront cette nouvelle décision de la Cour d’Appel comme une réponse ferme contre les discriminations qui touchent les femmes qui portent le foulard.
Le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) qui est une association de défense des droits humains fondée en 2000, dont la mission est de combattre les traitements « anti-musulmans » dans leur ensemble et il est un acteur essentiel et réactif sur l’ensemble du territoire français.
N’hésitez pas à consulter leur site internet via le lien ci-dessous et adhérez sans plus attendre.
Le chemin est long mais la vérité finit toujours par éclater. Et pour cela il faut du courage et de la patience …