Aujourd’hui quand vous avez un bien immobilier c’est une richesse

 

 

Construction, Logement, et Urbanisme-Moins de 10% du crédit aux particuliers basés sur le foncier

 

Comment Bruno Nabagné Koné veut renverser la tendance à travers les actions prioritaires du ministère

 

Après avoir présenté son éditorial, lors de la réunion de rédaction du mercredi 21 juillet 2021 à l’intelligent d’Abidjan, Bruno Nabagné Koné a dévoilé les missions prioritaires du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU)

 

Selon lui, il y’ a lieu de met­tre à profit toutes les tri­bunes pour expliquer ce que le gouvernement et le ministère en particulier font pour les populations. D’où I ’option choisie d’accorder un moment important à l’action du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU). Au cours de cette réunion de rédaction, en plus des autres sujets d’actualités. Parmi ces actions priori­taires entreprises et à pour­suivre. Bruno Nabagné Koné a parlé du renforce­ment de l’intégrité juridique de l’Arrêté de concession définitive (ACD) pour en faire définitivement un élé­ment de sécurisation des transactions en matière foncière.

 

« Aujourd’hui quand vous avez un bien immobilier c’est une richesse »

 

Aujourd’hui quand vous avez un bien immobilier, c’est une richesse. Ce bien immobilier-là partout dans le monde, quand vous l’ap­portez à une banque, celle-ci vous donne au moins la valeur équivalente en prêt parce qu’elle sait la sécu­rité que ce bien-là lui ap­porte. Il est paradoxal qu’en Côte d’Ivoire les banques rechignent à pren­dre les ACD qui lui sont présentés qu’elles se po­sent mille questions. Au­jourd’hui, en Côte d’ivoire moins de 10 % des trans­actions, moins de 10 % du financement au parti­culier est fait avec le crédit immobilier. C’est-à-dire le crédit immobilier repré­sente moins 10 % de l’ensemble des transac­tions bancaires faites avec le particulier. Un pays comme le Maroc, c’est plus de 60 %, les pays euro­péens, c’est plus de 90 a constaté le rédac­teur en chef, Bruno Na­bagné Koné.

Le rédacteur en chef a no­tamment estimé qu’en de­hors de l’ACD, les autres garanties éventuelles peu­vent disparaître. Selon lui, même quand on prend un garant, ce garant peut per­dre son emploi, tandis que tel n’est pas le cas pour le foncier, qui est une ga­rantie et une valeur dura­bles, à condition que cela soit garanti et sécurisé : ‘’ Quand on apporte une voi­ture, la voiture peut être bousillée deux jours après. Toutes les autres garanties sont moins fortes que la garantie que peut apporter la garantie immobilière. Il est dommage que nous n’en tirions pas aujourd’hui en Côte d’ivoire tous les bénéfices’’.

 

Des missions prioritaires

Parlant des missions prio­ritaires que du ministère de la Construction du Lo­gement et de L’Urbanisme (MCLU), le rédacteur en chef a informé l’assistance composée aussi bien des journalistes de L’Intelligent d’Abidjan, que d’autres ré­dactions, de l’objectif de réduire les tracasseries dont les usagers de ses services peuvent être l’ob­jet.

Bruno Nabagné Koné a dit que sur la base des choses qu’il entendait avant d’ar­river au ministère, l’une des premières missions qu’il a assignées à chacun de ses collaborateurs, a été de faciliter la vie aux populations, de faciliter la vie aux usagers, de leur permettre de venir confor­tablement, de s’informer confortablement, et d’être servis. “Parce que nous sommes au service de ces populations-là”, a justifié celui qui était dans ses ha­bits de journalistes.

Toujours au titre des ac­tions prioritaires, il s’est agi de disposer d’outils de planification de gestion ur­baine en vue d’offrir aux populations des services de qualité, et de mieux maîtriser l’expansion de nos villes. Cet aspect fait partie actions prioritaires parce que les villes en Côte d’ivoire s’étendent souvent dans l’anarchie. Or, pour qu’une ville s’étende dans le bon ordre, il y a des instruments qui servent à cela, c’est ce qu’on appelle les outils de planification urbaine (schéma directeur d’urbanisme, plan directeur d’urbanisme, etc.), a ex­pliqué le ministre

“ L’une de nos ambitions, c’est de doter toutes nos villes au minimum d’un plan d’urbanisme directeur, pour permettre de savoir où on va, comment on y va et comment on fait en sorte que le cadre de vie soit agréable ‘’, a notam­ment assuré le ministre- journaliste, qui a cité éga­lement le renforcement de l’aspect législatif, le bail à usage d’habitation , l’adressage des rues, la régularisation des anciens lotissements, le permis de construire des logements sociaux au titre des actions prioritaires entreprises en vue de donner satisfaction aux populations.

