Entre certains agents de la police et le contre-amiral, Ange Kessi. C’est la guerre ! Car depuis quelque temps, la lutte contre le racket s’est intensifiée. Et le commissaire du gouvernement Ange Kessi, patron du Tribunal militaire, veut gagner cette lutte. C’est pourquoi l’homme n’arrête plus de multiplier les mises en garde aux policiers qui, visiblement n’ont pas envie de rentrer dans les rangs. Eux, qui, pour certains, croisent le chemin des agents de l’unité de lutte contre le racket.
C’est à croire que les mises en garde et autres sensibilisations contre le racket, tombent dans les oreilles de sourds. Puisqu’ils sont nombreux à passer dans le box des accusés avec comme chefs d’accusation, extorsion de fonds, violation de consignes. Il a fallu que ces confidences s’échappent pour que la nouvelle se répande comme une traînée de poudre. Cette nouvelle fait état de ce qu’un agent de la police a été surpris par les agents de l’unité de lutte contre le racket. L’agent présent dans la commune de Yopougon faisait stationner plusieurs véhicules pour des contrôles. Si cela est normal, ce jour-là. L’agent de l’unité de lutte contre te racket veut observer l’attitude du policier en plein service. Et là, un véhicule de type Bâchée arrive. Il est sifflé et sommé de stationner pour un contrôle. L’apprenti du véhicule descend. Il s’empresse d’aller vers l’agent qui a sifflé, non sans dissimuler en dessous des documents du véhicule, un billet de 500 francs. Une fois en face de l’agent de police, il lui tend les papiers du véhicule, l’agent récupère discrètement le billet de 500 francs. Cette scène n’échappe pas à l’agent de l’unité de lutte contre le racket. Il s’approche immédiatement. Le policier est pris en flagrant délit. Il veut restituer l’argent de l’automobiliste. Trop tard ! Tous les arguments qu’il tente d’avancer sont loin de convaincre l’unité de lutte contre le racket. Son dossier tombe entre les mains du contre-amiral Ange. Kessi. Les choses s’accélèrent. Conduit devant le parquet militaire, l’agent est déféré à la maison d’arrêt militaire pour extorsion de fonds, violation de consignes. Il répondra de ses actes devant le tribunal militaire où l’attend impatiemment le commissaire du gouvernement Ange Kessi. Lui qui mène en ce moment une bataille féroce contre les policiers qui s’adonnent au racket.
« Comme si les sensibilisations suivies de répression n’avaient aucun effet sur ces agents racketteurs. Certains vont jusqu’à dire : laissez le procureur militaire si voulez, allez voir le Président. Ces agents sont dangereux pour le pays ! Ils n’ont pas conscience qu’un jour, ils se retrouveront à la barre du tribunal militaire d’Abidjan en train d’être jugés. Mais comme ils ne sont pas encore pris, ils peuvent continuer à dire que, du commissaire du gouvernement, ils s’en foutent, les procès contre les auteurs de racket se tiennent tous les mardis et vendredis au tribunal militaire et sont jusque-là rarement filmés. A la rentrée judiciaire prochaine en octobre 2021, nous allons demander à ta RTI de filmer ces racketteurs et montrer leur visage à la télévision pendant les procès. Cela n’arrive pas qu’aux autres tant qu’on n’a pas été encore pris », a laissé entendre le contre-amiral sur sa page facebook.
Propos recueillis par Olivier Valère
ALLOPOLICE N°607 du 06 au 12 septembre 2021, Page 4