Le groupe jihadiste Boko Haram a attaqué deux nouvelles bases militaires dans le nord-est du Nigeria, faisant un mort et plusieurs blessés, ont affirmé des sources sécuritaires mercredi.
Mardi soir, des combattants du groupe de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), une branche de Boko Haram affiliée à l’organisation Etat islamique (EI), ont attaqué une base à Gudumbali, près du lac Tchad, blessant deux soldats.
« Les combats ont été intenses », a affirmé un officier militaire sous couvert d’anonymat, précisant que les soldats avaient réussi à repousser les assaillants arrivés à bord de camions équipés d’armes anti-aériennes.
Un autre officier contacté par l’AFP a confirmé ce bilan, précisant que les troupes sur place restaient « en alerte rouge au cas où les terroristes lanceraient une autre attaque ».
Boko Haram avait déjà attaqué la base de Gudumbali en septembre, prenant temporairement le contrôle de la localité avant d’être chassé par des renforts de l’armée.
« A court de munitions »
Dans une autre attaque lundi, des hommes de l’ISWAP s’en sont pris à la base militaire de Malam Fatori, située dans la même région, selon les même sources.
Un soldat a été tué et plusieurs autres blessés mais les insurgés ont battu en retraite après l’arrivée de renforts aériens.
La base de Malam Fatori avait déjà accueilli la semaine dernière de nombreux soldats ayant fui après l’attaque d’une base voisine dans le village d’Arege, sur les bords du lac Tchad.
« Les soldats (basés) à Arege étaient à court de munitions après avoir repoussé avec succès l’attaque » du 29 novembre, a affirmé l’un des officiers.
« Ils n’avaient pas été réapprovisionnés et ont décidé de quitter la base pour rejoindre Malam Fatori samedi dernier (…) », a-t-il expliqué.
Cibles militaires
Ces derniers mois, le groupe jihadiste a multiplié les attaques contre des cibles militaires dans le nord-est du pays, infligeant de lourdes pertes humaines et matérielles à l’armée.
Depuis juillet, l’AFP a recensé au moins 22 attaques contre des bases militaires, dont la plupart ont été revendiquées par l’ISWAP.
Candidat à sa propre succession en février prochain, le président Muhammadu Buhari fait face à un bilan sécuritaire très critiqué.
La situation est telle dans la région que les pays du Lac Tchad ont demandé, lors d’une réunion de leurs dirigeants la semaine dernière à N’Djamena un soutien de la communauté internationale dans leur « lutte contre le terrorisme ».
AFP