 

Régulation des anciens lotissements

 

Relativement à la régulari­sation des anciens lotis­sements, le ministre a fait état des tournées entre­prises à cet effet.

‘’ Quand un lotissement est ancien, habité, s’il n’a pas fait l’objet d’approbation, on ne peut pas délivrer d’Acd. Il y’a des noyaux anciens comme ça dans nos villes, sur lesquels les gens sont depuis 30 ans, depuis 40 ans, mais ils ne peuvent pas avoir d’Acd. Nous avons engagé ce grand plan de régularisa­tion, des lotissements an­ciens habités. Cela fait l’objet d’une tournée qui est animée par le directeur de cabinet adjoint, à travers la Côte d’ivoire. Nous sommes vraiment dans un schéma pour satisfaire au maximum les usagers de nos services, pour délivre le maximum de documents, pour permettre que l’Acd joue son rôle économique. Nous avons lancé le projet d’adressage qui est en train d’être réalisé actuellement. C’est un projet qui était très attendu a-t-il révélé.

Pour ce qui est de l’adressage des rues, le rédacteur en chef a fait état de mise en place de la commission nationale de toponymie avec l’équipe qui est en place au sein du Bnetd, à travers la centrale d’adressage. Les projets de restructuration au niveau d’un certain nombre de quartiers précaires, ont été évoqués, sans oublier l’adoption du code de la construction et de l’habitat.

 

« Chaque rue sera dénommée et chaque lot sera numéroté »

 

Bruno Koné a ensuite donné des information précises et détaillées suivantes :’’ce sera cette fois-ci un adressage complet qui ira jusqu’au bout. C’est-à-dire que chaque rue sera dénommée et chaque lot d’habitation sera numéroté. Autrement dit, vous pourrez dire que je suis au 10 Rue Bernard Dadié tel quartier etc…Je pense qu’à partir de la fin de cette année, on pourra commencer au niveau des premiers quartiers. On a mis en place une commission de toponymie. On n’a même pas voulu que ce soit nous, au ministère, on n’a pas voulu que ce soit les maires parce que chaque fois, qu’on a voulu que quelqu’un le fasse, il a voulu tirer la couverture à lui. On a dit, on va simplifier. Donc on a mis en place une commission de toponymie dirigée par une unité de l’UFR de l’université d’Abidjan. Cette commission va réfléchir, elle va nous sortir tous les noms de personnages historiques, politiques, africains, européens. Mais tout ça, c’est une question de quotas parce qu’on pourra dire et ça relève de nous, par exemple que vous utilisez 5% de noms internationaux mais vous êtes tenus d’avoir 40% de telle catégorie de noms de personnages ivoiriens. On pourra peut-être réserver 10% à des plantes, parce qu’on peut avoir la rue du cacao, du café, ainsi de suite. Puis, laisser 5% à des acteurs locaux. Si on est à Béoumi, je pense qu’il n’est pas illogique que Béoumi veuille dénommer certaines rues avec des gens qui comptent au niveau national de Béoumi. Si vous allez à Zouan-Hounien, ça peut être la même chose, il y a sans doute des personnages là-bas qui comptent aux yeux des populations de là-bas. Donc, voilà comment cela va se faire ‘’.

Le permis de construire et l’architecte

D’autres informations pré­cieuses et tout aussi pré­cises ont été livrées au pu­blic sur le permis de construire et sur l’interven­tion des architectes dans le processus. Ainsi pour toutes les constructions, il a été rappelé (‘obligation de recourir à un architecte. Toutefois au-delà de deux étages, en plus de l’archi­tecte, tout constructeur doit recourir à un ingénieur- conseil ou à un bureau d’étude pour s’assurer de la stabilité du bâtiment. Les travaux ne peuvent dans ce cas être entrepris dans le permis de construire qui est aujourd’hui délivré en 21 jours, selon les expli­cations du ministre. ” À partir du jour où vous avez fourni tous les docu­ments, en 21 jours, le per­mis vous est délivré. Tous les acteurs sont regroupés aujourd’hui dans la cellule du permis de construire, au guichet unique du per­mis de construire. Tous les acteurs qui sont concernés ; le LBTP, l’électricité, l’eau, les mairies, vraiment tout le monde est là-bas’’, a-t-il été indiqué par Bruno Koné.

 

Les chantiers de construction terminés ou en cours

 

Les tours A et B rénovées, le projet de prolongement de l’école de police d’Abid­jan, le démarrage du chan­tier de la tour F au Plateau, l’achèvement de l’espla­nade de la présidence de la République au Plateau , la réhabilitation achevée du palais des hôtes à Cocody, les travaux en cours de la réhabilitation de l’im­meuble de l’administration territoriale, ont retenu l’at­tention du ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, dans la mise à disposition du pu­blic, et des lecteurs des médias , des priorités de son ministère.

A peu près 20.000 logements sociaux aujourd’hui, achevés, mis à disposition.

L’autre point évoqué au ti­tre des actions prioritaires entreprises et à poursuivre, par le patron de la rédac­tion de L’intelligent d’Abid­jan, a été la question des logements sociaux. Le ré­dacteur en chef a révélé que 20.000 logements so­ciaux sont achevés et mis à disposition, à ce jour, suite aux retards interve­nus. Au-delà des logements sociaux, les autres seg­ments du logement, ont également connu une hausse dans le haut stan­ding, le moyen standing. Il a fait état des efforts au niveau de la réservation des parcelles foncières. Au­jourd’hui, nous avons pra­tiquement 2.000 hectares de réserves foncières constitués. Nous accom­pagnons évidemment les promoteurs avec des faci­lités fiscales et 100 mil­liards de FCFA ont à ce jour été investis dans les travaux de réalisation de VRD pour permettre à ces premiers logements d’être habités.

 

Bail à usage d’habitation

 

La loi du 13 juin de 2018 relative au bail à usage d’habitation, a été expli­quée. Elle répondait à une attente très forte des po­pulations et à l’arrivée du ministre qui a ainsi témoi­gné : ” Je peux même dire il y a un an, nous avions encore des dizaines d’ap­pels tous les jours de personnes qui se plaignaient des demandes des bailleurs etc. Aujourd’hui, on n’entend plus cela et nous même nous avons par di­vers moyens, fait des en­quêtes. On a envoyé des gens auprès de certaines agences de promotion et aujourd’hui, c’est 2 mois. Plus personne officielle­ment ne donne au-delà de ça. Maintenant, si vous vous cachez pour signer quelque chose d’autre sans que l’État ne soit informé, nous aurons du mal à gérer cela”.

 

Les frais d’agence et d’encadrement des loyers

 

Malgré ces efforts et cette avancée, deux préoccu­pations demeurent, selon le ministre, notamment les frais d’agence et l’enca­drement des loyers, par rapport à la fixation du loyer, aux augmentations et variations “Aujourd’hui, nous avons eu un gap sur Abidjan de l’ordre de 500.000 loge­ments. Donc, il faut déjà résorber progressivement ce gap et une fois que nous sommes pratiquement en équilibre, nous pouvons de façon efficace commencer à travailler sur un contrôle des loyers par quartier, par types d’habitats etc… C’est une résolution qu’on a mais sur laquelle je pense que mes collaborateurs et moi sommes d’accord qu’il serait prématuré de com­mencer à travailler”, a dit Bruno Koné, qui sous réserve d’examiner en détail la question relative aux commissions et trais d’agence, a estimé qu’a priori il était normal et per­tinent que les prestations des agences soient payées et prises en compte. C’est suite à cet exposé préliminaire sur les actions prioritaires du ministère qui a duré une trentaine de mi­nutes, que le journaliste – rédacteur en chef Bruno Nabagné Koné a échangé avec les membres, et les journalistes extérieurs invités.

Prévue pour durer une heure, la réunion de rédaction a duré pratiquement le double, malgré l’agenda chargé du rédacteur en chef, qui a dû s’excuser par rapport au cocktail et au choukouya de mouton qu’il a offert à l’assistance au cours de ces échanges qui se sont tenus 24 heures après la fête de la Tabaski.

 

Un compte rendu de la rédaction avec   Charles Kouassi, Touré Abdoulaye, Olivier Dion, Mamadou Ouattara et JH Koffo

L’Intelligent d’Abidjan n°4867 du Lundi 26 Juillet 2021,Page 6 et 7